FAIT DU SOIR Une cinquantaine de catéchumènes se prépare au baptême à Nîmes
Des catéchumènes se sont présentés hier matin devant l’évêque de Nîmes à la Cathédrale Notre-Dame et St Castor. Ce dernier les a accueillis lors de leur appel décisif, qui marque leur entrée dans la foi avant leur baptême, prévu lors de la nuit de Pâques.
Catéchumène : du grec katêkhoúmenos, Celui qui écoute, ou instruit de vive voix. C’est ainsi que l’on appelle les adultes qui se préparent à entrer dans la foi catholique par le baptême. Et ils étaient justement 52 ce dimanche à la cathédrale de Nîmes pour leur appel décisif, parés de leurs écharpes violettes. L’appel décisif, c’est la dernière étape dans le cheminement et l’apprentissage de la foi : les catéchumènes se font appeler individuellement par l’évêque le premier dimanche de Carême, et confirment leur choix en répondant « Me voici » et en inscrivant leur nom dans un registre tenu par l’Église. « C’est un événement très important pour les adultes qui demandent les trois sacrements pour devenir enfants de Dieu » indique Laetitia de Roodenbeke, déléguée diocésienne « c’est très beau parce que l’Église n’y est pas pour grand-chose, c’est le Seigneur qui agit dans leur cœur. »
Parmi eux, Josselin, 29 ans, Yannis, 27 ans et Alice, 21 ans. Il faut dire que les catéchumènes cette année sont particulièrement jeunes : 34 ont moins de 30 ans, 17 ont entre 30 et 50 ans, et 2 ont plus de 60 ans. « Moi ça a été un deuil », explique Alice « faire l’enterrement, l’église, tout ça m’a vraiment marqué, alors j’ai acheté une bible et la suite a été logique, messe, prière… et maintenant le baptême. » Pour Yannis, le parcours a été plus tortueux : « À la base je suis de confession musulmane, et j’ai découvert le visage du Christ, son enseignement, sa vie, ça m’a vraiment touché. Aujourd’hui, je demande le baptême pour être pleinement chrétien, et vivre avec le Christ ».
Pour Laurent, 38 ans, c’est une histoire de famille. « Mon épouse est aussi catéchumène, et tous les quatre avec ma fille Jane et mon fils Jude nous allons nous faire baptiser en même temps. On attend ce moment avec impatience, nous sommes de plus en plus en joie de cet amour qui grandit et qui prend de plus en plus de place dans nos vies. »
Pas d’appréhension particulière en vue de cet appel définitif, bien au contraire. « Moi ça fait 16 mois que je me prépare en vue de ce baptême », nous dit Josselin, « on a été bien préparé par le curé de nos paroisses, on a fait des réunions mensuelles pour se retrouver, donc aujourd’hui, et jusqu’au baptême, je suis serein ». Comme certains enfants reçoivent des cours de catéchisme, les adultes aussi bénéficient de formations et de conseils de la part d’autres membres de l’Église et du clergé.
"On ne baptise pas les gens sur un coup de tête"
« Chaque personne qui demande le baptême, est accompagnée, peu importe l’avancée de son cheminement ou son passé, d’une ou plusieurs personnes pour lui apprendre à lire et comprendre les écritures, à prier, pour voir leur cheminement intérieur… Ces rencontres se font tous les 15 jours sur deux ans, c’est assez long », explique Monseigneur Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes et du Gard. « De temps en temps, il y a des rencontres avec l’évêque, qui est aussi chargé de former les accompagnateurs. »
Si chacun a ses propres raisons de se convertir, l’évêque du Gard établit quatre cas de figures récurrents, qui se définissent dans les lettres qui lui sont adressées par les catéchumènes. Il y a d’abord ceux qui ont la foi depuis longtemps, mais qui ne sont pas dans un milieu chrétien, ceux qui traversent de grandes épreuves dans leur vie et qui ont besoin de l’appui de Dieu pour s’en sortir. Il y a aussi ceux qui cherchent un sens à leur vie, ou enfin la maternité, qui peut pousser les parents à développer la foi, ou à suivre celle de leurs enfants lorsqu’ils sont inscrits au catéchisme.
Pâques, symbole de renouveau
Après minimum un an, généralement deux, parfois plus, les catéchumènes du Gard, à l’instar de leurs homologues du monde entier, se feront enfin baptiser lors de la nuit de Pâques dans leurs paroisses respectives. « Pâques, c’est la date de la résurrection du Christ. Et le baptême, c’est aussi une résurrection, c’est sortir de sa vie ancienne pour entrer dans une vie nouvelle. C’est une tradition depuis 2000 ans de baptiser les adultes à Pâques, et ils sont de plus en plus nombreux chaque année. »