Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 07.03.2025 - Propos recueillis par Corentin Dimanche - 4 min  - vu 893 fois

L'INTERVIEW Claude Cerpedès : "Le social et la solidarité sont dans notre ADN"

Maire depuis 11 ans de Saint-Martin-de-Valgalgues, Claude Cerpedès n'a cessé d'œuvrer pour sa commune, portant désormais la population saint-martinoise au-delà des 5 000 habitants. Un fort bilan qui pourrait bien l'amener au-delà des municipales 2026. 

Objectif Gard : Quel bilan tirez-vous de vos deux mandats de maire, de 2014 à aujourd'hui, à un an des prochaines élections ? 

Claude Cerpedès : Le premier mandat a été plus compliqué car il a débuté par des inondations qui nous ont coûté quatre millions d'euros au total, notamment pour la voirie. Cette fois-ci, nous avons davantage investi dans le bâtiment et nous travaillerons sur la transition écologique à l'avenir. C'est essentiel si on veut préserver une Terre vivable. On fait à notre échelle, mais je pense qu'on y arrive bien. Je suis assez fier du travail accompli par mon équipe, réactive et soudée. On a dû s'adapter car les financements des conseils départemental et régional et de l'État ont évolué, ainsi que d'autres circonstances, comme l'envolée des prix de l'énergie. Cela nous a tout de même empêché de nous occuper du gymnase prévu, c'est le seul bémol de ce second mandat. Mais à la place on a fait d'autres choses.

Le conseil municipal de Saint-Martin-de-Valgalgues, ce jeudi 28 novembre. • Louis Valat

Quelles sont justement ces "choses" ?

L'ouverture de la Maison de santé est sûrement le plus gros point positif du mandat. Elle nous permet de conserver nos trois médecins, et d'en accueillir en plus un quatrième, pour 500 habitants qui en cherchaient un. On en aimerait deux supplémentaires pour les nouveaux habitants, mais cela reste un très grand succès. Comme on s'y était engagé, nous avons refait les vestiaires du stade. Et alors que ce n'était pas prévu, nous avons profité du fonds vert de l'État pour isoler nos trois écoles avec des matériaux biosourcés. Pour l'école Casanova, on a même changé le système de chauffage avec une pompe à chaleur électrique alimentée par les panneaux photovoltaïques de sa toiture. Le Rascladou permettra aux chasseurs d'avoir leur local pour traiter les sangliers, là aussi de manière écologique. Et l'ancienne école La Vabreille a aussi été transformée en espace socioculturel.

Vos actions sont particulièrement orientées vers le social...

Le social et la solidarité sont dans notre ADN, ils sont notre base. La commune s'est forgée avec les mineurs et métallos de Tamaris, c'est pourquoi j'ai fait en sorte depuis 2014 de dépasser les 20 % de logements sociaux. Cela permet aussi d'éviter 17 000 € de prélèvements de l'État sur nos comptes, qu'on a utilisés pour financer les licences sportives et musicales des enfants. Nous faisons aussi des dons au Secours populaire dès que nécessaire et possible, en plus d'avoir mis en place la cantine à 1 €. On essaye d'être à l'écoute des plus défavorisés, sans pour autant faire du misérabilisme.

Tous ces projets sont-ils plus difficiles à mener aujourd'hui qu'il y a dix ans à cause du contexte politique national instable ?

Depuis 2014, on a fait des économies partout où on le pouvait. Nous évitons le gaspillage et cherchons à être financés un maximum. Par exemple, la renaturation du quartier de Camont va coûter un peu plus de deux millions d'euros, mais est financée à 70 % par des subventions, puisque c'est une volonté de l'État dans le cadre, là aussi, du fonds vert. Quand je suis arrivé il y a onze ans, aucune demande de subvention n'était réalisée. Or, j'ai été formé par Patrick Malavieille, le champion de la chasse aux subventions. J'ai donc directement cherché les subventions pour investir. Les services de l'État sont des partenaires, il faut donc discuter sereinement avec eux.

Claude Cerpédès, entouré de Patrick Malavieille et Lucile Pialat à sa gauche, et Jacky Valy à sa droite
Claude Cerpédès, entouré de Patrick Malavieille et Lucile Pialat à sa gauche, et Jacky Valy à sa droite • Élodie Boschet/Objectif Gard

Avez-vous enfin dépassé les 5 000 habitants

Officiellement, nous sommes à 4 958 habitants, mais ce nombre date de février 2024, avant les constructions finalisées dans l'année, on est donc désormais au-dessus des 5 000 habitants. En 2014, nous étions à 4 200, avec des logements sociaux vides, alors qu'aujourd'hui, nous avons des listes d'attente. La population augmente de 2 % par an, ce qui nous place dans le peloton de tête gardois. L'équipe municipale y est pour quelque chose, les gens viennent à Saint-Martin car on est attractifs, il se passe toujours quelque chose. Notre espace Adrienne-Horvath est occupé tous les week-ends, il y a une émulation grâce aux associations. 

Pouvez-vous nous parler du projet de parc photovoltaïque, enfin en fonctionnement ?

C'est un projet non pas de la ville, mais d'Alès Agglo. Le projet date de 2009 avec un permis signé par le préfet en 2014 et qui a fini dans les mains de TotalEnergies après plusieurs rachats de sociétés. Cela fait donc simplement partie du portefeuille de projets qu'ils ont racheté pour verdir leur pétrole. Ce devait initialement être des panneaux tournants qui suivent le soleil, mais ils sont revenus sur des fixes car ils sont moins chers, surtout que la facture est de 20 millions d'euros. L'Agglo touche le loyer et 50 % de l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux depuis 2023. Le département touche 30 % de cet impôt et la commune 20 %, soit environ 10 000 € par an. Quand on ajoute le reversement des impôts payés par TotalEnergies et la taxe foncière, on touche presque 30 000 € par an.

Pour finir, pensez-vous vous présenter aux élections municipales de 2026 ?

Est-ce que j'aurai l'envie de le faire ? Pour l'heure je dis oui, mais c'est à voir, rien n'est encore décidé. Même si je suis focalisé sur les dossiers en cours, je ne dis pas que je n'y pense pas, mais ce ne sera en tout cas pas une décision personnelle, mais de l'équipe, comme toujours. Le moment venu, on fera le bilan et on présentera une liste issue de la municipalité actuelle, c'est certain. 

Corentin Dimanche

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