Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 07.03.2017 - thierry-allard - 2 min  - vu 397 fois

BAGNOLS L’hôpital en grève contre "la gestion comptable" de la santé

Ce midi, devant les urgences du centre hospitalier de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le ciel gris et l’air frisquet ne les ont pas refroidis : plusieurs dizaines de personnes, jusqu’à 200 d’après les organisateurs, ont manifesté ce mardi de midi à 15 heures devant les urgences du centre hospitalier de Bagnols à l’appel de la CGT et FO.

Il s’agissait de la déclinaison locale d’une journée de mobilisation nationale contre les lois Santé et de financement de la Sécurité sociale.

« On manque de personnels et de moyens »

Deux lois que les syndicats dénoncent : « C’est 860 millions d’euros d’économies sur la masse salariale et une baisse d’effectifs dans des secteurs qui sont déjà à la limite », affirme le trésorier de la CGT du centre hospitalier de Bagnols, l’infirmier urgentiste Boris Vigne. Des problématiques nationales, qui ont évidemment des répercussions locales : « il devient de plus en plus difficile d’exercer notre métier », poursuit le cégétiste.

« On manque de personnels et de moyens », ajoute son homologue chez FO Bernadette Riffard, quand la secrétaire adjointe de FO au centre hospitalier Gisèle Nogier décrit l’épuisement du personnel : « c’est un cercle vicieux, le travail de soignant est déjà très lourd, et on nous rajoute de plus en plus de tâches. » S’ajoute à cela une polyvalence décrite comme imposée et imbécile par les syndicalistes : « n’importe qui peut aller remplacer n’importe où, au détriment de l’efficacité, on désorganise les services », note Gisèle Nogier.

Une polyvalence que Boris Vigne craint de voir exploser avec la mise en place de groupements hospitaliers de territoire, « un système de mutualisation entre les établissements pour faire des économies, explique le syndicaliste. On va peut-être avoir une baisse de la chirurgie conventionnelle et voir des salariés appelés à la mobilité géographique, c’est légalement prévu. » En clair, un infirmier de l’hôpital de Bagnols pourrait être amené à aller ponctuellement aider à Nîmes ou Alès, et inversement. Une réorganisation qui serait, toujours d’après le cégétiste, « un plan social déguisé. » Alors forcément, ça ne passe pas, surtout que l’ère de la flexibilité semble déjà arrivée : « on rappelle des agents sur les repos et pendant les congés d’été », tonne Gisèle Nogier, quand la secrétaire de la CGT à l’hôpital bagnolais Jocelyne Lazare rappelle que « la loi l’interdit, mais on devient hyper flexibles. »

« C’est l’usager qui va morfler derrière »

D’où cette manifestation, à laquelle les usagers étaient également invités, car « le plus important, c’est l’usager qui va morfler derrière », affirme Boris Vigne, décrivant des patients qui ont « régulièrement à faire 5 à 6 heures d’attente. » « La gestion comptable a ses limites, on a un centre hospitalier quasi neuf, sauf qu’on n’a plus personne pour le faire fonctionner », estime pour sa part le secrétaire de l’union locale CGT Patrick Lescure avant que Boris Vigne ne lance que « cette gestion froide et imbécile menace la sécurité des usagers. »

Alors les grévistes en appellent aux politiques : « il va falloir qu’ils se positionnent, note Boris Vigne. Les personnels de santé et les usagers les attendent au tournant. » D’autres actions pourraient suivre rapidement.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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