BAGNOLS/CÈZE Face à la hausse des prix du tabac, la e-cigarette renversera-t-elle la vapeur ?
Le 1ᵉʳ janvier, le paquet de cigarettes coûtera encore plus cher. Un fumeur devra dorénavant payer 12,50 euros en moyenne pour 20 cigarettes. Cette augmentation pourrait pousser des consommateurs à se tourner vers la cigarette électronique, tendance, moins onéreuse et moins nocive. Enquête menée auprès d’un spécialiste du secteur à Bagnols/Cèze.
Les fumeurs devront remettre la main au portefeuille à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. Cigares, cigarettes, tabac à chauffer… tous ces produits subiront une augmentation, de trente centimes jusqu’à un euro maximum, l’année prochaine. En Occitanie, 28,5 % des interrogés se considéraient comme des fumeurs du quotidien, soit 1 200 000 fumeurs. C’est la seconde région de France la plus touchée par le tabagisme après Paca, d’après des chiffres filtrés en 2021 par Santé Publique France. Face à ces prix revus encore une fois à la hausse, les commerçants de cigarettes électroniques pourraient s’en frotter les mains. À Bagnols/Cèze, sur l’avenue Léon Blum, une filiale attire toujours plus de clients en cette fin d’année 2024.
« C’est la méthode de sevrage la plus efficace »
Depuis janvier 2023, Gérald Champey est à la tête de R-concept. Ce bagnolais de naissance en connaît un rayon dans le vapotage. Auréolé d’un titre en 2011, l’homme de 45 ans a ouvert ce business pour « apporter une plus-value de part de ses compétences » à la cigarette électronique. Celui-ci travaille dans ce domaine depuis 2011 et se rend compte de l’attractivité de la e-cigarette sur le territoire : « C’est la méthode de sevrage la plus efficace. Ce qui fait son succès, c’est le fait de pouvoir recracher quelque chose qui n’est pas de la fumée. » Persuadés, des fumeurs passent le cap : « 20 % des fumeurs qui franchissent la porte d’un magasin de cigarettes électroniques pour la première fois arrivent à arrêter de fumer. »
Selon ce spécialiste gardois, les raisons de cette variation sont multiples : « Il y a une cause tarifaire avec la hausse du tabac. Ils regardent de plus en plus leurs dépenses. Ce qui va susciter un changement chez le consommateur, c’est le budget. C’est le portefeuille qui rentre en jeu. Dans certains cas, c’est lorsque les médecins les mettent aux pieds du mur, donc ils vont venir d’eux-mêmes, soit pour une question d’argent ou d’un état de santé plus ou moins grave. »
La vapeur de la e-cigarette moins nocive pour la santé
Alors que 3 millions de vapoteurs sont recensés en France. Comme l’explique ce commerçant, l’impact moins nocif sur notre santé a un impact sur l’attractivité de la cigarette électronique : « La vapeur de la cigarette électronique est moins nocive à 95 %. » Ce qui contraste avec un constat alarmant : le tabac tue un fumeur sur deux. Dans son magasin, la tranche d’âge des clients se situe entre 35 et 55 ans. Le client peut choisir d’intégrer oui ou non de la nicotine, jusqu’à 20 mg, soit le taux maximum légal selon la loi européenne sur une unité.
Selon une étude récente menée par le docteur en addictologie et pneumologue au CHRU de Nîmes, Rémy Targuetta, la toxicité de la e-cigarette serait « 101 moins importante qu’avec la cigarette ». Alors, bon tremplin pour faire des économies ou pour prendre plus soin de sa santé, la e-cigarette pourrait poursuivre son bond en avant en 2025 et attirer de nouveaux adeptes, décidés à arrêter de fumer, pour tenir leur bonne résolution.