FAIT DU SOIR Dans le Gard et à Arles, un 8-mars militant

Le cortège des Féministes en colère ce 8 mars 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)
Ce samedi, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des manifestations se tenaient dans le Gard et à Arles alors que le combat pour l'égalité femmes/hommes est encore d'actualité. Reportage à Nîmes, Alès et Arles.
À Nîmes, c’était un cortège de « féministes en colère » qui devait se rassembler aux Jardins de la Fontaine avant de prendre la route et passer par la Maison Carrée pour finir du côté du bar du Midi. « Habituellement, je ne manifeste pas. Mais pour cette cause, qui concerne la moitié des gens, pardon, tous les gens, j’en suis », affirme Mélody, 27 ans. Son amie, Marielle, a plus l’habitude des manifs : « Par définition, nous devons manifester pour faire avancer le Droit. Le Droit des femmes, mais aussi celui des hommes. Je ne suis pas d’accord avec la banderole, je ne suis ni féministe ni en colère, mais je ne comprends pas que nous soyons obligées de manifester pour rappeler que la femme est l’égale de l’homme, au XXIe siècle, dans un pays qu’on dit développé comme la France… »
Un cortège hétéroclite, pour le moins, comme devraient sans doute l’être toutes les manifestations. Une première ligne militante, une ambiance musicale, un soutien de syndicats, de partis politiques, d’associations et des dizaines de Nîmoises et de Nîmois qui voient comment le monde change et qui veulent encore éviter le pire. Matthieu, trentenaire, fait partie de ceux-là : « Je ne sais pas si manifester à Nîmes sert à quelque chose… Je crains un retour en arrière même si nous ne sommes jamais allés bien en avant sur ces problématiques. Les USA et Trump, la manière d’annoncer comme réelles des fausses informations, les contraintes subies par les intellectuels et les scientifiques… Tout cela émiette ces nobles causes, ne l’oublions pas. Ce que nous avons aujourd’hui, nous pouvons le perdre demain. Je suis sûr que comme le disait le poète, l’avenir de l’Homme, c’est justement la femme ! »
À Alès
Du côté d’Alès, la mobilisation était forte, marquée par une manifestation qui a parcouru le centre-ville. La manifestation a débuté à 10 heures, au départ de la sous-préfecture d'Alès, où des dizaines de personnes se sont réunies pour faire entendre leur voix. Parmi les intervenants, Myriam Vermale, co-secrétaire départementale du syndicat Snuipp-FSU, a pris la parole pour rappeler que bien que des progrès aient été réalisés, les droits des femmes restent vulnérables dans de nombreux pays. "Les droits des femmes sont menacés par la montée de l’extrême-droite et de politiques conservatrices", a-t-elle dénoncé.
Au-delà des revendications locales, cette manifestation a pris une dimension internationale. Les femmes présentes à Alès ont également exprimé leur solidarité envers celles qui souffrent sous des régimes autoritaires, en particulier les Palestiniennes. "Nous, les femmes, sommes des êtres humains à part entière", ont scandé certaines participantes. Un message fort de solidarité et de lutte pour les droits universels des femmes, sans distinction de nationalité.
À Arles
"On ne naît pas femme, mais on en meurt !", "Sororité avec les femmes du monde entier", "Pour l’égalité salariale ! Du temps pour vivre !", "Halte aux violences sexuelles et sexistes". De nombreuses personnes se sont réunies à 12h, place de la République à Arles. "Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, et de la consommation. Nous sommes déterminées à lutter, à faire entendre nos voix pour obtenir l’égalité."
À 12h30, la municipalité a inauguré l’exposition photographique régionale "Respect pour les femmes", qui se traduit par vingt portraits de femmes au sein du hall de l’hôtel de ville. "Cette exposition met en lumière des parcours de femmes d’exception. C’est un appel à croire en ses rêves, à oser", s’est réjouie l’adjointe déléguée aux Droits des femmes, Paule Birot Valon. Elle est en accès libre jusqu’au dimanche 16 mars.
L’après-midi, se déroulait la 3e édition d’Aujourd’hui les femmes, un événement co-organisé par le Cidff, la Collective et la librairie Les grandes largeurs, Les Suds et Pop. "L’idée, c’est de rappeler qu’on a acquis des droits mais qu’à tout moment il peut y avoir des reculs", explique Fanny Petit, qui coordonne La Collective. Une journée qui s’adresse à tous, avec de nombreux ateliers.
"Il y a par exemple des ateliers d’autodéfense verbale coanimés par le Cidff et La Collective. C’est une façon de donner les moyens aux femmes de s’affirmer, d’avoir confiance en elles, de s’exprimer. Et cela passe aussi par la parole, par la visibilité, souligne Vanessa Garouche, la directrice du Cidff. On aborde des sujets qui nous tiennent à cœur tout le reste de l’année, mais avec un angle festif, chaleureux et militant." Ainsi, ateliers de boxe avec l’Asspa, de cirque solidaire et communautaire par la cie La Renverse, de maquillage, stand de livres féministes, exposition sur l’évolution des droits des femmes, danse, cabaret, rencontre avec Blanche Leridon, concerts, et plein d’autres événements ont animé la journée.
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