Ne l'appelez plus Patrick Malavieille. Non. Appelez-le par son blaze, "Mala", ou encore "Puff Mala". Une dédicace au rappeur new-yorkais qui a bercé l'adolescence du communiste. La passion du rap, l'élu de la Grand'Combe l'a toujours cachée. Trop de stéréotypes dans l'hémicycle ! Quoi ? Vous l'imaginez, vous, combattre la politique d'austérité de Macron sur du MHD* ? Vous le voyez remercier par un DAB* le président Bouad pour sa rallonge de 200 000€ à la culture ?

Non, Mala, lui, sait se tenir. Il est adepte du vivons heureux, vivons caché. Après c'est vrai, l'envie de faire un featuring avec Procida l'a bien tenté… Mais la Crapola, ce n'est pas sa tasse de thé. Mala, lui, aime la beauté des mots, la puissance du verbe. Alors, quand un jeune élu FN demande au Département "de ne plus financer le rap à la sauce Médine", Mala est vénère ! Wesh ! En politique comme dans la musique, on touche pas aux potos. Ni une ni deux, Mala fait tomber la veste, rentre ses épaules et fronce les sourcils. Dans un flow à la Grand Corps Malade feat ce gros lascar de Victor Hugo, il clashe :

"Vous êtes ce qui bave, ignore, insulte et nuit ;

La montagne du mal est dans votre âme naine.

Plus le coeur est petit, plus il y tient de haine !"

Et vlan ! Sous les applaudissements de ses fans, Mala triomphe. Les Arènes de Nîmes ? Soyons fous... Denis Bouad proposera dès demain son affiche au Festival de cet été. En attendant, tout le Gard meurt d'envie d'entendre la réponse de Nicolas Meizonnet, sur un air d'Yvette Horner…

Coralie Mollaret et Tony Duret. 

*MHD, de son vrai nom Mohamed Sylla est un rappeur français né en Vendée. 

*Le DAB est un mouvement où le danseur place son visage dans le pli du coude, tout en pointant le ciel dans la direction opposée avec les deux bras parallèles.