FAIT DU JOUR Sarah, la Nîmoise qui a tout lâché pour La Réunion
Il y a six mois, Sarah, experte-comptable, a tout plaqué pour s’installer à La Réunion. Un changement de vie réussi pour cette Nîmoise, qui nous livre son regard sur l’île intense, au cœur de l’océan Indien.
« Je suis une vraie Nîmoise ! J’ai grandi à Nîmes, j’y ai ma famille… », confie Sarah, 32 ans. Il y a onze ans, la jeune femme fait une rencontre qui bouleversera sa vie : Laurent, un jeune étudiant originaire de La Réunion. Le couple se forme, les années passent. La Réunion ? « Je ne connaissais pas du tout… », confie la Nîmoise. Au départ, cette île de l’océan Indien est un lieu de villégiature, à 9 000 km de Nîmes et 11 heures de vol !
Si beaucoup rêvent de cocotiers, Sarah n'a pas de suite eu le coup de foudre pour La Réunion : « On est partis en novembre 2017. Là-bas, c'était l'été, puisque La Réunion se trouve dans l’hémisphère sud. Bon, c’est vrai que j’ai d'abord trouvé qu'il fallait faire beaucoup de route pour se rendre dans différents endroits avec pas mal d'embouteillages. C’était un peu compliqué. À Nîmes, tout est à portée de main… »
Des paysages « à couper le souffle »
En 2019, Sarah et son compagnon retournent sur l'île. Cette fois, l’expérience est meilleure. Une idylle commence à naître… Le trafic routier est amélioré avec la construction de la nouvelle route du littoral, le plus grand viaduc de France. Sarah profite pleinement de ces paysages à couper le souffle : « Tu tournes la tête d’un côté, tu as la montagne. De l’autre côté, tu as la mer… C’est magnifique ! ». Surnommée « l'île intense », La Réunion devient pour Sarah une explosion de saveurs, de paysages et de nouveaux us et coutumes : « On en prend plein les yeux, le nez, les papilles ! ».
« Tous vos sens sont en éveil », s’amuse la Nîmoise, qui raffole du litchi, fruit emblématique de l’île. Mais aussi des ananas Victoria, des bouchons et autres samosas. Au cours de ses vacances, elle s'aventure même avec Laurent sur le piton de la Fournaise. Un volcan toujours actif de La Réunion qui crache de la lave chaque année : « J’attends toujours de voir ma première éruption ! C’est environ tous les ans ». Parfois les caprices de la Fournaise entraîne de drôles de situation : Sarah a visité l'église Notre-Dame-des-Laves à Sainte-Rose qui, en 1977, a miraculeusement été épargnée par une coulée de lave...
Le grand saut
Fort de ses expériences, Sarah se lance. C'est elle qui propose à son compagnon de quitter la "métropole" pour La Réunion. « Même si je suis très attachée à ma ville, j’en ai eu un peu marre de Nîmes. J’avais besoin de renouveau, de côtoyer des gens un peu plus ouverts d’esprit… », explique Sarah. Le défi est de taille… D’abord concernant la logistique : « Pour amener nos affaires, il a fallu louer un container… On en a eu pour presque 7 000 € ! ».
Leur rupture conventionnelle respectivement signée, les voilà dans l'avion avec leur chien, Toki, et leurs deux chats, Smiley et Maya. Aujourd’hui, six mois se sont écoulés depuis leur déménagement. L'heure est au premier bilan : « Je ne regrette pas ! Ici, il y a une grande ouverture d’esprit… On a l’impression de se fondre dans la masse. » Comme son nom l'indique, La Réunion est composée d'une mosaïque de peuples originaires d’Afrique et de Madagascar (Kaf), d’Asie, d’Inde (Malbar) et d’Europe.
La mosquée à côté du temple et de l'église
Du coup, à La Réunion, la mosquée est construite à côté de l'église, elle-même érigée à côté du temple hindou : « Vous savez, j’ai les cheveux bouclés, j'ai des origines marocaines. En métropole, sur mon lieu de travail, je n’osais pas les lâcher, ni dévoiler mes origines ! J'ai l'impression qu'à La Réunion, les gens sont moins dans le jugement. » Ce tableau paradisiaque connaît toutefois quelques bémols : « Il y a parfois une défiance envers les gens qui arrivent de métropole, les "Zoreilles"… Et il y a parfois pas mal de déchets par terre. » Même au paradis, rien n'est parfait.
Cette année, Sarah et Laurent ont passé le réveillon au soleil, avec un mercure affichant 30° : « Pour le réveillon du 31, rien n’est ouvert. À 18 heures, chacun rentre chez soi pour faire la fête en famille. » Et faire péter quelques pétards, un sport national, tout comme les pique-niques géants à la plage… Jusqu'au bout de la nuit ! Alors, comme on dit en créole réunionnais : Bone Fête zot toute !