ALÈS Au conseil municipal, le budget éclipsé par l'arrivée de médecins et les débats sur l'eau
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Max Roustan et Christophe Rivenq lors du conseil municipal d'Alès le 17 février 2025
- Sacha VirgaPendant près de trois heures, majorité et opposition ont débattu sur la reprise de l'abattoir et la question des PFAS et TFA dans l'eau. Mais ils se sont retrouvés sur les annonces prometteuses au sujet de la santé.
Alors que le conseil municipal de ce lundi soir devait porter principalement sur l'orientation budgétaire d'Alès, ce sont davantage les annonces portant sur l'abattoir et l'hôpital, ainsi que le débat sur la qualité de l'eau qui auront marqué les esprits de cette soirée agitée. Autre élément marquant, l'absence de Laurent Ricome quelques jours après avoir lancé son mouvement, probablement en prévision des municipales 2026, et qui a donné pouvoir à Christophe Rivenq. Cette confiance pourrait-elle être signe d'une alliance à venir entre les deux hommes ? Dossier à suivre.
L'hôpital et la santé renforcés
Face aux problèmes d'accès aux soins dans la capitale des Cévennes, le Premier adjoint au maire a annoncé l'arrivée prochaine de "25 ou 26 nouveaux médecins à l'hôpital d'Alès, dont les contrats sont signés ou en cours, ainsi que 50 internes, dont une vingtaine veut s'installer sur le long terme à Alès". L'installation de 25 lits supplémentaires est aussi à prévoir à l'hôpital, où "les urgences devront être refaites car aujourd'hui sous-dimensionnées".
Christophe Rivenq a aussi assuré avoir signé l'installation de la Maison de santé de Chamborigaud, un chantier de 600 000 euros qui sortira de terre dans 18 mois, ainsi que l'arrivée d’un scanner à l’hôpital de Ponteils. De quoi faire bonne figure avant la visite du directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) le 9 mars.
L'eau, sujet de discorde sans fin
Pendant une large portion des deux heures et demie du conseil, le duo Max Roustan - Christophe Rivenq a débattu avec l'opposition portée par Jean-Michel Suau, Paul Planque et Béatrice Ladrange. Cette dernière n'a pas manqué de critiques sur la gestion de l'eau par le président d'Alès Agglo.
"Les PFAS et TFA sont un scandale national qu'il serait dommage de nier. Les responsables politiques sont aussi responsables de la santé de nos concitoyens. La santé mérite mieux que la négation. Vous n'en trouvez pas car vous ne cherchez pas." Et a été soutenue par Jean-Michel Suau : "Vous devriez être plus prudents concernant la santé publique. En 1977, on savait que l'amiante était dangereuse, mais il a fallu 20 ans pour qu'on le reconnaisse réellement."
Ce à quoi le président d'Alès Agglo a rétorqué vivement : "Je ne peux pas vous laisser dire de tels mensonges, je ne dis pas que ce n'est pas dangereux, je dis qu'on n'en sait rien. Alors qu'aucun règlement français ou européen n'oblige à vérifier la qualité de l'eau, j'ai demandé à connaître le niveau de danger et investi 1,5 million d'euros pour cette étude et suis prêt à en rajouter 8 millions si nécessaire. Une vingtaine de PFAS est recherchée et aucun n'a été détecté, comme attesté par l'ARS. À ce jour, l'eau distribuée respecte même les normes de 2026 par anticipation et est meilleure que l'eau minérale en bouteille pleine de sulfites."
L'abattoir
Concernant l'abattoir, "les choses se précisent", assure la majorité. En plus de céder l'abattoir pour un euro symbolique, la mairie prévoit d'attribuer 50 000 euros à Olivier Roux, repreneur de l'abattoir, afin de l'aider dans sa démarche, visant à "rouvrir l'abattoir le 3 mars" sous réserve d'obtention de l'agrément. Paul Planque voit en cette situation "un échec de la gestion et la privatisation d’un service." Max Roustan en a profité pour indiquer que les salaires de janvier du personnel, dont 15 sur 29 sont licenciés, ont été réglés le 14 février.
Les collectivités face à la dette de la France
Face aux 2,2 milliards d'euros totaux d'"effort demandé" aux collectivités comme prévu dans le projet de loi de finances du gouvernement Bayrou, la municipalité tente de trouver des réponses. Elle prévoit, pour 2025, une hausse annuelle de 2,5 % des recettes de fonctionnement, soit 1,4 million d'euros, dont presque 600 000 euros d'impayés de l'abattoir, mais aussi 1,5 million d'euros supplémentaires de dépenses de fonctionnement. Elle s'attend à "un montant projeté des équipements très élevé, à 25,6 millions d'euros, dont 10,4 millions d'euros dédiés aux halles de l'Abbaye".
Face à un Paul Planque désireux d'"un budget citoyen et participatif avec des Alésiens entendus et écoutés", Christophe Rivenq a affirmé "ne pas gaspiller l'argent public", et a assumé "faire des économies sur d'autres secteurs que la culture et les animations, à l'inverse de nombreuses collectivités." Les deux hommes ont aussi débattu de la dette. Le communiste regrettant que la "dette serve à financer le capitalisme", le républicain estimant "que la bonne dette peut créer de la richesse." On ne les mettra toujours pas d'accord.