MUNICIPALES PS. Solferino somme Bagnols d'accorder ses violons
Ambiance atomique à Bagnols-sur-Ceze… Hier, le Parti socialiste a officiellement suspendu la procédure de désignation du candidat pour les municipales de mars prochain. En cause : une guerre intestine entre les deux sections de la ville qui égratigne l'image du parti.
Hier soir, à l'annonce de la décision du bureau national, les mines des principaux protagonistes du territoire bagnolais étaient vraisemblablement réjouies… A travers un communiqué, la direction du parti a décidé de suspendre la procédure de désignation du candidat PS pour les municipales de Bagnols-sur-Cèze. Autrement dit : les militants n'iront pas aux urnes tant que les deux prétendants au trône municipal, le maire sortant Jean-Christian Rey et le challenger Christian Roux, ne se seront pas mis d'accord !
"Cette décision n'est pas une surprise. J'ai demandé cet arbitrage au secrétaire national aux élections Christophe Borgel. Et oui, nous sommes contents", fait savoir le premier fédéral du Gard, Stéphane Tortajada. Depuis son fauteuil, avenue Maréchal Juin à Nîmes, le responsable politique reconnait - non sans peine - que l'atmosphère dans la troisième ville du département est loin d'être "apaisée". En cause : une guerre intestine que se livrent généreusement les deux sections de la ville, "Bagnols-Ville" proche de Jean-Christian Rey et "Bagnols-Campagne" sous l'influence d'Alexandre Pissas, maire de Tresques.
Mascarade. "La décision du national est une chose logique, que nous réclamions depuis longtemps (…) On ne va pas se cacher derrière son petit doigt. On sait que la section Bagnols-Campagne, sujette a des inflations de cartes, en veut à la section Bagnols Ville. Et nous ne voulions pas participer à une mascarade d'élection", vilipende sans complexe Jérome Talon, directeur de cabinet de Jean-Christian Rey. L'ancien candidat au poste de premier fédéral se fait même le porte-parole de son employeur qui, visiblement préfère rester discret sur la cuisine interne de son parti "tout en faisant attention à tout".
Joint par nos soins, Christian Roux dément faire l'objet d'un quelconque règlement de comptes entre Alexandre Pissas et le tandem Jean-Christian Rey/Jérome Talon, dont ce dernier aurait, par ailleurs, quelques "ambitions" politiques pour le village de Tresques. "Si nous en sommes réduits à cela... C'est me donner trop d'importance", ironise le directeur de cabinet. L'ironie n'est-elle pas une marque de clairvoyance, comme l'assurait le romancier Rémy de Gourmont ?
De son côté, Christian Roux explique : "Je porte juste un projet, une autre vision pour la ville de Bagnols. Je n'ai pas d'égo démesuré. Je veux juste qu'on reprenne mes propositions et bien sûr, ce serait vous mentir de dire que je ne vise pas un poste exécutif pour mettre en oeuvre mes idées".
Légitimité. "Il n'y a pas deux camps à Bagnols. Ce n'est pas intelligent de dire ça ! Nous sommes une famille politique (…) Tout le monde doit se mettre autour de la table pour négocier, au risque de partir divisé et de laisser glisser la ville dans les mains du FN", martèle le premier fédéral, agitant le chiffon bleu marine. A la question qui est le candidat le plus légitime, Stéphane Tortajada, précautioneux, élude l'interrogation : "il y a un candidat sortant… Une personne en face qui défend un projet".
"A 43 ans, le maire sortant a un bon bilan. De plus, c'est son premier mandat. Il garantit toutes les conditions de la rénovation prônée par le parti", assure Jérome Talon. "Il faut que Jean-Christian Rey ouvre sa liste à Bagnols-Campagne pour que nous partions unis", conclut, sous la forme d'un appel, Stéphane Tortajada, qui a encore d'autres chats à fouetter à Alès, où la situation est aussi délicate que complexe !
Coralie Mollaret
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