Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.10.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 4378 fois

DURFORT Paléa les mettra tous sur la paille

Une maison durfortoise en bois et en paille entièrement conçue par Paléa. (Photo Paléa DR)

De la maçonnerie générale à la conception bioclimatique, il n’y a qu’un pas. Julien Notaise l’a franchi en 2017. Depuis, son entreprise basée à Durfort dans le Piémont cévenol est exclusivement orientée dans l’écoconstruction intégrant la botte de paille dans ses méthodes.

« J’en suis convaincu : la paille c’est l’avenir de la construction au XXIe siècle. » Par ces mots, Julien Notaise justifie la réorientation de l’entreprise qui a longtemps porté son nom avant de devenir "Paléa"(*) en 2017. Titulaire d’une thèse en phytopathologie moléculaire, le quadragénaire épouse le bâtiment en 2000. L’obtention d’un CAP maçonnerie débouche en effet sur la création de l’entreprise Notaise en 2005. En parallèle de ses chantiers, alternant le neuf et la rénovation, Julien Notaise enrichit ses compétences en matière de conception bioclimatique, d’usage de matériaux bio-sourcés, d’étanchéité…

En 2017 donc, le virage est opéré pour ne plus faire que de l’écoconstruction. En plus d’un engagement farouche en faveur de la transition écologique, matérialisé par sa présidence bénévole d’une coopérative citoyenne de production d’énergie, le Durfortois poursuit un grand défi : « Montrer que la paille ce n’est pas que les 3 petits cochons, car malheureusement c’est ça la référence. »

Une start-up qui a le vent en poupe

Surtout au cœur d’une région Occitanie marquée par « une forte culture de la pierre ». La deuxième place obtenue par l’entreprise cévenole au concours économique d’Alès Audace, pour son projet de modules bois/paille, contribue à sa notoriété grandissante. Entièrement personnalisables, ces petits studios de jardin présentent bien des atouts : pour loger un parent, ouvrir un cabinet de praticien, un bureau pour le télétravail ou une salle de sport, entre autres.

Salariée de l’entreprise durfortoise depuis septembre 2020, Gwendoline Attia est chargée de leur commercialisation. Engagée pour ses compétences et ses « valeurs humaines », cette passionnée d’architecture se dit heureuse d’appartenir à « une PME engagée, sincère et transparente, en plein développement ». Avec seulement 45 000 euros de capital, Paléa est une start-up qui a le vent en poupe. Julien Notaise ne le sait que trop bien et veut maîtriser son expansion.

L'épaisseur de la paille permet une isolation performante. (Photo Paléa DR)

En plus de l’extension et de la rénovation qui sont monnaie courante, l’entrepreneur se verrait bien activer le mode "clé en main". Comprenez la construction de maisons individuelles de A à Z. « Nous en sommes capables. Il ne manque que la partie plomberie et électricité au niveau des assurances, mais c’est en cours », promet le quadragénaire. La maison sur mesure conçue pour une retraitée durfortoise en 2019 en est le parfait exemple. Sur un terrain où la déclivité est importante, la conception de cette demeure a mis en exergue l’expertise de Paléa sur le plan technique, son « point fort ».

Constituée d’une ossature bois isolée en bottes de paille pour se parer des surchauffes estivales, la maison dispose d’un débord de toiture qui la protège des rayons solaires directs et de menuiseries mixtes bois/alu en triple vitrage pour atténuer les rayons indirects. Côté prix, « ils sont très variables mais se situent dans une fourchette plutôt haute ». Ce qui offre à Paléa une cible clients composée essentiellement « de personnes à la retraite ou proches de l’être, mais aussi d’actifs d’une quarantaine d’années ».

Parce qu’il veut la jouer collectif en transmettant son savoir-faire et sa passion, Julien Notaise envisage la création d’un "pôle Paléa" pour « former les gens » et ainsi « démocratiser l’usage de la paille pour lui donner une place plus importante dans le paysage de la construction ».

Corentin Migoule

(*) signifie « paille » en latin.

Corentin Migoule

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