Même dans le Gard, difficile ce lundi de passer à côté de l'actualité du jour dans le monde : le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Quatre ans plus tard, le patron de l'immobilier va de nouveau poser ses valises au cœur du pouvoir américain après avoir échappé à diverses condamnations, scandales en tout genre et même la mort. Comment expliquer une telle résurrection ? Dans un pays où le poids de la religion se mêle souvent à la politique, il y a forcément la main de Dieu là-dedans… Plus possiblement, les millions de dollars d'un certain Elon Musk ! L'entrepreneur qui a fait fortune dans l'automobile a racheté le réseau social Twitter… Et comme chez nous, avec un certain Vincent Bolloré, a entrepris un projet politique par le canal des médias et de la communication. Dans un monde bouleversé où la presse a du mal à trouver son modèle et sa rentabilité, les réseaux sociaux ne jouent plus le rôle habituel des journalistes. Pas de contre-pouvoir pour éclairer les citoyens. Mais au contraire, la participation active à une idéologie d'extrême-droite qui va jusqu'à enfreindre toutes les règles de déontologie en propageant des fausses informations. Pourquoi ce choix d'une droite dure ? Tout simplement parce que c'est celle qui fait le plus réagir et permet aux nouveaux industriels de la communication politique de gagner plus d'argent. Le philosophe Pierre Le Coz expliquait déjà il y a 10 ans ce danger. L'ère de l’instantané et du buzz, mais surtout la répétition des informations négatives qui font appel uniquement à nos émotions et empêchent notre raison de s'exercer. Une note récente, des économistes Yann Algan et Thomas Renault, montre parfaitement la bascule. La première émotion qui se dégage sur Twitter globalement est la colère (35% des messages) loin devant l’inquiétude et la peur (14%), puis la révolte (12%). Parmi les thèmes générateurs de cette colère, dans la période plus récente (2018-2024), les conversations sur l’immigration (57%), l’insécurité (52%), la violence (49%) et la religion (47%). Une colère plus forte, en particulier chez les personnes proches de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite. Comment inverser cette tendance ? En quittant ce fil d'infos ? En interdisant le réseau social en Europe ? C'est évident. Il est déjà trop tard d'envisager le positionnement de gardes fous capables d'apporter la contradiction et un raisonnement équilibré. La manipulation est telle aujourd'hui que désormais même les tweets sont techniquement diffusés avec une propagation plus forte s'ils respectent l'idéologie de Musk. C'est le début de la fin de notre démocratie. Il faut absolument y mettre un coup d'arrêt…