Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.08.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 8712 fois

FAIT DU JOUR Alès : Amandine, une mécanicienne pas comme les autres

Amandine, 31 ans est passionnée de mécanique depuis son plus jeune âge (Photo : CM)

Amandine est mécanicienne au garage Renault d'Alès (Photo : CM)

À 31 ans, la jeune femme est l’une des rares mécaniciennes femmes d’Alès. Une caractéristique qui lui vaut parfois les railleries de clients. Rencontre avec une Gardoise pas comme les autres. 

« Petite, j’étais à cheval avec une clé de serrage dans la bouche ! », raconte fièrement Amandine Meger, les mains noircies par le cambouis. En une image, voilà résumé l'avenir tout tracé qui attendait la Gardoise, aujourd'hui mécanicienne au garage Renault d’Alès. À 31 ans, Amandine est l'une des rares femmes à exercer ce métier dans la commune. D'ailleurs, nombreux sont les clients du garage qui commentent la présence de cette atypique boute-en-train.

« À 9 ans, je faisais ma première vidange ! » 

Plus qu'un métier, la mécanique est pour elle une véritable passion, transmise par son grand-père, Jean-Pierre : « à six ans, je le regardais bricoler sa vieille Renault 19. Puis à neuf ans, mon père me laissait faire ma première vidange ! », se souvient-elle amusée. Dans sa famille, « soit on est dans les voitures, soit dans les taureaux : mon cousin possède la manade Valadas à Quissac ». Le nez dans les moteurs la semaine, Amandine est sur un cheval le week-end pour aider à nourrir, déplacer ou trier les taureaux.

Amandine, le nez dans le moteur d'une Twingo (Photo : CM)

C'est en classe de troisième, au collège de Quissac, qu'Amandine confirme sa passion pour l'automobile : « J'ai profité d'un stage en immersion dans une entreprise pour intégrer un garage de Montmirat. C’est là que j’ai réparé ma première voiture : une Deudeuche ! » L’adolescente poursuit ses études au lycée privé Lasalle à Alès, en bac pro mécanique. Au départ, son entourage et, en particulier ses parents, sont sceptiques : « mon caractère était assez doux, ils avaient peur que je me fasse marcher dessus. » 

Les débuts sont difficiles. Aussi bien dans la vie active que l'univers scolaire, une femme doit batailler dans un milieu d'hommes : « Finalement mes études m’ont changée et, au contraire, je suis devenue plus forte », analyse Amandine. Le premier défi relevé, la Gardoise doit en affronter d'autres sur le marché du travail. Son diplôme en poche, elle « vadrouille à gauche à droite », en Lozère puis à Lyon. Âgée alors de 24 ans, la jeune femme décide de rentrer dans le Gard et se met à son compte en tant qu’auto-entrepreneuse.

« Les hommes ne me faisaient pas confiance » 

« Franchement ? », interpelle-t-elle, « ça a été une expérience très compliquée. Je n’avais pratiquement que des clientes femmes. Les hommes ne me faisaient pas confiance, j'avais toujours des réflexions. En Cévennes, tu trouveras rarement des femmes à des postes de responsabilité ! » Amandine abandonne et se fait embaucher en tant que salariée à Norauto puis intègre le concessionnaire Renault d'Alès : « ça fait quatre ans que je suis ici. Il y a vraiment une bonne ambiance ! »

Son chef est assez fier de sa jeune pousse : « elle est compétente et ne se laisse pas faire. C’est elle qui me remplace derrière le bureau lorsque je suis en vacances ». Une belle preuve de confianceSi l’ambiance de la société est bonne, quelques clients ont encore du mal à s'y faire : « on me fait encore des réflexions, on me dit parfois d’aller faire la vaisselle, le ménage ! Un jour quelqu'un m'a même craché dessus. » Ces incidents n’abîment en rien son amour de la mécanique qui la rend « plus calme et apaisée ».

Sa pratique lui réserve parfois des surprises : « un jour en plein hiver, j’ai découvert un chaton vivant dans le moteur d’une 206 ! » Son avenir, la jeune femme le voit dans le développement de ses compétences avec une formation plus poussée en matière de véhicules électriques. « Plus tard, j'aimerais terminer à l’accueil pour gérer les problèmes des clients », espère Amandine, « pour ça, il faut encore que je m'apaise un peu et que je gagne en maturité ».

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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