DIMANCHE VILLAGES À St-Géniès-de-Comolas, deux lieux et deux ambiances pour le 11-novembre
Côté pile, une jolie cérémonie au monument aux morts du cimetière, avec les enfants de l’école élémentaire au chant. Côté face, une inauguration de la place du 11-novembre théâtre de règlements de comptes entre le maire et des opposants.
C’est peu dire que le 11 novembre est sorti de l’ordinaire ce samedi dans le petit village de Saint-Géniès-de-Comolas, entre Bagnols et Roquemaure.
La commémoration…
Déjà parce que le secrétaire général de la préfecture François Lalanne et le député Anthony Cellier avaient fait le déplacement, ensuite parce que 35 élèves de l’école élémentaire du village ont participé à la commémoration. « Je suis très fier, ça fait dix ans que nous attendions la participation des enfants », a souligné le maire Olivier Jouve. Après un discours sobre de l’édile, faisant l’éloge de « la tolérance, de la fraternité et du partage » mais mettant en garde sur la fragilité de la paix, les enfants, accompagnés par la chorale du village, ont chanté la Marseillaise.
Le député Anthony Cellier insistera ensuite sur le devoir de mémoire, quand François Lalanne lira le message de la Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, plaçant 1917 comme « un tournant de la guerre déterminant pour le XXe siècle » et soulignant le centenaire du statut de Pupille de la Nation. La cérémonie s’achèvera par le fleurissement du monument aux morts, auquel les enfants ont largement participé, chacun déposant une fleur.
Tout le monde s’est ensuite dirigé vers la place du 11-novembre, véritable centre névralgique du village entièrement repensé et rénové. En arrivant sur place, on constate que trois grands pans de tissu noir barrent la façade jouxtant le lieu prévu de prise de parole, à côté d’une banderole signée de « l’Association pour un environnement choisi », sur laquelle il est écrit que « les administrés veulent être concertés » concernant les projets communaux.
… puis les règlements de comptes
Olivier Jouve semble faire contre mauvaise fortune bon coeur, et explique à la presse qu’il s’agit d’opposants « qui font ça pour préparer l’élection derrière » et qu’il trouve ça « assez bas et ridicule, surtout le 11 novembre. » Quelques minutes plus tard à la tribune, le maire adoptera une tout autre ton, remerciant ironiquement les responsables de cette décoration impromptue pour « cet accueil à la Daesh », allusion aux drapeaux noirs déployés sur la place, avant d’enfoncer le clou en citant l’encyclopédie en ligne Wikipedia, « sur laquelle il est écrit que le drapeau noir est utilisé principalement par les pirates, les anarchistes, les fascistes et certains groupes islamistes. » Plus tard, il traitera les mêmes opposants de « misérables », à l’issue d’une anecdote concernant sa plus jeune fille, victime de propos désobligeants de ses petits camarades à l’école parce qu’elle est la fille du maire.
Sur le fond, les travaux se sont déroulés en deux phases : la première portée par le Syndicat AEP de Lirac sur les réseaux, pour 600 000 euros et la seconde, bien plus visible, qui a consisté en la modification de l’axe de la route, la reprise des trottoirs et leur élargissement, l’implantation de bancs et de nouveaux candélabres, le tout pour 630 000 euros hors taxes. Une somme subventionnée par l’Etat à hauteur de 110 000 euros, le Département à hauteur de 100 000 euros et l’Agglo du Gard rhodanien, via les fonds de concours, pour 72 000 euros. La commune a quant à elle financé 289 000 euros. « Et ces travaux n’augmenteront pas les impôts de la commune comme certains le disent », ajoutera Olivier Jouve, avant d’en remettre une couche en dénonçant « l’acharnement imbécile » de certains contre ce projet. Et le maire d’annoncer que lui et son équipe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : « la salle des fêtes, le pôle santé et les logements sociaux pour les personnes âgées, nous les ferons d’ici à la fin du mandat. »
Thierry ALLARD