BEAUCAIRE Forte mobilisation pour le vote concernant la crèche de l’hôtel de ville
Cette année encore, l’installation de la crèche dans le hall de l’hôtel de ville de Beaucaire est un sujet de discorde. La municipalité beaucairoise organise, ce dimanche, une consultation citoyenne pour se prononcer au sujet du maintien de la crèche.
Sont-ils pour ou contre le maintien de la crèche dans le hall de l’hôtel de ville ? C’est le résultat du dépouillement qui le dira à partir de 18h. Mais force est de constater que les Beaucairois se sont mobilisés pour répondre à la question posée par la municipalité : « Êtes-vous favorable à l’exposition d’une crèche provençale en mairie comme cela se fait depuis 10 ans ? ». Malgré la proximité des fêtes de Noël et que le vote ait été organisé en deux jours, environ 200 personnes constituaient les files d’attente pour s’exprimer dans l’un des deux bureaux de vote ouverts. « Je n’ai jamais vu autant de monde pour aller voter » s’étonne un homme qui patiente ». Un autre lui répond « Les opposants nous embêtent, car la municipalité est RN ».
Dans la mairie, Nelson Chaudon, tout sourire, serre des mains et échange avec les votants : « Les Beaucairois sont attachés à ce qu’ils sont et à leur culture. Si c’est le oui qui l’emporte, ce sera leur accord pour maintenir la crèche au sein de la mairie jusqu’au 2 février et si c’est non, la crèche sera démontée ». Il n’en reste pas moins que vendredi dernier, le tribunal administratif de Nîmes, saisi le 10 décembre par la Ligue des droits de l’Homme, avait rendu sa décision. La commune avait 48h pour procéder au retrait de la crèche des locaux de la mairie dans l'objectif de faire respecter la laïcité. La mairie devra payer 1000 euros par jour de retard.
« Allons-nous interdire les calendriers de l’avent, les cloches de Pâques, les vacances de la Toussaint ? »
Nelson Chaudon, le maire de Beaucaire.
« Cette exposition a un caractère artistique, culturel et festif, elle entre dans le cadre juridique d’une exposition dans la mairie. La culture, c'est important, et si on commence à faire un pas en arrière, où cela va s’arrêter ? Allons-nous interdire les calendriers de l’avent, les cloches de Pâques, les vacances de la Toussaint ? Si un jour une exposition déplait à la LDH (NDLR : Ligue des droits de l’homme) elle devra être interdite ? Je ne souhaite pas reculer sur la culture, les traditions locales et sur l’identité française » répond le maire de Beaucaire.
« Je constate que les Beaucairois n’ont rien à faire de l’illégalité de cette consultation locale, c’est incroyables »
Laure Cordelet, la présidente de l’ACCAB (l’Action citoyenne antiraciste antifasciste de Beaucaire)
Du côté des opposants, la colère est toujours présente. « Je constate que les Beaucairois n’ont rien à faire de l’illégalité de cette consultation locale, c’est incroyable. Les gens qui sont contre ne se sont pas déplacés, car on ne se déplace pas pour voter à une consultation illégale parce qu'elle n’a pas respecté les règles des collectivités territoriales » s’indigne Laure Cordelet. Et la présidente de l’ACAAB (l’Action citoyenne antiraciste antifasciste de Beaucaire) abonde : « Ce qui me gêne, c'est qu’elle n’est pas autorisée dans un bâtiment de la fonction publique et elle ne respecte pas la loi de 1905. Je déplore que la ville se soit servie du message téléphonique d’alerte que l’on utilise pour les catastrophes, pour appeler les Beaucairois à voter, et en insistant auprès de ceux qui ne répondaient pas ».
Au sujet de la légalité de ce vote, Nelson Chaudon répond : « Consulter son peuple, c'est la base de la démocratie ». En attendant, les Beaucairois ont, à travers leur réponse dans l’urne, le pouvoir d’influer sur l’avenir de cette crèche qui fait couler beaucoup d’encre depuis 10 ans.