Publié il y a 9 h - Mise à jour le 15.02.2025 - Louise Gal - 3 min  - vu 536 fois

FAIT DU JOUR La prison d'Arles pressentie pour accueillir les cent plus gros narcotrafiquants

Gérald Darmanin remet la médaille d'or d'honneur de l'administration pénitentiaire au surveillant pénitentiaire pris en otage à la maison centrale d'Arles.

- Louise Gal

Gérald Darmanin a visité la maison centrale d'Arles ce vendredi 14 février. L'établissement pénitentiaire fait partie des quatre susceptibles de devenir des prisons de haute sécurité pour narcotrafiquants. Le ministre de la Justice a décoré les personnes prises en otage le 3 janvier dernier.

Vendredi 14 février, Gérald Darmanin, garde des Sceaux, s'est rendu à la maison centrale d'Arles. Le ministre de la Justice a visité une partie de la prison, dont l'unité sanitaire de l'établissement, où a eu lieu la prise d'otages du 3 janvier dernier, et a échangé avec le personnel et les représentants syndicaux. Gérald Darmanin était également à Arles car la maison centrale fait partie des quatre prisons susceptibles d'être transformées en prison de haute sécurité pour narcotrafiquants.

Maison centrale d'Arles, bientôt prison de haute sécurité ?

"Plutôt que d'imaginer une prison que nous mettrons sept ans à construire, ce qui n'est pas du tout conforme à l'urgence de la situation en matière sécuritaire et de fermeté en matière de narcotrafic, j'ai décidé d'utiliser une des prisons existantes, sans doute une maison centrale, pour pouvoir la transformer rapidement pour y mettre les premiers cent narcotrafiquants les plus dangereux", a-t-il rappelé, conformément à ses annonces formulées le 23 janvier dernier. Le ministre a déjà visité le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil et se rendra très prochainement à celui d'Alençon-Condé-sur-Sarthe. 

"Si jamais la prison d'Arles ne devait pas être sélectionnée du premier coup, deux à trois autres établissements devraient naîtrent, je l'espère, dans l'année 2026 puisqu'il nous faudrait trois à quatre établissements pour répondre à la mise à l'isolement de 600 à 700 narcotrafiquants", a-t-il annoncé avant de préciser qu'il prendrait sa décision d'ici une dizaine de jours, à l'issue de ses visites et de ses échanges avec les syndicats. Cette prison de haute sécurité accueillera des détenus "dangereux pour l'extérieur." Il faudra "davantage de personnel et notamment des équipes régionales d'intervention et de sécurité qui doivent être sur place, il faudra éviter au maximum les sorties, que les magistrats puissent se déplacer et que les détenus aient une impossibilité de communiquer", a-t-il détaillé, prenant l'exemple des prisons italiennes. 

Remise de décorations

Une cérémonie de remise de récompense aux personnels pris en otage le 3 janvier dernier a également eu lieu. Le surveillant de l'infirmerie s'est ainsi vu remettre la médaille d'honneur de l'administration pénitentiaire, tandis que deux membres du personnel soignant ont reçu des "témoignages officiels de satisfaction." Gérald Darmanin a tenu à souligner "le courage" dont a fait preuve le personnel de la prison lors de cette prise d'otages, ainsi que leur "investissement quotidien" et "l'importance de leurs métiers pour la République."

Gérald Darmanin remet la médaille d'or d'honneur de l'administration pénitentiaire au surveillant pénitentiaire pris en otage à la maison centrale d'Arles. • Louise Gal

Pour rappel, vendredi 3 janvier 2025, vers 11h15, alors qu’il se trouvait à l’infirmerie, un détenu de la prison d’Arles, armé d’une arme artisanale, a pris en otage quatre personnels soignants (trois infirmiers et une médecin psychiatre) et un surveillant pénitentiaire, pendant plus de quatre heures. L’équipe locale de sécurité pénitentiaire (ELSP), les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Marseille, et le RAID ont été mobilisés.

Dans le cadre des négociations, la médecin psychiatre a pu être libérée aux alentours de 15h, avant que le RAID n’intervienne vers 15h30 pour libérer les quatre autres membres du personnel. Le détenu, âgé de 37 ans, était incarcéré pour viol sous la menace d’une arme. Il était libérable en 2031 et réclamait son changement de centre pénitentiaire. Il a été présenté devant le tribunal correctionnel de Tarascon le mardi 28 janvier, et l’affaire a été renvoyée sur le fond.

La maison centrale d’Arles, qui se situe dans la zone industrielle nord de la ville, a été construite en 1991 et compte 161 cellules avec actuellement 134 détenus. L’établissement accueille des personnes condamnées à de longues peines de plus de 10 ans ou présentant des risques en termes de sécurité. C’est dans cette prison que le militant indépendantiste Corse, Yvan Colonna, a été assassiné le 2 mars 2022.

Louise Gal

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