Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.02.2018 - anthony-maurin - 6 min  - vu 1184 fois

FAIT DU JOUR Un VSO amiral, musical et très local

Le groupe de rap nîmois continue son irrésistible ascension.
VSO

Ils sont cinq sur scène sans compter l'ingénieur du son prénommé Martin. De cette pleine main dont un danse et l'autre se trouve derrière ses platines, trois prendront la parole, les trois du VSO original Alien, Pex et Vinsi. Interview d'un groupe de rap nîmois qui brûle les planches et qui fait vibrer le sud dans la France entière.

Qui est VSO ? On dit souvent que c'est un groupe "du sud" sans aucune connotation négative bien entendu.

On est Nîmois et on voulait juste faire du son. On s’est rencontrés en feria et c'est vrai qu'on fait un son qui nous ressemble mais on ne s’est jamais dit qu'il était différent. C'est le notre. On nous dit que ça sent le sud, qu’on retrouve la fête, le soleil. En fait, nous sommes des purs produits de notre environnement et ça doit forcément transpirer dans la musique que l’on fait. Entre nous on parle de "murder pop" parce qu'on chante, on crie, on vit, on est doux...

Southcoaster, vous a fait passer un cap dans votre carrière. Pourquoi ce nom ?

Southcoaster, c’est pas très parisien ! Nous, c’est la Californie, la méditerranée, les palmiers, le côté hispanique. Le sud, c'est notre soupape, c'est un de nos thèmes préférés et ça n'est pas prêt de changer. On habite encore ici. Nîmes et le sud, c’est bon pour la vibe ! À Paris, ils nous conseillent de rester ici.

Mais pour cette aventure, un autre nîmois était de la partie...

Avec Maxenss, la collaboration a immédiatement été naturelle. On a fait plusieurs sons, donc on a continué. On rigole beaucoup sur cette tournée et nous sommes très heureux de nous retrouver à chaque fois. C’est un peu comme une colonie de vacances, c’est plus que de la musique, c’est une aventure humaine. (Maxenss sur Youtube).

C'en est donc terminé des bars au public aléatoire ?

Il y a eu un avant et un après, c’est certain. Avant, on allait faire des concerts dans des bars. C’était un combat d’aller chercher le public. Aujourd’hui, le public vient pour nous voir et ça, ça change tout. Le public est là pour passer un bon moment, pour partager. C’est que du plaisir. On sait la chance qu’on a de ne plus avoir de "plan charbon" mais on a d’autres combats à mener. On va aller plus loin dans le show. On a fait une pré-tournée pour se tester sur scène et depuis le mois de janvier et notre résidence à Paloma, le show a pris du niveau.

Votre concept fait que vous écrivez et que vous chantez à six mains et trois voix. Normal quoi ?

Quand on entre en studio, les mélodies viennent rapidement. On écrit ensemble, nos styles sont assez différents donc reconnaissables. Entre nous, il n’y a ni pudeur ni ego. Chacun a ses idées, les travaille sans susceptibilité ni prise de tête. Le groupe te booste car les autres membres progressent. L’émulation est saine et on a envie d’aller toujours plus loin. Après, il faut être lucide et intelligent, entre nous, on n’a rien à se prouver. On a toujours voulu faire ça, pas autre chose, juste ça alors maintenant qu’on peut le faire, on le fait !

Vous êtes potes depuis longtemps ?

On ne se connaissait pas avant de faire de la musique et nous sommes restés ensemble pour la musique. On avait des potes avec lesquels on ne pouvait pas partager notre passion et maintenant on peut. Individuellement, nous n’aurions jamais eu le même parcours.

Parlons-en du parcours. Vous avez signé chez Polydor, une sacrée performance qui, elle aussi, a son histoire...

Justement, c’est encore grâce à Paloma qui organisait en collaboration avec Da Storm un speed meeting version rap entre pros et locaux. Il y avait Pauline. Ah, Pauline, une bonne étoile ! Notre musique lui a plu alors qu’on se tâtait à arrêter définitivement. Nous n’avions plus assez de temps mais quand tu as une passion et que tu n’en dors plus, tu deviens limite autiste, c’est un peu ce qui s'est passé avec nous.

Vous vous êtes trouvés !

Ces gens sont des passionnés et on se comprend. Nous sommes névrosés, on ne pense qu’à ça et c’est dur d’en sortir. Nous avons continué avec une séance d’écoute chez Da Storm et on est monté à Paris. Paloma nous a bien aidé et avec Pauline le coup de cœur fut partagé. Nous sommes souvent en contact et quand on se voit on est heureux. Pour son premier contrat, la petite Pauline a assuré ! Aujourd’hui elle travaille aussi avec Bigflo&Oli, Nekfeu.. Tout est tombé au bon moment, c’est le destin.

Le destin a été clément une seconde fois, sur la route puis sur scène, n'est-ce pas ?

Oui, à Perpignan. On faisait partie de Buzz Booster, un concours. On a pris la voiture pour y aller et on a eu un gros accident. Un sacré choc, une belle frayeur et notre DJ est resté inconscient un bon moment. Arrivés sur scène, on avait la rage, l'envie de vivre donc on a dû faire quelque chose de plus émouvant. En tout cas ça a été un moment particulier. On a gagné et ça a plu à celui qui allait devenir notre tourneur.

La tournée bat son plein et les salles se remplissent. C'est un peu délirant non ?

Déjà plus de 15 dates sont passées et il en reste au moins autant. C’est un rêve éveillé. Ça fait fleur bleue de le dire, mais c’est notre seule envie et on ne va pas lâcher. La chance a fait du bien au VSO, nous sommes bien accompagnés et cette année on ira aux Déferlantes d’Argelès. On signe des autographes. On nous suit, on nous offre des cadeaux... On essaie de rester après les concerts environ une heure pour parler avec notre public et on se marre. On découvre même des prénoms parfois déstabilisants, il faut dire que notre public a entre 15 et 27 ans.

Vous aimez le sud et vous vous êtes rencontrés en feria. Allez, sérieux, vous arrivez à gérer ? 

Oui... Maintenant on s'oblige à rester sage. Pour le troisième verre, on rentre se coucher. Enfin on le fait le plus souvent possible mais on fait surtout attention aux excès. On s'est même remis au sport et franchement, ça pique !

IslBG

Bon, changeons de sujet. Vous venez de collaborer avec l'équipe qui a réalisé Nemausus, une web-série qui met Nîmes en lumière. Votre titre ColNem va-t-il avoir un avenir plus lumineux lui aussi ?

On a fait ce titre avec un grand plaisir et pour tout vous dire on a même droit à une apparition dans la série. On n'a pas eu de problème pour écrire sur notre ville, on la connaît. Le son qu'on a sorti nous a plu alors on a retravaillé le refrain, on compte faire un clip et peut-être plus si le clip fonctionne.

Sur la série et sur Quentin Uriel, son réalisateur, un petit mot ?

Ça déchire ! C'est excellent de faire ça sur et pour Nîmes. C'est un accomplissement pour Quentin qui le mérite sincèrement. Lui aussi a connu les galères. Tout démarre dans un garage et il a bossé comme un fou pour en arriver là. On connaît tous très bien l'équipe de KProdz pour y avoir bossé ou connu quelqu'un qui y travaille. Au fil des épisodes, on voit des amis et des connaissances portés à l'écran, c'est tentaculaire ce truc. C'est le bordel !

Vos futures dates dans le coin ?

Le 23 février est la date de la sortie d'un nouveau single. Le 3 mars prochain, On sera en showcase pour la troisième mi-temps du match du RCN au stade Kaufmann.  On aime bien le rugby, ça nous fait plaisir, on soutient les initiatives locales et le concept nous a branchés. En plus, le mélange de nos publics promet de belles rencontres. Le 23 mars, nous serons en Avignon aux Passagers du Zinc. On fait des plateaux intéressants, c'est trop bien !

Anthony Maurin

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