FAIT DU SOIR Les souterrains de l'amphithéâtre d'Arles ouvriront au public en avril
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Renzo Wieder et Sophie Aspord dans les souterrains de l'amphithéâtre d'Arles.
- Louise GalLa ville d'Arles a engagé une série de travaux pour la sauvegarde et la restauration de ses monuments avec, entre autres, la restauration d'une partie des souterrains de l'amphithéâtre. L'objectif est de permettre leur ouverture au public à partir du mois d'avril.
Une partie des "souterrains de l'amphithéâtre d'Arles ouvrira au public en avril pour les 60 ans de la feria de Pâques", a annoncé Sophie Aspord, adjointe au patrimoine à la mairie d'Arles, lors d'une visite du chantier de restauration qui a débuté en janvier 2025. 348 000 euros hors taxes ont été engagés dans ces travaux de maçonnerie, d'électricité et de ferronnerie au niveau des galeries nord-est de l'édifice qui n'a jamais été ouvert au public, hormis quelques rares exceptions, comme lors de la course pédestre du patrimoine des 5 km d'Arles en 2021.
"Nous allons consolider la voûte tout en conservant les dispositions anciennes, consolider les parements qui se trouvent des deux côtés, refaire le sol avec de la terre battue afin de rendre plus facile le passage des visiteurs, et créer un réseau d'éclairage", énumère Renzo Wieder, l'architecte du patrimoine en charge du projet. "On va installer des torches contre le mur pour créer un effet indirect et un logiciel donnera du mouvement à la lumière pour que cela donne un effet de flammes pour se mettre dans l'ambiance. Nous allons adapter l'éclairage au lieu pour garder le mystère, le côté sombre", explique-t-il.
"Le but n'est pas de refaire les choses à neuf"
Ce dernier souligne l'importance de ne rien modifier. "Le but n'est pas de refaire les choses à neuf. Sur les voûtes, on voit encore les traces des planches qui ont servi à la créer il y a près de 2000 ans, donc c'est quand même assez exceptionnel. On fait des petits rebouchages de trous, des colmatages de petites fissures afin d'éviter que l'eau s'infiltre, mais on ne va pas plus loin. C'était comme ça, ce n'était pas une galerie propre comme on peut voir dans des châteaux." Les plus grands devront baisser la tête afin de passer sous certaines arches. "C'est aussi ce qui donne ce côté excitant de ce passage caverneux", s'amuse-t-il.
La zone utilisée lors de manifestations taurines fait partie de l'espace qui sera accessible au public. "Cela permettra aux fans de découvrir comment les taureaux arrivent sur la piste, comment les toréadors se préparent, leur chapelle etc...", souligne Sophie Aspord. L'objectif à terme est de permettre l'ouverture de l'ensemble des galeries. À partir de la feria de Pâques, les souterrains seront accessibles lors de visites guidées avant qu'un parcours ne soit balisé afin de permettre une visite libre.
Un million d'euros pour la restauration du patrimoine en 2025
Ces travaux s'inscrivent dans le programme de sauvegarde et de restauration des monuments arlésiens pour lesquels la Ville consacrera près d'un million d'euros en 2025. Ces travaux s'articulent autour de trois axes. "Il y a la restauration des monuments pour les rendre attractifs, comme dans l'amphithéâtre", explique l'adjointe au patrimoine. "Nous allons aussi engager des travaux d'urgence sur certains édifices comme l'église des Frères Prêcheurs ou le mur du théâtre antique attenant aux maisons afin de stabiliser le monument", poursuit-elle.
L'église des Frères Prêcheurs a été fermée au public en raison "d'infiltrations d'eau entraînant des chutes de pierres et des fissures sur la voûte", et d'un sol en béton qui "emprisonne l'humidité qui remonte par les murs porteurs endommageant la structure." Les travaux démarreront en septembre 2025 avec la réfection de la toiture, et une consolidation des piliers. Ils seront répartis en trois phases avec une fin estimée entre 2026 et 2027. Sophie Aspord assure que les Rencontres de la photographie et l'association Les Andalouses qui utilisent ce lieu ont trouvé d'autres points de chute.
Le troisième axe consiste en un entretien du patrimoine avec "les suivis de restauration, notamment sur le cloître et le portail de Saint-Trophime", détaille l'adjointe au patrimoine qui précise qu'il est nécessaire de faire des travaux sur les monuments tous les cinq à dix ans. "L'objectif est ensuite de travailler sur un programme de diagnostic global sur l'ensemble de nos monuments afin de définir un plan pluriannuel d'investissement pour pouvoir les restaurer."