Faire un road trip provençal

À 94 ans, Tintin, court encore sur les façades des Carrières des lumières. À 800 mètres de là, le petit village des Baux-de-Provence se fige dans le temps pour célébrer un Noël provençal. Quelques notes de violon s’élèvent. Un immense trois mâts apparaît sur les murs. Il tangue, ses voiles claquent. Il est pris dans la tempête. De gigantesques vagues le soulèvent. L’eau dévale et avale le sol. Elle semble couler sur les pieds des visiteurs.

Mais leurs chaussures ne sont pas mouillées. Ce tableau du maître hollandais Willem van de Velde "le Jeune" est simplement projeté sur les immenses murs calcaire des Carrières des lumières. Cette grotte creusée par l’Homme propose trois expositions en cette fin d’année. Celles sur les maîtres hollandais et sur le roi de la géométrie, Mondrian, sont diffusées ensemble. Celle qui met en scène Tintin, Milou, le capitaine Haddock n'est visible que le mercredi, samedi et dimanche après-midi.

Exposition en immersion

Ce jeudi 7 décembre, Tintin le Belge a cédé sa place aux maîtres hollandais. Un moulin tourne. Des murs en brique poussent. Des personnages apparaissent derrière les fenêtres. Il y a une laitière avec un pot de lait, une jeune fille avec un turban et une perle. On a l’impression de les avoir déjà croisés, dans des livres, des publicités. Tous deux sont signés Johannes Vermeer. Des paysages s’enchaînent sur les murs, au sol. Un vieux monsieur regarde, ébahi, un cercle bleu tourner autour de ses pieds.

La lumière s’éteint. Le visage d’un rouquin, Vincent Van Gogh, se dessine avec des traits impressionnistes. Des tournesols se mettent à tourner. Les nuages de La nuit étoilée s’enroulent sur les murs et le sol. Un enfant avec un bonnet à pompon bondit d’un cumulus à un autre. Il se pose quelques minutes, puis reprend sa cavalcade sur les cubes rouges et bleus de Mondrian. Une dame bat du pied tandis que des gratte-ciel gris poussent sur un air de Quincy Jones.

Noël aux Baux-de-Provence

Le village voisin des Baux-de-Provence est quant à lui beaucoup plus calme en ce 7 décembre. Mais, à partir du 23 décembre, on entendra l’orgue de barbarie et des bêlements de moutons dans ce village perché. Vêtus d’un costume traditionnel, des bergers donneront l’aubade au rythme du galoubet et du tambourin le 24 décembre entre 14h30 et 16h30. Des Arlésiennes et des Mireilles danseront. Le soir, on pourra assister à la veillée calendale et à la messe de minuit à l’église Saint-Vincent. Mais pour être sûr d’avoir une place, il faut venir tôt. Elle sera ouverte à partir de 22h30.

Vestiges archéologiques

Il y a seulement huit kilomètres de cyprès, de pinèdes et d’oliveraies entre les Baux et Saint-Rémy. En contrebas d’un virage, des moutons désherbent une petite vigne. Plus loin, une mamie vêtue d’un tablier à l’ancienne fait une cueillette. Quelques kilomètres plus bas, une tour romaine et un arc de triomphe accrochent le regard. Bizarre… Ils sont posés en pleine nature. La tour mausolée de Julii qui date de 30 avant J.C. et l’arc de triomphe qui a été édifié 10 ans plus tard, marquent l’entrée du site archéologique de Glanum. Il se visite du mardi au dimanche de 10h à 17h (fermeture les 21 et 25 décembre et le 1e janvier). Tarif 8 €. Gratuit moins de 18 ans.

Parcours Van Gogh

L’endroit est paisible. Propice à la sérénité. Une maison de santé est d’ailleurs installée à proximité de Glanum, sur le site de l’ancien monastère de Saint-Paul-de-Mausole. Elle a eu un patient célèbre, un rouquin qui s’était coupé l’oreille, le peintre Vincent Van Gogh. On peut découvrir la reconstitution de sa chambre. Les iris, La nuit étoilée… Plus de 20 reproductions en grand format ont été installés dans "champ Van Gogh" où il les a peints. Le coût de la visite oscille entre 5 et 7 €. Mais on peut aussi s’imprégner gratuitement des œuvres de l’artiste en suivant la route Vincent Van Gogh. Elle relie Saint-André-de-Mausole et le centre-ville de Saint-Rémy. Le parcours fait environ un kilomètre. Il est illustré par 19 panneaux.

13 desserts, rois mages et art nouveau à Aix-en-Provence

En Provence, après la messe de minuit, la tradition est de déguster 13 desserts. On réunit les quatre mendiants : raisins, figues sèches, noix et amandes. On y ajoute des fruits frais : mandarines, melon, raisin blanc et dattes. On termine avec nougat, pâte de coing, pompe à huile et calissons. On peut se fournir au marché des 13 desserts d’Aix-en-Provence du 16 au 23 décembre. Le dimanche 14 janvier, de 14 à 17h, cette ville fête l’épiphanie avec la Marche des rois. On peut aussi y découvrir une exposition sur Mucha à l’hôtel de Caumont. Ce maître de l’art nouveau a dessiné des publicités et des affiches de théâtre pour Sarah Bernhardt.