ALÈS Le ministère de l'Agriculture labellise le projet alimentaire territorial de l'Agglo
Depuis 2018, Alès Agglomération porte un projet destiné à élaborer un plan alimentaire territorial. Celui-ci figure parmi les 65 projets alimentaires territoriaux retenus dans toute la France par le ministère de l'Agriculture. Ce jeudi matin, les élus en charge de sa mise en œuvre ont rappelé l'intérêt de cette labellisation au cours d'une conférence de presse.
À l’heure où la reconquête d'une souveraineté alimentaire apparaît pour beaucoup comme une nécessité, les projets alimentaires territoriaux (PAT) favorisent la relocalisation de l'agriculture et de l'alimentation dans les territoires en soutenant notamment l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou l'utilisation de produits locaux dans les cantines. L'agglomération d'Alès l'a bien compris et porte depuis 2018 son propre PAT. Ce dernier vient d'être retenu, comme 64 autres en France, par le ministère de l'Agriculture qui, par le biais du plan France relance, va amplifier cette dynamique.
Une "récompense" faisant la fierté de son président, Christophe Rivenq, qui l'a exprimée ce jeudi matin à l'occasion d'une conférence de presse organisée à Alès depuis le cinquième étage du bâtiment Atome. "Ce PAT est un vrai projet de territoire qui permet de concrétiser cette qualité de vie déjà existante sur le bassin", s'est-il notamment réjoui. Et de poursuivre : "Je compte bien embarquer tout le monde dans cette belle aventure !"
Plus de 2 200 réponses recueillies
En effet, la phase de structuration du PAT a donné lieu à une période de consultation de la population du 1er novembre au 31 décembre dernier. Les questionnaires, à remplir en ligne ou après avoir été distribués sur les marchés locaux par les élus et les équipes de Marion Morin, chargée de mission pour l'Agglo, ont permis de recueillir plus de 2 200 réponses. "C'est à la fois énorme et très peu puisque c'est à peine 2% de la population de l'Agglo", a reconnu Christophe Rivenq. "On retrouve environ 10% de participation des 15-25 ans", a apprécié de son côté Aurélie Genolher, vice-présidente d’Alès Agglomération déléguée à l’alimentation.
Aussi, un lobbying associatif entend peser sur l'élaboration du PAT. Une quarantaine d'associations et des partenaires institutionnels seront donc intégrés au comité de pilotage. Toutes les associations sont les bienvenues, "y compris celles qui sont parfois taquines avec l'Agglo", précise Sylvain André, conseiller communautaire délégué à la charte alimentaire qui voit en ce "copil" une phase essentielle de "diagnostic et d'échanges pour ne pas que les décisions viennent uniquement d'en haut." Et le maire de Cendras d'ajouter : "Ce PAT revêt un enjeu très fort. Celui de valoriser le métier d'agriculteur et de susciter des vocations."
Le bon timing
Cette conférence de presse n'a pas donné lieu à de grandes révélations, d'autant que les 2 200 réponses n'ont pas encore fait l'objet d'une analyse approfondie. Toutefois, les grandes lignes s'en dégagent : "L'idée qui revient le plus souvent, c'est cette notion de "mieux manger" avec également un vif intérêt pour l'approvisionnement de proximité", concède Aurélie Genolher. "Le PAT viendra en compensation là où il peut y avoir des trous dans la raquette mais sans bouleverser ce qui fonctionne déjà", prévient quant à elle Marion Morin, qui prévoit notamment "un gros travail d'éducation à l'alimentation dans les écoles durant la semaine du goût."
Plusieurs autres actions vont être menées, dont une formation sur la santé et la précarité alimentaire en partenariat avec l'association Reseda. Parce que deux des trois premières sessions sont déjà complètes, le président de l'Agglo y perçoit une légitimation d'un projet mené dans le bon timing : "On aurait proposé la même chose il y a cinq ans, ça n'aurait pas fait une telle unanimité !"
Corentin Migoule