Un habitant d'Anduze âgé de 22 ans a été condamné vendredi matin par la Cour d'Appel de Nîmes à 3 ans de prison ferme. Son épouse de 21 ans a été sanctionnée de 2 ans de prison avec sursis. Ils devront rembourser un jeune homme handicapé mental qu'ils ont détroussé pendant 3 mois.

"Le 9 janvier 2015, un jeune travailleur handicapé va à la police pour porter plainte pour des escroqueries, résume la présidente de la Cour d'Appel. Le policier qui prend sa plainte dresse un PV spécial, c'est assez rare pour le dire, évoquant l'état mental de la victime qui aurait été détroussée sur un site homosexuel, après une rencontre et des relations sexuelles avec un dénommé Yanis", complète la juge. Les policiers de Bagnols-sur-Cèze, où vit la victime, vont mener une enquête en essayant d'identifier le pseudo utilisé. Ils retrouvent rapidement l'auteur, un jeune habitant d'Anduze qui a été condamné à 9 reprises par le tribunal pour enfants pour des faits de vols, vols avec violence, vols en réunion... Lorsque les policiers le convoquent, le suspect ne répond pas. Il disparaît plusieurs jours avec son épouse avant d'être arrêté et placé en garde à vue. Le couple interpellé reconnaît son implication évoquant "une proie facile". Leur victime est handicapée entre 50 et 79%.

"Mais pourquoi être allé sur un site de rencontres homosexuelles alors que vous êtes jeune marié ? s'interroge une juge. Vous aviez des relations sexuelles avec lui d'après ce que déclare la victime." L'homme balbutie, gêné, d'autant que sa jeune épouse se trouve à ses côtés sur le banc des prévenus. Ils reconnaissent en coeur les accusations d'escroquerie et d'abus de confiance. Lui s'est fait remettre le livret A de la victime et sa carte bleue avec le code. Au total sur 3 mois fin 2005, ils auraient dérobé près de 7 000 euros. "J'avais des problèmes d'argent, ma voiture était cassée. J'ai fait une bêtise".

"Ah non, ce n'est pas une bêtise, c'est une infraction grave, qui arrive pour vous monsieur après de nombreuses condamnations, stoppe la présidente. Et les faits ont cessé car la maman de la victime s'en est aperçue, sinon vous auriez continué à détrousser ce pauvre garçon", ajoute-t-elle. "Vous vous êtes dit, on va y aller, on va en profiter car vous avez constaté des faiblesses, un retard mental évident... Les faits sont graves", estime le Procureur Général Michel Desplan, qui réclame en appel des peines plus sévères que lors du premier jugement au tribunal correctionnel de Nîmes, où le mari avait écopé de 9 mois ferme, alors qu'il était en état de récidive légale. Des réquisitions entendues par le Cour d'Appel qui a sanctionné le prévenu à 3 ans de prison ferme alors que son épouse, qui n'avait jamais été condamnée, a été punie de 2 ans de prison avec sursis. Le couple doit en outre rembourser la victime.

Boris De la Cruz