ÉDITORIAL Coronavirus : plus on teste, plus on trouve
Alors que le pass vaccinal est entré en vigueur hier lundi et que l'épidémie de coronavirus continue sa course infernale, rien que pour le Gard, on compte un taux d'incidence à son paroxysme avec 3 276 cas pour 100 000 habitants. On se demande bien pourquoi le Gouvernement a annoncé la semaine dernière un desserrement de l'étau dans les prochains jours. Il y a comme un paradoxe difficilement compréhensible. Peut-être parce que la stratégie a changé ? Alors que tout été fait depuis deux ans pour éviter aux Français de se contaminer, aujourd'hui, la réalité est peut-être inversée : que tout le monde l'attrape. Surtout le variant Omicron qui représente à ce stade 93% des contaminations dans le département selon Covid-Tracker. Il semble n'avoir que de menus effets. C'est partiellement vrai. Car ce dernier variant du coronavirus ne produit pas une hausse spectaculaire des entrées en réanimation mais il n'empêche pas les hospitalisations. Et reconnaissons que pour un rhume ou une gastro, il est assez rare de débarquer aux urgences et ensuite d'être hospitalisé. Alors pourquoi un relâchement sur les mesures de restrictions ? Probablement parce que la grande majorité des gens sont vaccinés. Double ou triple dose. Mais c'était déjà le cas au moment des fêtes non ? Et pourtant, on nous a demandé de limiter les contacts ? Autre explication avancée par des spécialistes : le niveau de test covid en France. Il est à un niveau record. Il en va ainsi que dans le Gard où on observe à l'heure actuelle des taux de positivité à plus de 20%. Plus on teste, plus on trouve. Conjugué à la grippe et aux virus de saison, il ne va pas rester grand monde pour se lever le matin. Pour ne pas que la machine économique se grippe, pour que les enfants puissent se rendre normalement dans les établissements scolaires, pour que les personnels soignants puissent continuer à travailler, il est préférable de ne pas savoir. Ou de fermer les yeux. Reprendre une vie normale, c'est le nouveau message à la mode. Même un représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'imagine dès 2022 en Europe. Et le pass vaccinal au fait, on en fait quoi ? Il faudra le dégainer encore quelques semaines. Et après ? Il restera dans les livres d'histoire ? Jusqu'au prochain variant...
Abdel Samari