Depuis plusieurs semaines - et même années si on tient compte des études préalables - la tour de l'horloge est au centre de toutes les attentions. Des travaux de sécurisation et de restauration sont en cours, un chantier inscrit au programme Petites villes de demain et dont le coût s'élève à 60 000€, pris en charge par la ville de Vauvert. Il s'agit d'une première tranche, nécessaire pour pouvoir accueillir du public dès 2025 lors de visites par groupe de cinq personnes organisées avec l’office de tourisme et la Société d’histoire de Vauvert-Posquières. Suivront d'autres opérations, dans le courant du prochain mandat municipal, pour un montant global de 300 000€.

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Situé sur la place Gambetta qui bénéficie du même dispositif pour sa requalification, et à la croisée des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et des Huguenots, cet édifice bâti sur la porte de Panapée - seule entrée rescapée de l’ancienne cité médiévale de Posquières - s'élève sur deux étages, dont un édifié au tout début du XVIIème siècle. Les derniers travaux de restauration d'envergure ont été menés en 1848.

À l'intérieur de cette tour, sur les murs d'une salle en haut d'un premier escalier, de nombreuses inscriptions de conscrits, de familles vauverdoises - les Verdier, les Valette, les Raymond, les Clément, les Fabre etc. - et d'artistes sont encore visibles. Les plus anciennes datent de 1875, "il y en a jusqu'en 1923 puis la tour a été fermée, on retrouve des témoignages à partir de 1947, précise Yann Van Der Linde, chef de projet de Petites villes de demain pour la commune de Vauvert. Il y a un vrai travail de mémoire et de recherches à effectuer, en partenariat avec la Société d’histoire de Vauvert-Posquières."

Une autre porte, une ouverture basse et voûtée. "Baissez la tête", prévient Yann Van Der Linde. Cette fois-ci, c'est un cachot que nous découvrons, là encore des inscriptions, certaines sont datées de 1706.  "Il y a des signes, des croix par exemples, qui sont identiques à celles qu’on retrouve dans la tour des prisons à Lunel, poursuit le chef de projet Petites villes de demain. On a encore un travail de mémoire à faire. Nous avons sollicité une spécialiste de l'archéologie du bâti pour pouvoir interpréter ces inscriptions. Cette tour a une vraie histoire, il faut être capable de la raconter." Ces découvertes seront protégées. En matière de sécurisation, le garde-corps extérieur en fonte, encadrant la grande terrasse au premier étage de la tour, sera réhabilité, de même que ceux des escaliers. Des travaux d’électricité seront également entrepris.

Qu'en est-il du deuxième niveau ? Il restera fermé au public car difficilement accessible. Pourtant, au sommet de la tour, une nouvelle histoire reste à découvrir. Elle concerne la cloche. Car la ville a eu la surprise, d'apprendre en fin d'année dernière, qu'elle était classée au titre monument historique. Et ceci ne date pas d'hier, mais du 30 novembre 1912.

Suite aux travaux menés par Guy Coquoz et publiés en 1995 dans la revue municipale de Vauvert, "on a poursuivi les recherches, fouillé dans les archives nationales pour en arriver à ce résultat." La cloche de la tour de l'horloge fut refondue en 1695 - dix ans après la révocation de l’Édit de Nantes - par le maître-fondeur Roux-Bordes de Montpellier pour la somme de 210 livres. Et ceci sur ordre de Philippe d'Hauteville, seigneur et baron de Vauvert, conseiller du Roi et maire perpétuel du Consulat, du sieur Jean Reilhe, maître apothicaire et de Noël Alteirac, marchand.

Sa particularité : on peut y lire "Sit nomen Domini Benedictum", "Que le nom de Dieu soit béni". "On s’est servi de cette cloche de droit divin pour sonner tous les rassemblements républicains", commente Yann Van Der Linde. Sollicité par le ministère de l'Intérieur en février 1912 et après délibération du maire de Vauvert et de son conseil municipal, le 24 mai de la même année, le classement de cette cloche au titre des monuments historiques fut acté le 30 novembre.

Des travaux seront engagés et des protections supplémentaires seront apportées à l’édifice afin de préserver ce patrimoine communal. Il fera l'objet d'un petit film réalisé à partir de prises de vues effectuées par des drones, qui sera présenté aux visiteurs. Le mécanisme ancien de l'horloge, une pièce de 300kg, lui aussi situé au deuxième niveau, sera quant à lui démonté par une entreprise spécialisée et complètera l'exposition prévue à l'effigie du beffroi.