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Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 05.02.2024 - Sabrina Ranvier - 5 min  - vu 251 fois

DOSSIER Ces formations qui assurent de trouver un boulot : Cybersécurité, trois formations pour contrer les hackers (PARTIE 3)

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Black out. Le 25 mars 2023, le site web du Conseil départemental du Gard est victime d’une cyberattaque. En juin 2021, REwil pirate la mairie de Pont-Saint-Esprit et réclame 50 000 dollars en cryptomonnaie. Les besoins en cybersécurité sont énormes. À la rentrée, deux formations ont ouvert dans le Gard.

- Le lycée Raimu propose un bac+1, le Certificat de spécialisation en cybersécurité. Seuls deux établissements publics de l'académie l’ont mis en place. Ils forment des techniciens capables d’intervenir sur l’installation, l’exploitation et la maintenance des réseaux informatiques notamment dans un environnement industriel. Accessible sur Parcoursup après un bac technologique, un bac général avec spécialité sciences de l’ingénieur ou NSI ou un bac pro lié à l’électronique.

- L’institut d’Alzon a lancé un bachelor, un diplôme de niveau bac+3 sur la cybersécurité des systèmes industriels et urbains. Il a été créé avec l’Ecam LaSalle (L’École catholique d’arts et métiers) basée à Lyon. L’objectif est de former des automaticiens capables d’anticiper les menaces cyber et de réagir à des attaques sur des systèmes industriels et urbains. La troisième année se fait en alternance. Cette formation est destinée aux bacheliers généraux et technologiques à dominante scientifique.

- Unîmes propose depuis 3 ans un diplôme universitaire « Protection, prévention et résolution des risques de cybercriminalité liés à la création et gestion de sites web ».

Près d’une pharmacie sur deux recherche un pharmacien adjoint ou un préparateur en pharmacie. C’est le résultat de l’enquête flash menée en décembre 2023 par la fédération des syndicats de pharmaciens d’officine. • Sabrina Ranvier

SANTÉ

Préparateur en pharmacie, manipulateur radio, technicien médical

De nouvelles formations gardoises essaient de contrer les pénuries en santé.

Quels sont les métiers les plus difficiles à recruter ? Les couvreurs-zingueurs et… les pharmaciens répond la dernière enquête Pôle emploi sur les besoins en main d’œuvre. Pour devenir pharmacien, il faut minimum six ans d’études universitaires. Avant, pour être préparateur, il suffisait de suivre une formation niveau bac. La formation a été « relookée » pour monter en compétences. Aujourd’hui, les préparateurs en pharmacie passent un bac+2, le DEUST. Les cours se déroulent en CFA en partenariat avec la faculté de pharmacie de l’université de Montpellier. Les Purples campus gardois le proposent depuis 2022. Celui de Marguerittes proposera 75 places au lieu de 60 à la rentrée et d’Alzon va ouvrir une section : « On a déjà 50 signatures de pharmaciens intéressés pour avoir des apprentis et on a… 16 places ».

Il y a trois ans, cet établissement nîmois a déjà monté une formation permettant d’obtenir le diplôme de technicien supérieur imagerie médicale et radiologie thérapeutique, un cursus de niveau bac+3. « Le CHU nous avait dit qu’il était en pénurie de manipulateur radio. On a eu plus de 130 vœux pour suivre cette formation alors que l’on propose 30 places », précise-t-on à d’Alzon. Ils ont aussi ouvert, il y a un an, un autre bac+3, la licence sciences pour la santé parcours sciences et technologies biomédicales avec l’université de Lille. « Il y en a deux en France. Cette formation a été développée avec Bastide Biomédical et des entreprises locales, décrit l’institut. 100 % des effectifs ont une promesse d’embauche avant la fin de la scolarité. Ce sont des profils très recherchés car ils répondent à un besoin local ».

Anne Watkin a enseigné 28 ans dans le secondaire et a en parallèle donné des cours dans le supérieur durant 15 ans. Elle propose des consultations d'une heure et des bilans comprenant 8 heures d'entretien avec livret de restitution. www.lateliermarquepage.com  Le CIO de Nîmes situé rue de l'Hostellerie reçoit gratuitement sur RDV. 04 49 05 80 80. • Sabrina Ranvier

CONSEIL D'EXPERTE

Anne Watkin, coach scolaire - orientation, psychopédagogue

« Il faut penser à toutes les stratégies ou aux passerelles »

Objectif gard le magazine : Vous avez notamment été professeure en lycée pendant 25 ans, vous êtes aujourd’hui coach scolaire-orientation. ParcourSup a ouvert le 17 janvier. Les lycéens de terminale ont jusqu’au 14 mars pour formuler dix vœux. Comment les aider à choisir ?

Anne Watkin : Il y a des conseillères d’orientation en lycée mais elles gèrent une très grande quantité d’élèves. On peut aussi aller au CIO. Je propose un bilan d’orientation. Il comprend une série d’entretiens et de questions pour apprendre à se connaître soi-même, ses goûts, ses aptitudes, ses centres d’intérêt. Après, j’utilise des tests issus de la psychologie de l’orientation comme le Riasec, utilisé aussi par Pôle emploi. Ils font ressortir des points de personnalité que je croise avec les entretiens. Je vois aussi le livret scolaire. Il y a parfois des adolescents qui savent ce qu’ils veulent faire. Ils adorent les animaux, depuis tout-petit, ils veulent devenir vétérinaires mais les résultats ne suivent pas.

Que faire dans ce cas ?

On peut suivre des formations de vétérinaire en Espagne mais le coût est très élevé et on ne peut pas bénéficier des bourses et des aides au logement françaises. Il faut tout calculer. S’ils savent ce qu’ils veulent faire, on réfléchit à des stratégies ParcourSup et à des passerelles. S’ils ne savent pas, on ouvre assez large sur des secteurs d’activité et des voies générales. Dans tous les cas, quand on réfléchit à son orientation, il faut penser aux passerelles, prévoir des plans B et C. Il ne faut pas se mettre en situation de subir le système mais prendre le pouvoir sur sa décision en composant toutes les stratégies avec toutes les passerelles imaginables.

Y a-t-il des points sur lesquels il faut être vigilant sur ParcourSup ?

Il faut être vigilant sur le « projet de formation motivé ». Ce n’est pas une lettre de motivation standard. On ne copie colle pas la même lettre pour chaque vœu. Et on ne la fait pas non plus faire par un logiciel d’intelligence artificielle. On évite les formules alambiquées. On se renseigne, on regarde les masters proposés par l’université où on postule… Il faut pouvoir expliquer la logique de son orientation. On décrit sa formation actuelle, son stage de troisième… On fait ensuite le lien entre son parcours, ses envies, ses qualités et le domaine de formation retenu.

Quel est le bon moment pour réfléchir sereinement à son orientation ?

Il faut y penser dès la seconde pour choisir les bonnes spécialités. Mais il faut se donner le droit de changer d’avis et penser aux passerelles. Il y aura dans 10 ans des métiers qui n’existent pas aujourd’hui. Pour bien préparer ParcourSup, l’idéal est de faire un bilan entre la première et la terminale. Ceux qui le font dans l’urgence n’ont pas de recul.

Est-il utile de faire un bilan en troisième ?

Quand, en troisième, les profs tirent la sonnette d’alarme en disant que l’enfant n’aura pas le niveau pour la seconde générale et qu’il ne sait pas quoi faire, cela peut être utile de faire un bilan. Il y a quelques années, j’ai reçu un garçon qui voulait faire un bac technologique en hôtellerie-restauration. Mais il n’avait pas le bulletin qui correspondait. Le bilan a permis de déterminer ses goûts, ses envies. Il est parti en bac pro service à la personne option animation avec le projet de passer le BPJEPS* pour ne pas se fermer les portes de l’école d’éducateur. Cela marche très bien pour lui et il va se diriger vers cette école. Le bac pro est un bac. Il ouvre toutes les voies supérieures. On va déconseiller aux titulaires de bac pro de s’inscrire en fac car ils manqueront de méthodologie pour suivre à l’université. Mais si on a de bons résultats en bac pro, c’est une belle passerelle vers d’autres formations

*brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport.

Sabrina Ranvier

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