BAGNOLS Le Plan sécurité présenté
« On doit prendre notre part, on ne peut pas dire ‘la sécurité, ce n’est que l’Etat’ », explique le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet au moment de présenter le Plan sécurité de la commune, vendredi après-midi.
« Bagnols n’est pas Chicago non plus »
Un plan initié par la mairie, « mais qui ne concerne pas que la mairie, il n’a du sens que s’il s’inscrit dans une volonté commune », souligne le maire. D’où la présence vendredi du député Anthony Cellier, du directeur de cabinet du préfet Thierry Dousset ou encore du Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Jean-Pierre Sola, histoire de faire passer un message : tout le monde tire dans le même sens. Pour autant, « Bagnols n’est pas Chicago non plus, par contre on a une problématique liée à des incivilités, on se devait de mettre en place ce plan sécurité », rappelle le maire non pas de Chicago, mais bel et bien de Bagnols. Il n’en reste pas moins que « l’actualité récente nous rappelle que les terroristes peuvent frapper dans des villes moyennes et la ruralité, rappelle le député Anthony Cellier. Il est donc nécessaire que les communes réévaluent leurs diagnostics en termes de sécurité. »
Concrètement, « Bagnols représente 6,70 % de la délinquance en zone police dans le Gard, qui concerne Nîmes, Alès et Bagnols », présente le DDSP. « Le travail fait par la police nationale en collaboration avec les services municipaux et la police municipale permet d’obtenir une stabilisation à Bagnols depuis quelques années », poursuit Jean-Pierre Sola. Et, s’il admet qu’il faut « être attentifs sur les cambriolages », nombre d’indicateurs sont au vert : ainsi, les violences aux personnes ont chuté de 16 % en 2017, et la délinquance liée aux véhicules a elle aussi connu « de vrais progrès. » D’une manière générale, l’action du commissariat de Bagnols est de plus en plus efficace, avec une augmentation de l’activité révélée par les services de police.
Doublement de la vidéo protection
Venons-en au plan, qui s’inscrit dans une volonté à la fois de « coordination et de synchronisation », mais aussi de « pragmatisme sur les moyens humains et financiers », sans oublier le « volet prévention », poursuit l’édile, avant de décliner les mesures. La première, la plus forte sans doute, est le doublement de la vidéo protection. « Aujourd’hui, nous avons 20 caméras, nous allons passer à 40 en 2 ans », précise Jean-Yves Chapelet. Ainsi, Bagnols rattrapera son retard en la matière en installant les nouveaux appareils « principalement aux entrées de ville », notera l’élu, qui justifie cette mesure par le « pragmatisme. » « C’est une plus-value indéniable », ajoutera le directeur départemental de la sécurité publique. Une plus-value qui a un coût : 600 000 euros sur deux ans, subventionnés par l’Etat à hauteur de 50 000 euros.
« Il y a aussi de l’humain », enchaînera le maire, en annonçant le recrutement d’un policier municipal supplémentaire en 2018, le 16ème de la ville. « Un de plus, ça a l’air anecdotique, mais ça permet de réorganiser la police municipale pour avoir une amplitude plus grande en constituant trois équipes, une du matin, une de journée et une de soirée », explique Jean-Yves Chapelet. Par ailleurs, les policiers municipaux seront plus visibles, avec des patrouilles pédestres plus fréquentes en centre-ville.
La prévention aussi
La prévention n’est pas oubliée, avec le recrutement d’un troisième médiateur « dédié à l’éducation et aux groupes scolaires », précise le maire, la mise en place du dispositif de participation citoyenne (sur un modèle proche des Voisins vigilants), l’installation d’un Conseil des droits et devoirs des familles avec développement des Travaux d’intérêt général ou encore le confortement du poste de l’intervenante sociale du commissariat de police.
Côté sécurité routière, un référent ad hoc sera nommé au sein de la police municipale, la sensibilisation en milieu scolaire sera poursuivie et des radars pédagogiques mis en place. Par ailleurs, la police municipale mènera des contrôles routiers coordonnés avec la police nationale, préambule à une convention qui sera signée entre les deux polices dans l’année.
Voilà pour le Plan, pour lequel la ville investira 785 500 euros. « L’Etat est à vos côtés », affirmera le directeur de cabinet du préfet Thierry Dousset avant d’avancer des chiffres pour le prouver : « en 2017, l’Etat a investi 17 600 euros pour la sécurité à Bagnols, et en 2018 ce sera plus de 73 000 euros. » Sur la partie fonctionnement, la ville met chaque année plus d’un million d’euros sur la table. De quoi rappeler que si la sécurité n’a pas de prix, elle a un coût.
Thierry ALLARD