ASSISES L'avocat général réclame 14 ans contre la mère de famille et 7 ans contre les deux fils
Réquisitions
« Je soutiens comme le juge d’instruction la thèse d’un crime prémédité par les trois et réalisés par les trois. Il y avait une détestation commune et des actes préparatoires, l’essence, le Serflex », estime l’avocat général Damien Kincher en réclamant ce vendredi soir, 14 ans contre Catarina Castro et 7 ans pour les deux fils.
« La particularité du dossier c’est une femme qui tue son compagnon avec l’aide ou le concours de ses deux fils », estime-t-il. « Ce n’était pas un mari, un père modèle et rien ne justifiait la mort qu’il a eu dans ces conditions », poursuit le représentant du parquet général de Nîmes. Concernant les faits il y a quatre options pour lui. « La première option si vous pensez qu’il n’y a pas assez de preuve, c’est que le doute doit profiter à l’accusé ». Ensuite d’énumérer l’option Catarina qui a accompli les faits aidés de Jordan qui était dans la maison le soir du crime, ou autre thèse possible la mère de famille qui a été aidée de son fils aîné Mickaël.
Mais l'avocat général reste sur la version portée par le juge d’instruction et validée par la chambre de l’instruction de Nîmes estimant "qu’il s’agit d’un crime concerté, réfléchi à trois et exécuté de concert. Ils ont une détestation commune et des actes préparatoires", souligne l'avocat général Kincher.
Magistrats et jurés essaient de comprendre depuis quatre jours comment s’est déroulé le crime et quel est le rôle précis de chacun. Depuis le début, la mère de famille prend tout sur elle dans un contexte de violences conjugales et veut protéger ses deux fils. Ces derniers « n’auraient » qu’emmené le corps de leur père dans la garrigue, puis mis le feu.
Les parties civiles reprochent aux accusés une amnésie
« Ils ont tué mari et père et ils ne se rappellent de rien et nous la famille on doit se satisfaire de rien», plaide avec conviction Maître Nadia El Bouroumi (voir vidéo ci-dessous) qui désigne dans le box les trois accusés. « Elle tue son mari et elle ne se souvient pas des circonstances, de l’heure», insiste la pénaliste vauclusienne. « Vous dites n’importe quoi madame Castro, vous êtes une menteuse, une calculatrice, une manipulatrice et je veux bien avec les violences conjugales et Madame Sauvage, je veux bien mais ce soir-là ça se passe bien, il n’y a pas de dispute. C’était une journée dans une famille heureuse ».
Badre Fakir, "un bout de charbon"
Fakir Badre, « c’était un bout de charbon avec des jambes, abandonné dans un trou, un tunnel », plaide Maître Jean-Marc Darrigade pour deux frères de la victime. Et s’adressant à son épouse, madame Castro qui se recroqueville dans le box : « ne venez pas nous dépeindre l’image d’un tortionnaire depuis des années, il a fait à la fin de sa vie une mauvaise rencontre, celle de la cocaïne qui change les hommes", enchaîne le pénaliste montpelliérain. La journée du crime le 30 août 2015, « n’est pas une journée ordinaire, c’est une journée d’organisation d’alibi », poursuit-il.
Ce samedi, la défense des trois accusés plaidera dès 9h. Maître Mordacq, Mihih, Aoudia et Kandem seront à la barre (voir vidéo ci-dessous). Le verdict est attendu dans la journée.