ÉDITORIAL Des femmes formidables
Elles sont quatre sur la ligne de départ pour la Présidentielle 2022. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Marine Le Pen (Rassemblement national), Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Valérie Pécresse (Les Républicains). Le double par rapport à 2017. Un signe enfin que la place de la femme en politique s'élargie au détriment de ceux qui ont conservé le pouvoir, longtemps, très longtemps. Qu'est-ce que cela change ? Beaucoup de choses. D'abord, cela montre qu'un pays comme la France avance pas à pas. Les lois sur la parité sont passé par là, soyons honnête. Alors quand certains veulent les remettre en cause... La réalité est pourtant là : oui, il y a des femmes en politique, des avocates, des femmes médecins, des dirigeantes de grands groupes, de grands hôpitaux, mais elles sont encore trop nombreuses dans les métiers en première ligne. Ces fameux emplois essentiels pendant la crise covid. Ce sont souvent elles qui s'occupent de nos aînés, de nos enfants, de nos proches porteurs d'handicap. Ce sont encore trop régulièrement elles qui sont aux caisses des supermarchés, aux ménages chez les particuliers. Elles qui sont chez elle à garder leur progéniture, à faire faire les devoirs, à emmener chez le dentiste, faire les courses, etc. Elles qui constatent que leur rémunération n'est pas à la hauteur de leurs voisins, qui exercent très précisément le même travail et les mêmes responsabilités. Ce mardi, à l'occasion de la Journée internationale des droits de la femme, elles le diront dans plusieurs villes de France dont Nîmes ou encore Alès. Est-ce que cela changera quelque chose ? Probablement pas. Mais à force d'insister... Un peu comme pour ces femmes qui ont eu le courage de dénoncer publiquement les agissements de ces hommes qui pensent bénéficier d'un pouvoir absolu y compris celui le plus sordide. Elles le disent haut et fort à présent ! Sans se cacher, sans honte. Et le crient même le plus fortement possible pour être parfaitement entendues. Des femmes formidables. Des femmes courageuses. Comme ces mères de famille qui tiennent à bout de bras dans les bourgs d'Ukraine leur bébé pour fuir la guerre, espérant approcher le plus vite possible des frontières polonaises. Un sac à dos avec quelques vivres, quelques couches et quelques maigres espoirs. Comme elles, nous aussi on voudrait que notre destin ne soit pas lié au choix d'un dirigeant russe qui n'a rien trouvé de mieux à faire, pour se faire respecter, que de balancer l'artillerie lourde sur des civils innocents. Comme elles, comme les Ukrainiennes, nous aussi, on voudrait que la liberté, l'égalité et la fraternité aient encore du sens dans notre époque moderne.
Abdel Samari