Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 30.04.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 22526 fois

ÉDITORIAL C'est l'histoire d'un président réélu soi-disant détesté...

Photo via MaxPPP - Gao Jing

Ils ont tout fait pour faire croire à un rejet massif d'Emmanuel Macron, le Président des riches, le Président arrivé en 2017 à l'Élysée comme une anomalie. Sauf que même si le discours martelé à fini par imprimer la rétine de certains, il n'en demeure pas moins que le 10 avril dernier, le doute s'est installé : est-ce que finalement le Président candidat n'aurait pas un peu de soutien dans ce pays ? Hier soir à 20 heures, le doute n'était plus permis. Emmanuel Macron est apprécié d'une bonne partie des Français. Probablement pas la majorité certes. Car sans le report des voix des Républicains, de La France insoumise, et des autres électeurs de Gauche, difficile d'imaginer qu'il aurait pu s'imposer aussi largement face à Marine le Pen. Probablement que face à Jean-Luc Mélenchon, si d'aventure ce dernier avait réussi son pari d'accéder au second tour, la partie de manivelles n'aurait pas été la même. N'empêche, rien ne dit qu'au bout, Emmanuel Macron, une nouvelle fois, ne l'aurait pas emporté. En tout état de cause, que cela plaise ou pas, le Président réélu a fait la démonstration que l'exercice du pouvoir a été un atout pour lui. Et les deux évènements inédits, la crise covid et la guerre en Ukraine et sa manière de les gérer, ont prouvé s'il le fallait, qu'il avait bien la carrure d'un chef d'État. Désormais, en sus, il signe ce dimanche une victoire historique. D'abord, il est désormais au même rang que François Mitterrand ou Jacques Chirac, élus deux fois consécutivement au suffrage universel direct. Par ailleurs, il devient le premier chef d'État sortant de l’histoire de la Ve République réélu hors période de cohabitation. Reste à savoir comment il compte faire fructifier les fruits de cette séquence démocratique. Est-ce qu'il prendra en compte les voix du second tour d'une partie de la France qui n'était pas acquise à sa cause au premier ? Est-ce qu'il mettra à profit la colère et le désespoir auxquels il a dû faire face dans ses rencontres avec les Français lors de l'entre-deux tours pour infléchir sa politique libérale ? Fera-t-il un geste fort comme par exemple renoncer à son projet de révisions des retraites ? Les réponses viendront dans les prochains mois... Une chose est certaine : les cinq prochaines années seront encore plus intéressantes d'autant qu'Emmanuel Macron sera pleinement détaché des questions autour de sa réélection puisqu'il ne pourra plus se représenter... Comment appelle-t-on, déjà, un Président libre ?

Abdel Samari

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