Publié il y a 4 h - Mise à jour le 22.01.2025 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 1949 fois

JUSTICE L'ambulancier Pat'Patrouille et ses dérives sur les petites filles : prison ferme et interdiction de paraître à Bouillargues

Cet ambulancier est attiré par les petites filles, âgées de 8 ans à 12 ans, et il avait déjà été condamné en 2014 pour agression sexuelle. 

Il a fini par avouer à l'audience alors que pendant plusieurs semaines de procédure, il était difficile pour lui de livrer le fond de sa pensée. "Je suis attiré par les enfants, il y a un truc qui ne va pas dans ma tête (...) Alcoolisé je me prenais pour quelqu'un d'autre", ajoute cet homme de 38 ans, frêle et à la voix fluette. "Je me suis toujours caché, je n'ai jamais vécu comme les autres". 

La Justice, elle, le rattrape pour deux faits distincts datant de juillet et novembre derniers. Cet homme, déjà condamné en 2014 pour "agression sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans" et "détention d'image pédopornographique" et en 2019 pour "non justification de domicile d'une personne fiché aux délinquants sexuels", a de nouveau des comptes à rendre. 

En juillet dernier, il est mis en cause dans une affaire de corruption de mineure. Cet ambulancier, qui se fait surnommer "Pat'Patrouille" sur Internet, approche et demande par le biais des réseaux sociaux à une petite fille de 12 ans de se déshabiller. Il insiste ensuite pour recevoir d'elle des photos suggestives. Lui prend son sexe en photo. Des actes que la Justice qualifie de "corruption de mineurs sur moins de 15 ans". Il l'a met en confiance et réclame toujours plus, notamment "de se mettre à genoux comme un animal à quatre pattes" résume la juge du tribunal correctionnel. C'est le papa de la fillette, découvrant plus tard ces dérives sur le téléphone de sa fille, qui va alerter les gendarmes.

"Il y a potentiellement une problématique avec les petites filles entre 8 ans et 12 ans", note la présidente de la juridiction, Déborah Cohen. L'homme reconnaît les faits, mais ne se souvient pas à cause de l'alcool qu'il buvait en soirée. C'est à ce moment-là que le procureur David Malicot intervient : "Mais les messages envoyés à cette fillette sont à toute heure de la journée. Il y en a du matin, du midi, dans l'après-midi", soutient le parquetier. "Je n'y crois pas en votre amnésie, par contre vous avez honte c'est un moyen de se protéger (...) C'est difficile pour vous d'affrontrer la personne que vous êtes", poursuit le procureur. "Aujourd'hui tout le monde a peur de vous, pas peur de vous physiquement, mais des actes que vous pouvez commettre envers les enfants", tranche le procureur.  

Car le prévenu est également mis en cause dans une série de faits à Bouillargues. Il doit de plus comparaître en mars prochain pour une autre série d'infractions à caractère sexuel datant de 2020 à 2022. Des faits de corruption de mineures autour de fillettes et des propos déplacés : "Montre moi ta foufoune et je te donnerai 40 euros." Une autre fois, il a aggripé une gamine en touchant son ventre. La petite victime a trouvé un prétexte pour quitter la salle et échapper à celui qui est dénoncé comme un pervers par des avocats de la parties civiles, ces dernières sont représentées par Maître Bourgeon, Fagès, Barnouin et Barakat.

"Je sollicite un complément d'information avec une expertise psychiatrique réalisée par un collège de médecins. Il reconnait la gravité des faits. Monsieur est d'accord, il veut être hospitalisé et soigné", plaide maître Anne-Sophie Turmel. "Il dit : je ne suis pas comme tout le monde mais je veux bénéficier de soins."

"J'ai honte, je vous demande pardon. Je suis malade et je veux me faire soigner", insiste le prévenu avant le délibéré. 

Le tribunal a condamné le "Pat Patrouille" des réseaux sociaux à 4 ans de prison. De plus, il a un suivi socio-judiciaire de 10 ans et, s'il ne le respecte pas, il effectuera trois années de plus de détention. Dans sa sanction, il est obligé de se soigner, a l'interdiction d'approcher les petites victimes et d'exercer une activité bénévole ou professionnelle avec les mineurs. La Justice lui interdit aussi de paraître sur la commune de Bouillargues où il vivait jusqu'à présent. Un trentenaire qui reste inscrit au fichier des délinquants sexuels. 

Boris De la Cruz

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