Publié il y a 9 h - Mise à jour le 30.01.2025 - François Desmeures - 2 min  - vu 188 fois

ALÈS Violences intra-familiales et trafics de drogue occupent le tribunal judiciaire

Le procureur de la République, Abdelkrim Grini, lors de son discours pour l'audience de rentrée

- François Desmeures

Le tribunal judiciaire d'Alès effectuait son audience solennelle de rentrée, ce mercredi 29 janvier. Si les chiffres de la délinquance ont été livrés par le procureur, le président du tribunal, Simon Lanes, a insisté sur l'activité civile, "qui représente les deux tiers du travail d'une juridiction". Il a noté la hausse du besoin de protection, comme un écho aux chiffres du procureur sur les violences intrafamiliales. 

Le procureur de la République, Abdelkrim Grini, lors de son discours pour l'audience de rentrée • François Desmeures

Une activité soutenue, en hausse, dans un contexte budgétaire et de ressources humaines qui ne s'améliore pas. C'est, dans les grandes lignes, ce qui ressort de l'audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de ce mercredi, dans l'enceinte alésienne. Avant de se projeter dans les statistiques de la délinquance, le président du tribunal judiciaire Simon Lanes, a tenu à insister sur l'activité civile "qui représente les deux tiers d'une juridiction"

Il a ainsi noté "le besoin de protection à l'égard de populations qui se précarisent. Près de 3 200 tutelles sont en cours pour Alès, un chifffre très significatif." Simon Lanes a félicité ses équipes pour un "délai de convocation compris entre 6 et 8 mois, alors que le juge des contentieux est absent". Il a souligné, aussi, "l'explosion des saisines avec non ordonnance de protection" qui traduit "l'ampleur des violences intrafamiliales". Une tendance confirmée par un chiffre que reprendra Abdelkrim Grini, procureur de la République, un peu plus tard : 32 téléphones grand danger ont été déployés en 2024, conre 13 en 2023. 

"Tous les voyants sont au rouge"

Simon Lanes, président du tribunal judiciaire d'Alès

Simon Lanes a néanmoins souligné le "besoin d'adapter les activités aux effectifs réels de notre tribunal", alors même que "trois postes seront vacants au 1er mars 2025. Tous les voyants sont au rouge, a poursuivi le président du tribunal, et le narco-trafic pèse fort sur l'institution judiciaire". Une délinquance qui "expose les magistrats à des menaces" et les confrontent "à des comportements inadmissibles"

Prenant la suite de Simon Lanes, Abdelkrim Grini s'est félicité de la hausse des ordonnances pénales, + 80 % dans les trois dernières années (et + 2 % sur la dernière). Il a comptabilisé 196 comparutions immédiates, soit + 18,33 %,"et la marge de progression est encore grande". Avant d'indiquer "les priorités majeures du Parquet : les produits stupéfiants (37 gardes à vue sur l'année), la saisie des avoirs criminels, les violences conjugales et les infractions à l'environnement"

Sur le "narco-trafic", il a plaidé pour la création du Parquet national anti-criminalité organisée, déjà votée au Sénat, en soulignant qu'1,3 million d'euros avaient été saisis, au 30 septembre, dans le cadre du trafic de drogue sur le territoire alésien, ainsi que plusieurs kilos de cocaïne et cannabis. "Notre justice est souvent qualifiée de débordée", a repris Abdelkrim Grini, en écho aux paroles de Simon Lanes sur les moyens. Il a aussi évoqué "l'incertitude avec laquelle nous débutons cette nouvelle année". Enfin, le procureur de la République s'en est pris, sans les citer directement, aux personnages politiques en dénonçant "une justice attaquée par ceux qui doivent la protéger, au mépris de la séparation des pouvoirs"

François Desmeures

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