ÉDITORIAL Législatives : qui pourrait s'imposer dans le Gard ?
Il va falloir encore tracter, faire des sourires, jouer encore un peu la comédie. Convaincre surtout. Le 12 juin, jour du premier tour des Législatives est déjà proche. Et la sentence va tomber. Pour certains, la déception sera immense. Le poids du national aura fait son effet sans laisser beaucoup de chances aux candidats libres. Ce matin, on ne va pas donner le résultat du premier tour bien sûr mais on peut aisément interpréter les forces en présence et les capacités de chacun. Il y a d'abord de grandes chances que sur les six circonscriptions du Gard, le bloc des trois "majeurs" soit en pôle position. La majorité présidentielle avec de nombreux députés sortants. La Nupes, qui aura bénéficié d'une exposition médiatique inégalée. Et le Rassemblement national, qui sort de la présidentielle de 2022 en meilleur état qu'en 2017. Démarrons par la première circonscription. Françoise Dumas, la députée LREM bénéficie de la prime au sortante. Et ne devrait pas être trop embêtée sur sa Droite avec la républicaine Véronique Gardeur-Bancel. Charles Menard chez les insoumis peut se satisfaire du socle de la Présidentielle laissé par Jean-Luc Melenchon avec près de 16 000 voix sur ce territoire gardois. Mais il y a des chances que Yoann Gillet pour le RN arrive en tête. En 2017, il avait été devancé par Françoise Dumas de seulement 200 voix au premier tour. Et cette fois-ci, la vague Macron ne sera pas au rendez-vous. Sur la deuxième circonscription, tout le monde imagine qu'Yvan Lachaud en sera. Il faut dire qu'il a bien été aidé par la Gauche qui a préféré faire le choix d'une inconnue plutôt que celui de Katy Guyot, l'adjointe au maire de Vauvert. Nicolas Meizonnet, le député sortant aura plus de mal que Gilbert Collard en 2017 mais les plus de 24 000 voix de Marine le Pen à la Présidentielle d'il y a quelques semaines lui offriront une belle rampe de lancement. Frédéric Touzellier chez Les Républicains pourrait jouer de son côté les troubles fêtes avec une campagne de terrain efficace. Un mot sur la troisième circonscription même si Anthony Cellier, le député LREM sortant ne devrait pas rencontrer beaucoup d'obstacles, Emmanuel Macron ayant réalisé un score positif il y a un mois dans le Gard Rhodanien. Le RN devrait toutefois pouvoir franchir le premier tour. La quatrième circonscription devait offrir un boulevard à Philippe Ribot, le maire de Saint-Privat-des-Vieux et président des maires du Gard. Mais la multiplication des candidats à Droite devrait contrarier ses plans. Et c'est potentiellement Arnaud Bord, le premier fédéral du Gard du Parti socialiste et candidat de l'union de la Gauche qui pourrait en profiter. Sur la cinquième, la députée sortante Catherine Daufès-Roux aura fort à faire face au RN arrivé en tête au premier tour de la Présidentielle et Michel Sala, maire de Saint-Félix-de-Pallières pour la Nupes. Enfin, sur la sixième circonscription, le jeu est encore plus ouvert. Philippe Berta va tenter le tout pour le tout mais il va devoir s'extirper du piège lancé par le républicain François Courdil, ultra soutenu à Nîmes et Uzès et dont la campagne est millimétrée. Sous oublier un Rassemblement national arrivé en tête sur la circonscription à la présidentielle et un Nicolas Cadène, invité surprise, et qui pourrait bénéficier d'un report des voix de Mélenchon arrivé en troisième position mais avec seulement 300 voix d'écart avec Emmanuel Macron. Voilà un match qui s'annonce très intéressant... Cela dit, il reste encore quelques petites semaines pour tous les potentiels députés de jeter leur dernière énergie dans la bataille. D'autant qu'une élection, tout le monde le dit, n'est jamais jouée d'avance.
Abdel Samari