RODILHAN Le bolsin prend les devants
Après de nombreux incidents dans le village par le passé, Rodilhan se prépare à accueillir dimanche le Grand Bolsin taurin de Nîmes Métropole.
Après une date annoncée puis reportée pour mieux préparer l’événement, la finale du grand bolsin de Nîmes Métropole aura bien lieu ce dimanche matin dans les arènes du petit village d’irréductibles aficionados Gardois, Rodilhan. Si cette reculade des services de l’agglo a pu irriter voilà quelques mois, aujourd’hui elle rassure le mundillo car la sécurité en était la seule cause. Pour Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole, « c’est un grand moment de satisfaction, un engagement et une organisation qui impliquent de l’engagement humain. C’est avec une volonté affirmée de défendre et de promouvoir nos traditions taurines que nous organisons cette finale. La liberté existe, nous sommes en démocratie ». Car Rodilhan connaît depuis 2011 l’acharnement des anti-corrida.
Serge Reder, courageux édile du village s’avoue « très fier d’accueillir le bolsin mais c’est un peu une tradition… Alors c’est vrai que l’organisation est un peu plus compliquée mais nous ferons face ! L’accès sera sécurisé, les personnes et les véhicules qui viendront le seront tout autant. Le grand parking est dans le périmètre de sécurité donc tout devrait bien se passer ».
Pour des raisons évidentes et au vu du passif de ce type de manifestation, les aficionados devront se munir de leur billet d’entrée, de leur patience et de leur compréhension. Il leur faudra arriver plus tôt sur place, disons une bonne heure avant le paseo, et l’entrée du village se fera par la déviation, au niveau du rond-point du Mas de Peyre.
Pour Jean-Marc Soulas, vice-président de l’agglo « Nous sommes dans la détermination à la limite de la raison, nous utilisons les lois et les services de l’État seront présents pour y veiller ». Car c’est un peu là le problème… Si 250 personnes seront effectivement présentes dimanche pour maintenir l’ordre et la sécurité aux abords des arènes, les quatre dernières années restent encore gravées dans les mémoires de l’aficion et empêchent quelques personnes de se rendre aux arènes par simple peur.
Mais c’est certainement le volet taurin qui a plus d’intérêt que tout autre. En effet, Hervé Galtier, membre des Aficionados Practicos, brosse rapidement le tableau de ce plateau. « Pour les demi-finales, les arènes de Manduel et Bouillargues étaient pleines et pour la finale, les trois jeunes toreros retenus sont d’un grand niveau. Le bétail sera lui aussi de qualité car la famille Jalabert viendra avec six novillos de deux rames différentes ».
Et Marc Jalabert de poursuivre, « ce bolsin n’a rien de mineur, tout a été fait soigneusement et nous sortirons trois exemplaires de notre fer du Laget et trois autres sous la bannière des Frères Jalabert ». Pour la petite explication, la ganaderia possède plusieurs souches sanguines différentes, les pupilles des Frères Jalabert sont issues d’une sélection de Jandilla via Daniel Ruiz quant au fer du Laget, c’est le sang Domecq pur qui prévaut.
Face à ses novillos, des jeunes novilleros plein d’envie. Deux Espagnols et un Français. Dans l’ordre de sortie qui ne sera pas celui de l’ancienneté : Jaime Casas (Madrid), Tibo Garcia (indépendant Nîmes) et Carlos LLandres (Séville). Le premier a toréé une quinzaine de novilladas sans picador, le petit Français Tibo Garcia en a une trentaine à son actif et Carlos LLandres a fait des débuts prometteurs et remarqués à Espartinas ou Samadet.
Pour récompenser ces jeunes apprentis, Stéphane Lopez, sculpteur Nîmois, a réalisé le trophée. « J’ai basé mon travail sur le paseo avec une élévation qui se fait dans la découpe du métal. La cape de paseo fait office de chrysalide et on retrouve dessus le symbole colorisé de l’agglo. On évangélise et apporte ainsi la bonne parole taurine ! ».
En marge de l'événement, les arènes de Rodilhan accueilleront dimanche après-midi le traditionnel festival du club taurin Toros y Caridad avec en vedette le maestro adoré ou abhorré, Javier Conde qui défilera en compagnie de Lilian Ferrani, Louis Husson, André Lagravère El Gallo devant des toros de la ganaderia Fernay y Hijas. Nîmes Métropole sera-t-elle rebaptisée Nîmes MétropOlé?