ÉDITORIAL Et les qualifiés sont...
Cette fois c'en est bel et bien fini de l'insoutenable suspense qui régnait depuis plusieurs semaines au sein de la famille Les Républicains. Hier après-midi, après une campagne qui a vu les candidats à l'investiture sillonner la France tous azimuts et multiplier les apparitions télévisées, la consultation publique organisée sous forme de vote réservé aux élus et aux 139 918 adhérents à jour de cotisation a livré son verdict. Et là où l'on attendait plutôt les poids lourds du mouvement gaulliste, Michel Barnier et Xavier Bertrand, ce sont finalement le challenger Éric Ciotti et Valérie Pécresse qui ont passé le cut et les ont coiffés au poteau. Avec respectivement 25,58% et 25% des voix, les deux vainqueurs du jour pourront revendiquer d'avoir été bien "élus" puisque le taux de participation de 80,89 % ferait rêver n'importe quel candidat à n'importe quelle élection. Il n'aura pas manqué grand chose au plénipotentiaire Michel Barnier (23,93%) et au président de la Région des Hauts de France (22,36%) - qui paye peut-être là son retour tardif dans le giron LR - et à peu près tout à la cinquième roue du carrosse républicain, Philippe Juvin (3,13%). Ceci posé, Les Républicains n'en sont qu'aux prémices d'un chemin laborieux censé les conduire à la victoire lors de la Présidentielle. Et d'ici avril prochain, la belle unité affichée publiquement jusqu'ici ne devra pas se découdre d'un fil au risque de laisser échapper une belle occasion de figurer au second tour du scrutin. Ce qui ne coule pas de source puisqu'à l'issue de ce congrès, les trois blackboulés du jour ont clairement affiché leur position en affirmant qu'ils voteront en faveur de la présidente de la Région Île-de-France lors de l'ultime face-à-face fratricide. Avec le risque d'être désavoués par le vote des militants qui ont placé en tête le très droitiste et radical député des Alpes-Maritimes et qui, en cas d'échec de leur favori, seraient peut-être tentés par la suite d'aller voir si l'herbe est plus verte du côté de chez Zemmour et de Marine Le Pen... On imagine sans peine que les tractations vont aller bon train d'ici vendredi prochain, date de clôture de la campagne, même si les cinq mousquetaires-candidats LR ont promis de s'aligner derrière leur futur(e) champion(ne) et à soutenir sa campagne. Alors, un pour tous, tous pour un ? On verra bien ce qu'il en adviendra par la suite... Nouveau verdict samedi à 14 heures.
Philippe GAVILLET de PENEY