NÎMES Un faux procès pour sensibiliser les lycéens à la responsabilité pénale

La pièce de théâtre, sous les yeux d'Abdelkrim Grini procureur de la République d’Alès.
- Photo Lïana DelgadoLe procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a participé à un projet au lycée Gaston-Darboux pour sensibiliser les élèves à la responsabilité pénale et au harcèlement scolaire.
Au lycée Gaston-Darboux, Alili Abdelouhab, professeur d’économie-gestion et référent citoyenneté, s’est engagé dans un projet original mêlant pédagogie et sensibilisation. “Le parcours citoyen vise à former les élèves à leurs droits, devoirs et responsabilités. Il m’a semblé évident d’aborder la notion de responsabilité pénale dans ce cadre. Alors, j’ai pensé à organiser un faux procès avec les lycéens, et qu’ils soient acteurs de cette pièce de théâtre”, explique l’enseignant. Ce projet a été préparé en collaboration avec Abdelkrim Grini, procureur de la République d’Alès. Ensemble, ils ont imaginé une mise en situation concrète, permettant aux lycéens de se glisser dans la peau des différents acteurs d’un procès.
“Être accompagné par de véritables professionnels est très intéressant pour ces jeunes. Nous avons choisi le thème du harcèlement, car c’est un véritable fléau national, il est essentiel d’en parler”, soutient Alili Abdelouhab. 18 élèves se sont prêtés au jeu en participant à la réalisation de la pièce de théâtre. À la fois scénaristes et comédiens, ils ont reconstitué une audience au tribunal pour enfants, basée sur une affaire inspirée de faits réels. L’intrigue de la pièce de théâtre met en lumière un cas de harcèlement grave. Entre le 21 septembre et le 12 octobre 2024, un adolescent est victime de violences en réunion et de la diffusion d’images pornographiques, le conduisant à une tentative de suicide. Un scénario percutant, choisi pour alerter sur les dérives du harcèlement scolaire et les conséquences pénales qui peuvent en découler.
Une représentation réussite
La représentation s’est tenue ce mercredi 9 avril devant une quarantaine d’élèves. Sur scène, les lycéens ont donné vie aux différents rôles : la victime, trois prévenus, plusieurs témoins, une présidente de tribunal, les juges, les avocats et une procureure de la République. Pour renforcer le réalisme de la mise en scène, le procureur d’Alès a accompagné les élèves, apportant son expertise et son regard professionnel. “Je suis très heureux d’être ici dans le cadre de ce projet que nous avons monté ensemble. Je voulais vous sensibiliser sur la thématique du harcèlement scolaire, car beaucoup de jeunes ne réalisent pas que ça peut être néfaste pour celui qui en est victime. En tant que procureur de la République, je vous annonce que malheureusement des signalements, j’en reçois tous les jours et nous enquêtons immédiatement puisque nous prenons très au sérieux ces faits”, assure Abdelkrim Grini.
Ce faux procès a permis aux élèves d'approfondir leur compréhension du système judiciaire et d'appréhender les conséquences graves du harcèlement. Le projet a fait naître des réflexions profondes sur la responsabilité individuelle et collective. À la fin de la représentation, les élèves ont échangé sur les enjeux du harcèlement et sur la manière dont chaque acte peut impacter une vie. Face à l’enthousiasme généré par cette expérience, l’équipe pédagogique réfléchit à de nouveaux projets similaires pour continuer à sensibiliser les élèves et forger des citoyens responsables.