ÉDITORIAL Changement climatique : le pire est à venir

Après les discours, les bonnes intentions et les premières mesures. Tout est remis en question.
Météo France, comme à chaque saison, dresse un bilan météorologique. Changement climatique oblige, l’hiver 2024 affiche une anomalie de température de plus de 0,6 °C. Cohérent avec les dernières années consécutives anormalement chaudes depuis 2019. Des contrastes géographiques sont toutefois observés : plus on descend dans le sud, et plus l'anormalité prend de l'épaisseur. D'ailleurs, cette saison, aucune vague de froid n’a été recensée au cours de l’hiver. Le froid est de plus en plus, moins durable et moins fréquent. Il suffit de voir chez nous la situation au Mont Aigoual (1 567 m) avec 58 jours d'enneigement certes. Mais 12 jours de moins que la climatologie observée. Du côté des pluies, nous n'avons pas fait le plein non plus. Après un mois de décembre 2024 déficitaire et un mois de janvier 2025 fortement excédentaire, février 2025 est en recul en matière de précipitations en moyenne sur le pays (- 25 %). Mais là aussi, les différences existent entre les régions. L’hiver a ainsi été copieusement arrosé sur un large quart nord-ouest ainsi que du nord des Alpes à la basse vallée du Rhône où l’excédent pluviométrique dépasse 30 à 40 %. Par contraste, le déficit dépasse souvent 30 % sur le sud du Languedoc-Roussillon, la région PACA et l’ouest de la Corse. Des automnes sans pluie, des hivers plus doux, des printemps transformés en été et des périodes estivales irrespirables. C'est la tendance lourde qui pourrait s'inscrire dans les prochaines décennies. Et pendant ce temps-là ? Les territoires vont devoir s'adapter faute de mieux. Comment ? Avec quel moyen ? Les agriculteurs vont davantage galérer. Ils galèrent déjà. Et nos politiques ? Après les discours, les bonnes intentions et les premières mesures. Tout est remis en question. Les gouvernements successifs en France et ailleurs, par les différentes pressions, cèdent. Et renvoient à plus tard, les actions à mener immédiatement pour se préparer au pire. Il est tout aussi évident de comprendre que notre pays ne peut pas se couper un bras pendant que les autres grands ensembles du monde ne font rien. Jusqu'à quand ? Une catastrophe climatique irréparable et dévastatrice en pertes humaines, probablement... Seul moyen d'une réelle prise de conscience.