CIRCUIT DE LÉDENON : « Quand on sait rouler à Lédenon, on sait rouler partout »
Ce dimanche 26 août, un bruit sourd résonne sur les hauteurs de Lédenon, un petit village du Gard entre Nîmes et Remoulins. Plus on s’approche, plus le bruit s’affine, devient reconnaissable. C’est celui des motos qui défilent à grande vitesse sur le célèbre circuit du département. Aujourd’hui est un jour particulier pour le circuit, il reçoit le championnat de France de Superbike, une manifestation qui attire de nombreux curieux venus de toute la région. En marge de l’événement, Marie Bondurand, la fille des créateurs du circuit, s’est confiée à Objectif Gard et dévoile la grande idée de son père, ses belles rencontres, les grandes manifestations…
Objectif Gard : Racontez-nous, comment est né ce circuit ?
Marie Bondurand : Au début des années 70, mon père, qui était avocat au barreau de Nîmes, avait cette passion des voitures qu’il partageait avec deux ou trois couples d’amis. Et puis, un jour il s’est dit : ‘pourquoi ne pas construire un circuit ?’. Il pensait que ça apporterait quelque chose aux auto-écoles, qu’elles pourraient venir perfectionner leurs élèves sur le circuit.
OG : Personne ne l’a pris pour un fou ?
(Elle sourit) Oh si ! Au début, il plaidait la journée et, le soir, il quittait sa robe d’avocat pour se lancer dans les travaux. Il faisait ça seul avec ma mère. Après trois ans de travaux, le circuit a été homologué en 1973 par la fédération.
OG : Une belle récompense !
Oui, mais il a travaillé dur pour ça. Les années suivantes n’ont pas toujours été évidentes. On a même donné le circuit en gérance pendant quelques temps mais, depuis la fin des années 90, tout va bien. Vous savez, on fait parti des derniers circuits privés en France. On ne touche aucune subvention. C’est financé uniquement par les clubs, les pilotes…
OG : Justement, pourquoi les pilotes viennent-ils ici ?
Ils viennent parce que c’est un circuit technique et reconnu par les professionnels. Il y a un adage dans le milieu qui dit : « Quand on sait rouler à Lédenon, on sait rouler partout ». C’est certainement dû au tracé qui est souvent cité comme le plus technique de France. La piste fait 3,156 km avec une ligne droite de 400 mètres seulement. Il y a beaucoup de courbes, beaucoup de virages.
OG : Ca doit attirer les grands pilotes ?
Oui, mais pas qu’eux. Mais c’est vrai qu’on a beaucoup vu Jean Alesi. C’est normal, il est d’Avignon. Lédenon, c’était un peu sa piste d’entraînement. Alain Prost passe nous voir régulièrement. Plus récemment, on a vu Sébastien Grosjean à ses débuts.
OG : Et les anonymes, les amateurs, ils ont le droit, eux aussi, de venir s’essayer sur votre piste ?
Bien sûr ! Une fois par mois, dans la mesure du possible, on propose aux amateurs de sensations fortes de conduire sur la piste. Les motards comme les automobilistes sont admis. C’est sans réservation. Il faut juste venir avec son véhicule, son permis, mettre sa ceinture de sécurité pour les automobilistes et c’est parti ! Une séance de 20 minutes coûte 26 euros.
OG : L’avantage que ça présente, c’est qu’il n’y a pas de radars…
Oui, vous roulez à la vitesse que vous voulez. C’est un super défouloir.
OG : Et si on veut juste regarder des courses, pépère, ça aussi c’est possible ?
Tout est possible ! Pas plus tard que le week-end prochain, vous pourrez assister aux Coupes de France Promosport, une très belle compétition de motos. Vos lecteurs sont les bienvenus.
Pour plus d'informations, suivez ce lien ou par téléphone au 04 66 37 11 37.
Tony Duret
