ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 9 mars 2025. Il est 12 heures. Les indiscrétions politiques et économiques de la semaine sont de retour après quelques semaines de pause…
Rétrospective. Nous sommes en février 2020. Jean-Paul Fournier présente son programme et ses colistiers. L’image est frappante. C’est à la Table du 2, en haut du musée de la Romanité, lors d’un petit-déjeuner. À ses côtés, Julien Plantier, en charge de mener sa campagne et d’assurer le résultat final : une quatrième victoire. Pas de Franck Proust à l’horizon. Aucun journaliste ne se pose la question. Tout semble parfaitement normal. Pour la présentation des futurs élus, un mois avant le vote, là encore, le maire de Nîmes fait un choix surprenant. Il place Sophie Roulle en deuxième position et son futur Premier adjoint, à la troisième place. Plus loin derrière, le futur président de Nîmes métropole, Franck Proust, arrive en 11e position sur la liste. Ces deux exemples démontrent que Franck Proust n’était plus tout à fait dans les petits papiers de Jean-Paul Fournier à ce moment-là. Pour une simple raison : il lui avait refusé un cadeau en or, une main tendue. Celle d’assurer la relève après trois mandats couronnés d’un incontestable succès. Le Nîmois avait préféré miser sur les élections européennes de 2019 qu’il avait fini par rater d’un cheveu à cause de négociations nationales interminables… Le maire de Nîmes, déçu, lui avait alors tourné le dos. Y compris pour Nîmes métropole. Les jeux étaient d’ailleurs déjà faits pour un certain Eddy Valadier. Le maire de Saint-Gilles ayant rencontré quelques jours auparavant son homologue nîmois qui lui avait assuré son soutien pour succéder à Yvan Lachaud. On connaît la suite… La victoire assurée, les premières interrogations arrivent : et si Eddy Valadier n’était qu’un ersatz de l’ex-patron du Colisée ? Hors de question de revivre six ans de conflit. Finalement, on revient au choix naturel : Franck Proust est le plus qualifié et le plus compétent pour reprendre la main. De nouveau remis sur orbite, le locataire du Colisée adopte une stratégie implacable : entreprendre le nettoyage des écuries d'Augias. Il marche dans les pas de son maître, sans faire de vague. Il noue du lien et rassure les maires de l’agglo en proposant un programme crédible et sincère. Loin de la mairie, il s’évite aussi les couacs et guerre intestine qui se sont installés au fil du mandat entre les élus historiques et la nouvelle génération insolente. La suite ? Un étiolement jusqu’au point de rupture. Aujourd’hui, en bout de course, le maire ne peut que constater le manque de vigilance dont il a fait preuve. Il n’a pas seulement des élus et amis fidèles autour de lui. Il doit aussi faire avec une frange de sa majorité en rébellion, davantage attachée au Premier adjoint, artisan de leur présence sur la liste municipale six ans plus tôt. Ces élus, qui devraient s’estimer heureux d’avoir un mandat par la force d’attraction électorale de Jean-Paul Fournier, refusent désormais de se voir imposer des décisions par ce même homme, qui pour eux fait déjà partie du passé… Mais ces imprudents semblent avoir réveillé la bête politique : le lion est de retour et rugit. Fort. De nombreuses victimes l’ont appris à leur dépend. Et le 18 mars prochain marquera le point final. Julien Plantier ne sera pas à ses côtés, mais celui dont le maire espérait tant depuis 2019…
Madalle sur le départ. Il ne devrait pas faire de vieux os à la mairie. Le directeur général des services (DGS) menace de prendre ses cliques et ses claques depuis l’annonce du soutien de Jean-Paul Fournier à Franck Proust. Il pourrait mettre ses menaces à exécution quelques jours après le 18 mars, jour de l’annonce de la candidature du président de Nîmes métropole. Sauf que Christophe Madalle, pas fou, veut négocier son départ. Et ses indemnités dans le cadre d’une rupture conventionnelle. Un joli pactole en perspective. Mais après tout, le maire est-il obligé de répondre aux désidératas d’un administratif qui veut faire de la politique ? Si le DGS veut se lancer, grand bien lui fasse. Mais il faudrait qu’il s’applique la célèbre devise : un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne !
Tout est prêt. Dans les couloirs de la mairie, la perspective du départ de Christophe Madalle inquiète. « Il tient la boutique depuis si longtemps… Un an avant les municipales, ce serait catastrophique », pense un élu. Un autre lui répond : « Un directeur général adjoint vient d’arriver de la Cour des comptes, c’est une machine. Et d’autres, présents aux côtés du maire depuis autant de temps que Madalle, seront parfaitement capables d’assurer la relève. Il n’y a pas le feu au lac… » Nul n’est irremplaçable.
La bascule. L’élu nîmois Christophe Pio, l’ancien chef de cabinet de Jean-Paul Fournier, Teddy Maurel. Deux amis proches de Julien Plantier sont désormais aux côtés de Franck Proust. Avant Rachid Benmahrouz ? Ce dernier, collaborateur direct du Premier adjoint depuis 2020, doit désormais rendre des comptes au chef du groupe de la majorité : le patron de l’agglo. Alors que l’on aurait pu imaginer qu’il préfère démissionner pour se consacrer entièrement à son poulain, il n’en est rien. Mieux que cela : il est prévu un diner en ville dans les prochains jours avec Franck Proust ! Un diner à quatre avec Christophe Pio et Teddy Maurel. En matière de retournement de veste, on n’est pas au top ?
Tension extrême. « On a retrouvé le Fournier d’il y a dix ans ». Ces mots, prononcés par un membre de son cabinet, témoignent de la vigueur dont fait preuve le maire depuis le début de la semaine. « Il est sur les nerfs et a décidé de régler les comptes aux élus qui ont rejoint le groupe de Julien Plantier. » Le défilé dans le bureau du maire a été exceptionnellement intense. « Les premiers jours, le maire a fait preuve de patience et d’écoute. À la fin de la semaine, il n’a plus cherché à comprendre. » Une élue, reçue quelques instants, dévoile son bref entretien avec le maire : « C’est très grave ! À peine assise, le maire m’a dit : soit tu reviens à la raison, soit tu dégages. J’ai refusé, il m’a demandé de virer mes affaires et ne plus revenir. » Expéditif. Difficile de comprendre l’immense surprise, ou de la naïveté, dont font preuve ces élus. Ils pensaient vraiment que le maire allait se faire dépouiller de près de la moitié de sa majorité sans bouger ? Y’a 40 ans de vie politique derrière.
Le taiseux n’en pense pas moins. De Vincent Bouget à Yvan Lachaud en passant par le principal intéressé, Julien Plantier, tous s’étonnent du silence assourdissant de Franck Proust. « Il ne dira rien jusqu’au 18 mars, mais il contient sa colère face aux agissements de Julien Plantier et des quelques élus irrespectueux », explique-t-on dans les couloirs du Colisée. « Ce qui fait le plus mal à Franck Proust, c’est de voir le maire si triste et si touché. Il ne le supporte pas. Et ne va pas se gêner pour le faire payer après le 18 mars. » De la tension à la guerre, il n’y a qu’un pas. Allègrement franchi depuis quelques jours…
Et si Jean-Paul Fournier démissionnait ? Cette semaine, le maire d’Alès Max Roustan, fidèle à sa parole de 2020, a présenté sa démission au préfet du Gard. En vue d’un vote au conseil municipal extraordinaire de la ville d’Alès le 15 mars prochain afin d’élire son fidèle Premier adjoint, Christophe Rivenq. Le même scénario à Nîmes, au vu du contexte politique, est désormais sérieusement envisagé. « Fournier pourrait passer le flambeau à Franck Proust d’ici l’été. En attendant, il va le nommer Premier adjoint », pronostique un élu nîmois qui conclut : « En tout état de cause, le maire n’en a pas fini avec la mairie. Il pourrait rester conseiller municipal après 2026… »
Ça s’en va et ça revient… Plus le maire rencontre les élus récalcitrants, plus il fait bouger les lignes. Véronique Gardeur-Bancel est revenue au bercail. « Non sans mal, commente une source. Elle en voulait à Franck Proust parce que les LR n’avaient pas pris en charge ses frais de campagne lors des Législatives de 2022. » Pour Maud Chalvy, « elle a plaidé l’inexpérience politique. » Enfin, Richard Schieven, l’adjoint à la Sécurité « n’avait pas toutes les assurances de Franck Proust pour poursuivre sa mission après 2026. » D’autres reçus en début de semaine pourraient aussi tourner casaque, au grand dam de Julien Plantier. Dans son camp, les arguments déployés par certains pour revenir au bercail sont balayés. « Ils ont signés librement et avaient de solides arguments pour être avec nous. C’est parfaitement honteux de se défiler à la moindre remontrance… » Quand on part à la guerre, il faut être sûr de ses troupes…
Les oubliés. Jacky Raymond et Yvan Lachaud se souviendront longtemps de la remise de la médaille de l’ordre du Mérite à Valérie Rouverand. Dans son discours, la Nîmoise, tout heureuse d’avoir à ses côtés l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, en a oublié de remercier ceux à qui elle doit beaucoup… « Jacky Raymond lui a laissé sa place à l’Éducation. Sans cela, elle ne serait rien », rappelle un membre de l’assistance déçu par ce manque de mémoire. « C’est volontaire de sa part de ne pas citer Yvan Lachaud. Son discours a été écrit bien en amont. En agissant ainsi, elle ravive les tensions avec lui. » Heureusement qu’elle n’a pas rendu hommage à Thierry Procida ou Corinne Ponce-Casanova, les nouveaux grands amis du maire… Yvan Lachaud aurait quitté les lieux en claquant la porte.
Mariage arrangé par Fournier. Alors que Jean-Paul Fournier vient de démettre Julien Plantier, de ses fonctions d'adjoint à l'Urbanisme. Pour le remplacer, il y a du monde. Notamment à la SPL Agate et à la SAT. « Le maire a déjà des candidatures sur la table, mais pour le moment, il ne veut pas se précipiter », explique un proche du maire. Pour le poste de Premier adjoint, comme écrit plus haut, les jeux semblent faits pour Franck Proust. Mais que va faire Julien Plantier, maintenant qu’il est rejeté par la Droite nîmoise ? « Le maire vient de lui offrir sur un plateau l’opportunité de rejoindre Valérie Rouverand », explique un proche du quadragénaire. Avec Yvan Lachaud ? « Certainement pas, lui aussi est grand-père… Place à une nouvelle génération ! »
Décollage poussif. Le nouvel opérateur de l’aéroport de Nîmes, Odyssey connaît un démarrage des ventes en demi-teinte selon nos informations. « Cela ne prend pas bien. Probablement parce que le doute s’est installé après les couacs au démarrage avec l’aéroport de Genève », commente une source bien informée. La nouvelle taxe imposée par le Gouvernement joue aussi probablement. Le contexte géopolitique n’y est pas pour rien non plus. « Et comment on explique que les lignes de Ryanair cartonnent alors ? Le taux de remplissage est de 95 % en moyenne. » Alors que les nouvelles lignes doivent être lancées en mai prochain, cette nouvelle alerte inquiète tous les acteurs, y compris Edeis, qui a investi dans ce projet… « Heureusement que l’avion ne compte que 50 places, il ne devrait pas voler à vide », complète ironique l’un des acteurs…
Une délégation en Chine et à Taïwan… Les voyages forment la jeunesse. Des élus de Nîmes métropole s’envolent dans quelques jours direction la Chine et Taïwan non pas pour profiter des paysages mais pour des rencontres économiques. Les vice-présidents à l’Agglo Michel Verdier, maire de Saint-Côme-et-Maruéjols, et Rémi Nicolas, maire de Marguerittes s’envolent pour l’Empire du Milieu, direction la ville de Wuxi où l’Agglomération a noué des relations de jumelage depuis 2007. Un déplacement dans le cadre de la promotion touristique et des produits locaux notamment le vin gardois. Olivier Fabregoul, maire de Caissargues et Patrice Plane maire de Rodilhan partent à Taïwan. Ils participeront au salon international "Smart City Summit & Expo" du 18 au 21 mars 2025. Ce salon est l'un des plus grands d'Asie dans le domaine de la ville intelligente, des systèmes de santé intelligents, des transports, de la durabilité des bâtiments et des réseaux de startups.
Secret de polichinelle. Olivier Fabregoul, maire de Caissargues sera candidat pour un second mandat. Après avoir entretenu un semblant de suspense, le vice-président de Nîmes métropole chargé du développement économique souhaite poursuivre le travail entrepris durant six ans dans la commune. « Une décision murement réfléchie après avoir pris soin de discuter avec ma famille car je m’éclate dans ce mandat de maire même si l’investissement est total et que je sacrifie ma vie personnelle » explique Olivier Fabregoul. Désormais, plus expérimenté, et après avoir lancé plusieurs projets, il veut aller au bout de l’engagement pour ses administrés. Reste à savoir si une liste concurrente lui fera face…
Laurent Wauquiez en campagne à Nîmes. Quelques jours après l’annonce de la candidature de Franck Proust, pour la mairie de Nîmes en 2026, un soutien de poids sera en déplacement dans la capitale du Gard. Selon nos informations, c’est au début du mois d’avril que Laurent Wauquiez, dans le cadre de la campagne pour la présidence du parti Les Républicains, viendra à la rencontre des militants. Le député de Haute-Loire, président du groupe LR à l’Assemblée nationale fait actuellement le tour des fédérations pour présenter son projet pour la droite. Déjà président de LR à deux reprises, en 2016 puis de 2017 à 2019, Laurent Wauquiez fera face au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lui-aussi candidat, en juin prochain…
Tinals, c’est déjà un carton ! Les 27 et 28 juin, la salle de musiques actuelles de Nîmes Métropole Paloma invite 30 groupes sur quatre scènes pour son nouvel événement musical “Beau Weekend”. Le This Is Not A Love Song Festival, de retour en version 2025, soutenu par l'Agglo de Nîmes, a été en partie présenté ce jeudi 6 mars. Le “Blind Pass” pour le rendez-vous déjà en vente dans la foulée connaît un succès incroyable. Selon nos informations, on compte déjà plus de 1500 ventes en quelques jours… La démonstration d’une véritable attente du public nîmois et de Navarre qui devrait faire le plein. Et ouvrir la voie à de nouvelles éditions à coup sûr !
Comme les autres. C’est une petite révolution en marche au sein de l’Association des maires du Gard. Alors que depuis des années, la mairie de Beaucaire était adhérente de l’AMF au niveau national, ce n’était pas le cas au sein de l’instance locale. Il semble que le temps est fait les choses. Selon nos informations, Nelson Chaudon, mairie de Beaucaire a décidé d’adhérer à l’AMF du Gard. Désormais, les villes Rassemblement national font comme les autres… L’occasion de prouver une fois de plus que la stratégie de normalisation, à un an des municipales, est en marche.
Retour du Club. Demain lundi, votre émission TV d’actualité est de retour après une pause durant les vacances d’hiver. Rendez-vous à 12h30 pour le Club Midi avec Pierre Antoine Desplan, directeur général de la Socri qui viendra nous dévoiler en exclusivité, la stratégie de la Coupole de Nîmes avec l’arrivée des Galeries Lafayette à l’automne prochain. Dans le Club soir, à 18 heures, c’est Paul Planque qui sera notre invité. Le communiste, tête de liste du Printemps alésien en 2020 nous dira s’il est candidat de l’union de la gauche pour les municipales à Alès en 2026…
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