ÉDITORIAL Arnaud Bord ou la récompense du travail accompli
Dans le Gard, il est le seul membre du Parti socialiste à avoir été choisi pour l’union de la Gauche aux Législatives. « Il », c’est l’Alésien Arnaud Bord, premier fédéral du parti dans le département. Opposé à l'accord avec Jean-Luc Mélenchon, le sénateur Denis Bouad accuse son camarade de la jouer trop perso... Il se trompe. D’ailleurs, faut-il rappeler à Denis Bouad qu’aux précédentes Législatives en 2017, c’est lui qui n'en avait fait qu'à sa tête en soutenant « son ami » Olivier Gaillard au détriment de la candidate investie, elle, par le PS, Nelly Frontanau ? En politique comme partout, les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs...
À bientôt 40 ans, Arnaud Bord n’est ni un « fils de », ni un apparatchik. Le Cévenol a bâti sa culture politique au gré de ses combats syndicaux, notamment à Call Expert où il fut responsable d’une plateforme téléphonique. Militant CGT depuis 20 ans, il a été président du conseil de Prud’hommes d’Alès. Les jugements bossés tard le soir, les audiences interminables… Ce père de quatre enfants compense sa frustration de ne pas avoir fait de longues études par un travail acharné. Son entrée au PS s'est faite en 2014, lancé à l'époque par le député Fabrice Verdier. Arnaud Bord est d’abord un militant, au service des élus pour les campagnes électorales. En 2017, après la débâcle de la Présidentielle, l'Alésien ne quitte pas le navire socialiste quand d’autres, par opportunisme, cèdent aux sirènes Macronistes. Secrétaire à la fédération, il aide le maire de Vauvert, Jean Denat, à tenir la barre, à faire en sorte que le bateau ne coule pas. Lors des élections, Arnaud Bord cède à plusieurs reprises sa place à ses camarades. Il s'efface d'abord aux Municipales à Alès derrière le communiste Paul Planque, puis aux Départementales laissant la première place à Ghislain Chassary sur le canton de Rousson. C’est ça la jouer trop perso ?
Devenu patron du PS, Arnaud Bord poursuit le chantier de Jean Denat. Certes, dans l'animation du PS, tout n’est pas parfait. Toutefois, son investiture sur la 4e circonscription est une reconnaissance de son travail, de son investissement. Pour cette échéance, son principal adversaire sera certainement Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux et conseiller départemental. L'affiche électorale promet d'être belle, celle de deux candidats travailleurs aux visions distinctes de la société. Reste à savoir qui sera en capacité de rallier le plus d'électeurs à sa cause, sur un territoire où le RN a réalisé près de 56 % au second tour de la Présidentielle. Comme le dit l'expression, c'est à la fin du bal que l'on paie les musiciens.... Et si au soir du 19 juin, le maître d'orchestre se nomme Jean-Luc Mélenchon, nul doute que Denis Bouad reverra sa partition ! Comme souvent...
Coralie Mollaret
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