À Nîmes métropole, le recordman du nombre de mandats est Bernard Clément. Trente-six ans de pouvoir, soit six mandats à la tête du village de Domessargues, qui compte 750 habitants. Le communiste, retraité de la SNCF, est un irréductible du territoire de Leins Gardonnenque. En politique, longévité rime souvent avec projets. Bernard Clément explique : « À Domessargues, il y a souvent des chantiers. La rénovation complète du cœur du village avec la mise en valeur de la chapelle œcuménique, l’aménagement du carrefour entre nos routes départementales… » Aujourd’hui atteint d’un cancer du sein, l’édile aurait pu passer la main. Que nenni : « Mon village, c’est ma vie ! Prendre la décision de me représenter, c’est continuer à vivre ! »

De l’autre côté de l’agglomération, dans les garrigues, à Cabrières, Gilles Gadille, 67 ans, briguera un sixième mandat en 2026. Également retraité de la fonction publique, l’édile souligne ses réalisations les plus emblématiques : « La création d’une nouvelle mairie dans l’ancienne salle des fêtes, une aire de jeux pour les enfants, la restauration du vieux moulin… »

À l’approche du scrutin, ces maires sont-ils en danger ? Des candidats vont-ils tenter de mettre fin à leur règne ? À Cabrières, Gilles Gadille n’a, sur le papier, pas trop de souci à se faire puisque, lors des municipales de 2020, il était la seule tête de liste.

Des projets plein la tête

Les maires qui ne font pas de mystère sur leur volonté de se représenter sont principalement issus du renouvellement de 2014. À Gajan, Saint-Côme, Sainte-Anastasie et même Milhaud, les édiles ont deux mandats à leur actif. Ils aimeraient bien en décrocher un troisième. À Gajan, Jean-Louis Poudevigne n’est pas peu fier d’avoir réalisé des cheminements piétons et un grand lotissement baptisé Candoulette : « Seulement, j’ai d’autres projets à réaliser comme un city-stade pour nos jeunes et une deuxième MAM (Maison d’assistantes maternelles, NDLR). » Idem à Sainte-Anastasie : après avoir redressé les finances de sa commune, Gilles Tixador, retraité de la police nationale, veut achever la traversée du village et rénover l’Église.

« Certains projets comme essayer de conserver des commerces, des médecins ne se font pas en deux jours », poursuit Gilles Tixador. Ce qui ne se fait pas non plus en deux jours, c’est le projet polémique de contournement ouest que soutient le maire de Milhaud, Jean-Luc Descloux : « Si on le réalise, on réalisera un gain de temps considérable pour que les automobilistes rejoignent l'autoroute. » Plusieurs de ses projets vont déborder sur le prochain mandat : la construction d’une Maison médicale, le pôle d'échange multimodal ou la zone d’aménagement Aubépine, destinée à accueillir 300 logements. Reste à savoir si, en 2026, des listes opposantes ne viendront pas contrarier leurs ambitions.

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