Objectif Gard : Racontez-nous ce qu’il s’est passé cette fameuse nuit de mercredi ? 

Joseph Pronesti : C’est un acte délibéré, criminel. Nos six camions frigorifiques étaient stationnés sur le parking fermé et sécurisé de la Société publique locale Agate. La nuit, nous laissons ouvert les portes des frigos pour que l’intérieur, que nous avons lavés, sèche. Sur les caméras de vidéosurveillance, on voit une silhouette sortir derrière les quatre véhicules et jeter quelque chose qui a enflammé nos camions. Il était un peu plus de 23h... 

Où étiez-vous ? Quand avez-vous appris la nouvelle ? 

On m’a appelé vers une heure du matin. Le magasinier de la Banque alimentaire a été prévenu par un voisin. Moi, le temps que je vienne d’Aramon, tout avait brûlé... 

Avez-vous une idée de l’auteur des faits ? 

Non, aucune. Pour moi, c’est quelqu’un qui n’est pas bien dans sa tête. S’il en avait après moi, il n’a qu’à s’attaquer à mon véhicule personnel ! Apparemment, sur les caméras de la ville, postées au feu rouge, on voit un homme arriver à vélo et mettre le feu ensuite. 

À combien s’élève ce préjudice ?

Les six camions, nous en avons pour 480 000€. Ce sont des véhicules récents que nous avions adaptés à nos besoins. Ça fait 14 ans que je suis bénévole à la Banque alimentaire et président depuis 2020, je n'avais jamais connu un tel sinistre. 

Quelles sont les conséquences sur votre activité ? 

Chaque matin, ces camions partent chercher des produits des grandes surfaces pour préparer 13 000 repas. Quand j'ai vu cet incendie, j'ai chialé comme un gamin... Heureusement, nous avons reçu tout de suite du soutien, comme le boucher Sollier qui nous a donné un camion (...) Là, nous sommes en train de louer des camions en attendant d'avoir les retours de notre assurance pour être remboursé.  

Des élus vous ont-ils contacté ? 

Il y a eu un élan de solidarité. Ça fait chaud au cœur. Les élus de la ville de Nîmes comme Julien Plantier. Le président de Nîmes métropole, Franck Proust, doit venir ce vendredi matin. Le maire Bellegarde, mais aussi de Beaucaire m'ont contacté. Ce dernier m'a dit qu'il allait nous donner une subvention de 5 000€. Je vais écrire à toutes les collectivités, à tous nos partenaires, avec des photos pour demander de l'aide. Et nous avons également lancé une cagnotte (cliquez ici). 

Enfin, pouvez-vous rappeler votre nombre de bénéficiaires ? 

En 2019, nous avions 19 800 personnes contre 42 600 fin 2023.