ALÈS Elections régionales : carton plein pour le meeting de Carole Delga
A la surprise des socialistes eux-mêmes dans un contexte peu favorable à la gauche, l'espace Cazot a fait salle comble hier soir. Entre 180 et 200 militants et citoyens étaient présents à Alès pour le meeting de Carole Delga, tête de liste PS pour les élections régionales de décembre. Dans une ambiance studieuse mais enthousiaste.
La section PS d'Alès ne compte plus que quelques dizaines de militants. C'est donc plutôt mal parti pour la réunion publique de Carole Delga, hier soir. Mais à la faveur de l'arrivée de nombreux militants de Bagnols-sur-Cèze, et de quelques curieux du bassin, l'espace Cazot réussit à se remplir. Entre 180 et 200 personnes sont assises et attendent patiemment l'arrivée de la candidate socialiste pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. Acclamée par la foule à son arrivée, l'ancienne secrétaire d'Etat au commerce haut-garonnaise a affiche un sourire sans faille.
A ses côtés, tous les grands élus gardois sont présents, de même que la quasi-totalité de la liste gardoise "Notre Sud". Les candidats sortants, Fabrice Verdier, Nelly Frontanau, prennent tour à tour la parole pour afficher leur soutien indéfectible à l'ex-maire de Martres-Tolosane (Haute-Garonne). "Tu as un programme de gauche, tu le démontres chaque jour", insiste Jean Denat, secrétaire fédéral du PS gardois. Des discours toutefois peu concrets qui s'adressent plus souvent à la tête de liste qu'au public. Un défaut remarqué et peu apprécié. "Ils ont trop tendance à se parler entre eux. Il faut parler aux gens", regrette Martial, citoyen saint-christolen.
Puis vient le tour de Damien Alary, président sortant du Languedoc-Roussillon. Sa stratégie est simple : désacralisation et humour. Et ça marche. Le public, jusque là timoré, se détend et rit aux tacles du Gardois envers ses adversaires. "Non, la droite et la gauche, ce n'est pas pareil. Christophe Rivenq (LR) annonce une connerie par jour ! Moins 28 millions d'€ aux associations, ça met un paquet d'emplois en l'air ! Et le Cratère qui arrose tout le bassin d'Alès, les gens sont d'accord avec ça ?", interroge-t-il. "Les Républicains veulent aussi diminuer de 650 millions d'€ l'investissement sur les 13 départements, c'est niais !", grince-t-il, amusé.
S'inscrivant dans la continuité, la majorité sortante veut poursuivre la politique menée par Georges Frêche et son défunt successeur Christian Bourquin. Pas question donc de diminuer les projets phares de la Région. Carole Delga, sûre d'elle avec l'accent du sud-ouest comme ultime atout de séduction, s'avance au micro et va plus loin. "Nous allons construire 10 lycées sur toute la grande région, notamment à Alès, Nîmes et Perpignan. Nous allons créer un fonds de soutien pour la croissance des entreprises en devenant actionnaire. La ligne Alès-Bessèges sera désormais inscrite dans le contrat Etat-Région. Une carte jeune sera distribuée pour l'achat de livres, et une aide sera proposée pour le permis de conduire. Enfin, l'Ordi sera étendu aux 13 départements Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon", énumère-t-elle avec énergie, entre deux applaudissements. Avec quel budget ? La candidate prévient les électeurs sans ambages : "La moyenne de la dette des régions est de 340€/habitant. Nous sommes à 260€. Nous avons de la marge. S'il faut demander de la trésorerie à l'Etat, nous le ferons".
Les socialistes, au pouvoir depuis 2004 en Languedoc-Roussillon et 1998 en Midi-Pyrénées, part favori. Pourtant la menace FN plane sur le scrutin de la nouvelle région, comme ailleurs. La présentation du bilan et du programme, assorti de discours bien huilés sur la volonté politique des candidats, ne suffit donc pas. Il faut abattre l'ennemi. "A Béziers, le maire FN fiche les enfants en fonction de leur prénom. Pour l'instant, il surfe sur les coups de com, mais ça ne marchera pas longtemps", avance Carole Delga. "Qui va être sanctionné si le Front National prend le pouvoir ? Les étudiants, les chômeurs, les associations, et donc l'emploi", rappelle-t-elle.
Après plus de deux heures de meeting, le public est convaincu. Il se lève et applaudit des deux mains les candidats qui ne boudent pas leur plaisir. Bras dessus, bras dessous, ils saluent l'assemblée avec l'espoir de retrouver la même liesse le 13 décembre. Mais le camp adverse n'a pas dit son dernier mot.