Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 16.08.2024 - Anthony Maurin - 6 min  - vu 163 fois

NÎMES La romanité sans trop bouger ?

Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Nicolas de Larquier, le conservateur du Musée, voulait que le visiteur débarque sur les plages de Troie, sensation garantie (Photo Anthony Maurin)

Faisons le pari du Musée de la Romanité pour rester une journée dans la cité des Antonin.

(Photo : Musée de la Romanité) • Service Communication

Promenez-vous dans le jardin archéologique, découvrez le point de vue à 360° sur la ville depuis le rooftop, choisissez livres, objets et cadeaux sélectionnés dans la librairie boutique, rejoignez l’auditorium en suivant de passionnants programmes de conférences et savourez une pause gourmande dans les restaurants du musée, ouverts tous les jours, avec vue sur les Arènes !

Il y a de quoi faire… Commençons par le commencement, les expositions permanente et temporaire.

Revenez aux origines de Nîmes, quand les Gaulois célébraient le dieu Nemausus au pied de la source sacrée, partez ensuite sur les traces de Nîmes à l’époque romaine : architecture monumentale, reconstitution de pièces à vivre d’une villa romaine, statues et mosaïques, objets de la vie quotidienne ou culte des divinités…

Le Musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin).

Poursuivez ensuite le voyage par une traversée du Moyen Âge au fil d’un imaginaire fantastique et d’une profonde foi chrétienne gravés sur les pierres. Une esthétique qui permet de comprendre l’influence de la civilisation romaine et qui vous révèle sa persistance jusqu’à aujourd’hui, comme autant de références permanentes à l’antique dans l’histoire de Nîmes.

Bien plus qu’un musée gallo-romain, le Musée de la Romanité, musée archéologique, ouvre le regard sur le processus de romanisation du territoire et de son empreinte au fil des siècles. Labellisé Musée de France, comme les 6 musées de Nîmes dont il fait partie, il est le plus important musée du Gard et l’un des plus visités des musées d’Occitanie.

L’exposition temporaire évoque Achille et est tout simplement l’un des plus belles que le musée a proposé depuis 2018.

Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)
Nicolas de Larquier, le conservateur du Musée, voulait que le visiteur débarque sur les plages de Troie, sensation garantie (Photo Anthony Maurin)

Plongez dans l’univers captivant d’Achille, héros légendaire de la mythologie grecque, à travers une exposition immersive inédite au Musée de la Romanité.

Découvrez le récit épique de sa bravoure et de sa vaillance lors de la guerre de Troie, une histoire qui résonne à travers les siècles et continue d’inspirer l’imaginaire collectif.

Remontez le temps jusqu’aux origines complexes de la guerre de Troie et assistez aux événements qui ont précédé et conduit à ce conflit légendaire.

Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)
Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Depuis les premières années de la vie d’Achille, son éducation, les influences qui ont façonné son caractère, explorez son rôle central dans la guerre de Troie. Rencontrez les figures emblématiques qui ont croisé son chemin, des héros troyens aux guerriers grecs, et vivez les récits fascinants de ses interactions et de ses combats légendaires.

Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)
Achille et la guerre de Troie au Musée de la Romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Enfin, laissez-vous guider dans un voyage à travers le temps, offrant un aperçu de l’évolution continue du mythe d’Achille à travers les époques.

L’exposition s’appuie sur une sélection variée d’œuvres majoritairement issues des réserves du musée, notamment une mosaïque de plus de 30 m2 découverte dans une riche demeure du quartier Jaurès à Nîmes. Accessible à tous, faisant la part belle à l’imaginaire, un parcours immersif avec une fresque numérique monumentale vous invite à suivre les traces d’Achille, depuis sa naissance jusqu’à sa mort tragique, au cœur du grand mythe de la guerre de Troie.

Et après, pendant ou avant ?

La Table du 2 est une brasserie de chefs étoilés dont la carte est signée par Franck Putelat. Située au deuxième étage du musée dans un cadre enchanteur face aux arènes de Nîmes, la brasserie met en valeur des produits régionaux à des prix accessibles, avec un accueil attentif, un service convivial et décontracté.

Le petit plus de cette brasserie ? Deux chefs étoilés élaborent ensemble une carte à chaque saison ! Franck Putelat, deux étoiles Michelin depuis 2012 mais aussi Bocuse d’Argent en 2003, 17/20 au guide Gault et Millau, signe la carte et dirige l’équipe de cuisine.

La table du 2
Le restaurant La Table du 2 au-dessus du Musée de la Romanité sous protection du tribunal de commerce, conséquence deux ans après du covid • Norman Jardin

Mais comme la gastronomie est un partage, chaque année, un chef international se joindra à Franck Putelat pour proposer un plat par saison. Le restaurant offre une décoration aux lignes épurées et chaleureuses, et de magnifiques transparences sur les Arènes, parfaitement en accord avec l’architecture du bâtiment. Il compte 75 places, auxquelles s’ajoutent 50 couverts en terrasse.

La pause détente adaptée à chaque heure de la journée et aux envies de chacun… Face aux Arènes, pour prendre un café, un petit déjeuner, sandwich, plat chaud sur le pouce, sur place ou à emporter ! Des produits de saison, fabriqués « maison » pour profiter d’un moment gourmand, avant ou après la visite du musée !

Photo: La Table du 2

A la fois spacieuse, lumineuse et chaleureuse, la nouvelle librairie-boutique vous attend au rez-de-chaussée du musée. Elle réinvente les codes de la « Romanité » pour vous proposer des objets contemporains, ainsi qu’un un large choix de papeterie, jeux et jouets, textiles, éléments d’art de vivre, design ou encore produits régionaux.

Cette belle sélection valorise l’artisanat et le savoir-faire local, enjeu majeur de la librairie-boutique, en privilégiant des produits issus d’une fabrication locale, française ou européenne.

Monument funéraire d’un couple de notables romains nîmois Musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin)
Monument funéraire d’un couple de notables romains nîmois (Photo Anthony Maurin)

Enfin, les nombreux ouvrages présentés abordent les thèmes développés dans le musée, comme des sujets en lien avec les expositions temporaires, ou encore l’architecture et la « Romanité », destinés à tous les publics, adultes, passionnés ou enfants. Avec le laissez-passer Jupiter ou Vénus, vous bénéficierez de 5 % de réduction sur la boutique pendant un an.

Dans le jardin du Musée de la Romanité, les reste du rempart romain. Sur la droite La Chapelle saint Joseph. Les fouilles se déroulent juste derrière (Photo Archives Anthony Maurin)

Attardez-vous dans le jardin, à la fois poumon vert au cœur de la ville et arboretum du passé nîmois ; ces 3 500m2 d’espace vert vous entraînent à la découverte d’un large éventail de la flore nîmoise telle qu’elle s’est installée au fil des époques.

Traversez le musée par sa rue intérieure, passez sous les vestiges du propylée du sanctuaire de la Fontaine en suivant le tracé de l’ancien rempart augustéen pour accéder au jardin.

Si l’olivier, le figuier et l’amandier sont arrivés dès l’époque préromaine, les romains avaient apporté avec eux la lavande, le thym, l’ail et le châtaignier puis les Croisés, au Moyen Age : le pêcher, l’estragon, la ciboulette et le prunier…

Jean-Paul Fournier avait choisi La Table du 2, le restaurant du Musée de la Romanité pour annoncer officiellement sa candidature aux municipales 2020 (Photo Anthony Maurin).

La mise en valeur des fondations de l’enceinte (une muraille ponctuée d’une tour) a été intégrée à la création de ce jardin archéologique ouvert sur la ville, en lien avec les rues et places attenantes.

Régis Guignard, architecte-paysagiste, est l’auteur du jardin archéologique ainsi que du rooftop, le jardin belvédère sur le skyline de Nîmes.

Le jardin est structuré en trois niveaux correspondant aux trois grandes époques historiques présentées dans le Musée. Pour chaque période, arbres, arbustes et plantes vivaces ont été choisis en fonction de leur époque d’introduction, au gré des échanges, des influences ou des occupations. Découvrez comment le paysage a été modelé pour composer peu à peu notre actuel paysage végétal.

En premier, la période préromaine (VIIe siècle à la fin du IIème avant JC). A partir de l’Âge de fer, le développement du commerce maritime en méditerranée permet de découvrir de nouveaux végétaux. La Gaule adopte la polyculture et on assiste dans la région à la naissance d’une « agriculture méditerranéenne ». Des espèces annuelles sont cultivées : des céréales, des légumineuses et ponctuellement de la vigne.

Le Musée de la romanité (Photo Anthony Maurin).

La période romaine intervient quant à elle du Ier siècle avant JC au Ve après JC. Les romains, dans l’Antiquité, étaient de grands consommateurs d’épices et d’herbes aromatiques et possédaient une excellente connaissance des plantes médicinales. En arrivant en Gaule, ils introduisirent de nouvelles plantes. Acanthes, cyprès, lauriers, buis et romarins forment l’essentiel de la palette végétale romaine.

Les espèces à feuillage persistant étaient particulièrement recherchées pour que le jardin garde son équilibre été comme hiver. Chaque plante était dotée d’un fort pouvoir symbolique qui s’ajoutait à son usage médicinal ou alimentaire.

Enfin, passons à l’époque post-romaine et son legs (VIe siècle au XVe siècle). Après la chute de l’empire romain d’Occident en 476, l’héritage culinaire, médicinal et botanique résiste aux invasions et aux migrations de population (du IVe au VIe siècle). L’Antiquité tardive et le haut Moyen-Âge conservent des pans entiers de culture latine, dont la langue, notamment transmise par les monastères.

Une toute petite partie de la collection épigraphique du Musée de la romanité (Photo Anthony Maurin)

L’apport de la civilisation arabe dans le domaine des sciences et notamment la botanique et la pharmacopée, la traduction qu’elle livre de textes scientifiques grecs anciens assurent une véritable renaissance. Enfin, cette perméabilité entre des cultures latines, chrétiennes et musulmanes culmine au moment des croisades à partir du XIe siècle.

Malgré les affrontements des modèles politiques et religieux, elles relancent les échanges et la culture de nouvelles espèces végétales entre l’Europe et le Moyen-Orient.

Découvrez la collection du Musée de la Romanité (Photo Archives Anthony Maurin).

Découvrez au premier plan un point de vue inédit sur les Arènes, survolez du regard les toits de la ville, avec la Tour Magne pour horizon… L’accès se fait indépendamment du circuit de visite depuis le couloir côté rue de la République.

Anthony Maurin

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