GARD Le Département sur le chemin du redressement
Ce matin, les élus ont entériné les comptes administratifs de 2015. Des comptes marqués par un excédent réel de 3 M d’€, ce qui n’était pas arrivé « depuis de nombreuses années », confie l'exécutif. L’opposition de droite appelle à accentuer ces efforts.
En Majorité relative, les séances publiques du Département peuvent vite devenir explosives. Mais ce matin, l'exécutif PS-PCF-EELV et les élus de droite (UDI et Indépendant ; le groupe Le Bon Sens Républicain) ont échangé dans un esprit plutôt « constructif ». Si leurs méthodes peuvent diverger, l’objectif est commun : redresser les finances de la collectivité.
Le Département dégage un excédent d’environ 3 M
L'assemblée avait principalement pour but d’entériner les comptes administratifs*. Des écritures retranscrivant les recettes et dépenses réelles, opérées en 2015. « Par rapport à 2014, nous pouvons constater qu’il y a eu un redressement », affirme le vice-président aux finances, Martin Delord. Le nez plongé dans ses comptes, le socialiste explique : « il y a un excédent de 16 M d’€ pour 2015, cela n’était pas arrivé depuis plusieurs années ». Toutefois, « seulement 3 M sur ces 16 M serviront à financer les investissements de 2016, en raison notamment du déficit de 2014 ».
Cette bonne nouvelle, la collectivité l'a doit d'abord à la hausse des recettes fiscales : entre 2014 et 2015, elles ont augmenté de 20 M pour s’établir à 849 M. Les droits de mutation (frais de notaire) ont rapporté 16 M supplémentaires. « À l’époque où nous avions proposé l’augmentation de cette taxe, il y avait une crainte de certains de nos élus… C’était une erreur ! », glisse subtilement Martin Delord. La fiscalité n’est pas la seule origine de cet excédent : après les Départementales (mars 2015), la nouvelle équipe a pris différentes mesures d’économies (baisse des subventions aux associations…) qui ont rapporté 4 M.
L’opposition s’alarme sur la dette
« Sur un budget d’1 milliard, ce n’est pas suffisant », rappelle le président du groupe UDI et Indépendants, Thierry Procida. Avec Le Bon Sens Républicain, l'opposition alerte sur la dette du Département : « Au 31 décembre 2015, la dette atteignait 445 M contre 383 en début d’année. Il y a 5 ans, elle était pratiquement de moitié avec 248 M », fustige Laurent Burgoa. Le président du Bon Sens Républicain poursuit : « Nous sommes dépités de lire aujourd’hui le bilan détaillé d’une gestion catastrophique : hausse considérable de l’endettement, intérêt de la dette au plus haut, dépenses de traitement non maitrisés… Je me réjouis d'une seule chose : la présentation que ce compte administratif est le dernier de l’ancienne gouvernance ! ».
« Les chiffres, ont leur fait dire ce qu’on veut », rebondit le président (PS) Bouad qui, sur la question de la dette, s’autorise un tacle politique : « nous (contrairement à Nîmes Métropole, NDLR), nous n’avons pas d’emprunt toxique ». Et à l'exécutif de mettre en avant : « on oublie complètement de dire que cette année 2015 a vu les aides de l’État diminuer de 11 M. Les dépensées liées au RSA ont augmenté, elles, de 11 M. Malgré cela, sur un même exercice, notre capacité d’investissement a été doublée et notre capacité de désendettement a été diminuée de 4 ans ! ».
« La majorité relative permet de réelles avancées ! »
Ces comptes administratifs amorcent un tournant pour le Département. « Nous aurons certainement de nouvelles difficultés », relève le président PCF, Christian Bastid, faisant référence aux futures hausses des dépenses sociales et baisses des aides de l’État. Pour maintenir ses investissements, l’Assemblée a récemment voté une augmentation de 10% de la taxe sur le foncier bâti. Celle-ci devrait rapporter, en 2016, 18 M. « On peut facilement envisager une amélioration des finances, si elle est toujours associée à un plan de réformes (économies de fonctionnement, NDLR) », insiste Thierry Procida. Et au centriste de se réjouir : « votre nouvelle méthode de concertation contribue à cette évolution. Comme quoi, la majorité relative permet de réelles avancées ! ». À confirmer.
Coralie Mollaret
*Les élus FN ont voté contre, la droite (UDI et Indépendants et la Bon Sens Républicain) s'est abstenue.