NÎMES Capouchiné : le député Cavard compte organiser une table ronde
Engagé derrière les enseignants et parents d’élèves du collège, le député écologiste milite pour que des moyens supplémentaires soient attribués à l’établissement.
Depuis bientôt neuf mois, les professeurs et parents d’élèves du collège (550 élèves) et de l’école élémentaire (310 élèves) Capouchiné se mobilisent pour réclamer un classement en ZEP (Zone d’éducation Prioritaire). Cette classification, délivrée dans le cadre de la carte scolaire, donne des moyens substantiels aux établissements.
D’abord en interne, la fronde a débordé sur la place publique. « Nous nous sommes rendu compte que le combat au sein de notre institution ne fonctionnait pas », soupire Karine Schwartz. La professeur de mathématiques au collège a conscience que la médiatisation nuit à la réputation de son établissement, poussant certains parents plus aisés à inscrire leurs enfants dans le privé… « Mais nous ne pouvions pas rester sans rien faire », alarme-t-elle.
L’immersion de Christophe Cavard
Manifestations, grèves et rencontres avec l’Inspection académique ou le rectorat... Leurs actions n’ont pour l’heure pas eu l’effet escompté. Dans l'impasse, les enseignants du collège, la directrice de l’école primaire et les parents d’élèves ont une nouvelle carte à jouer. Interpellé par l'équipe pédagogique, le député Christophe Cavard souhaite organiser une table ronde avec les acteurs concernés : Département, ville de Nîmes ainsi que les trois étages de l’Éducation nationale (inspection académique, rectorat et ministère).
L’écologiste s’est saisi du dossier et a passé la matinée du 24 novembre dans le collège. Une immersion pour « vivre les réalités concrètes du collège afin de mieux en saisir les enjeux ». Son expérience l’a convaincu : « la situation est explosive. Il est urgent d’obtenir des moyens ».
Cette « situation explosive », Christophe Cavard l’a dépeint en différents tableaux. Le premier : « l’absence de mixité sociale avec de nombreux primo-arrivants qui ne maîtrisent pas la langue ». La directrice Bénédicte Mehauden corrobore : « je suis arrivée il y a sept ans. À l’époque, il y avait une certaine hétérogénéité de niveaux. Aujourd’hui, trois quarts des élèves sont en difficulté ». Sur la quarantaine de collégiens de Bernis, seulement une quinzaine est scolarisée à Capouchiné. L’année dernière, le taux de réussite au brevet dépassait à peine les 50 %.
À l’instar d’autres établissements, « certains élèves relèvent de la classe ULIS mais sont scolarisés dans des classes classiques, faute de place ». Certains souffrent « de troubles du comportement et sont difficiles à cadrer ». Enfin, l'architecture du collège est pointée du doigt, « les cours d’Anglais sont parfois dispensés dans la salle d’information, non adaptée à cette discipline ».
Quelles solutions ?
Prévue en janvier, cette réunion des différents acteurs permettrait de trouver des solutions à court terme. « On pourrait imaginer un travail resserré avec les travailleurs sociaux du Département », propose Christophe Cavard. Les professeurs attendent, eux, des heures de cours supplémentaires attribuées par dérogation par l’Éducation nationale.
Quant au classement en ZEP, il ne verra pas le jour avant 2018, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle carte scolaire. Et la fermeture du collège Diderot (ZEP) pourrait accroître les chances de Capouchiné. En attendant « nous continuerons à marteler notre message », affirment les enseignants. La lutte continue...
Coralie Mollaret
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