Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 05.01.2017 - eloise-levesque - 2 min  - vu 629 fois

FAIT DU JOUR Alès : quel avenir pour la Bourse du travail délabrée ?

Plusieurs fenêtres cassées qui font rentrer le froid. EL/OG

Bourse du travail d'Alès. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Tandis que la ville traîne des pieds depuis des années pour la restaurer, la Bourse du travail d'Alès mal entretenue continue de se dégrader. Aujourd'hui, avec l'obtention de l'ANRU 2 sur le quartier de Rochebelle, l'association gestionnaire repart au combat.

Sol arraché, humidité, fenêtre cassées, manque d'isolation, la Bourse du travail d'Alès part en lambeau. "Quand il pleut, des morceaux de peinture nous tombent sur la tête. L'hiver, les radiateurs sont brûlants mais on grelotte. Le concierge qui habite sur place ne peut pas se chauffer", fustige Bernard Vire, président du conseil d'administration. Le dossier est sur le bureau de Max Roustan depuis des années mais il reste au point mort. Seule une partie de la toiture et de l'électricité ont été refaites au début des années 2000.

Un lieu historique

De son côté, le premier magistrat a toujours montré peu d'accointances avec les syndicats, c'est le moins que l'on puisse dire. Pourtant, ces derniers le revendiquent : "C'est un lieu porteur d'histoire pour Alès, pas seulement un local syndical".  Construit en 1870 sur les berges du Gardon, ce dernier a successivement accueilli une filature, une caserne militaire, un hôpital, et enfin les travailleurs du bassin. "C'est un symbole pour les anciens mineurs", insiste Bernard Vire.

Aujourd'hui, le bâtiment abrite les bureaux de six syndicats : CGT, CFDT, FO, CFTC, Solidaires et FSU. Chacun anime des permanences, et des expositions sont organisées régulièrement. "Rien qu'avec nos permanences juridiques, nous avons reçu 1 220 personnes en 2015. Et au total 10 000 ont franchi la porte de la Bourse", assure l'ancien secrétaire général de l'union locale CGT.

Des plafonds humides. EL/OG

C'est aussi un lieu culturel ponctuellement prêté à des associations. On citera le festival des Atypiques ou encore l'automne palestinien. "Nous y organisons nos réunions mensuelles et quelques événements officiels. Mais on pourrait faire plus de choses si c'était en meilleur état. On voulait organiser le concert de Mouss et Akim (ex-Zebda) là-bas le 18 novembre prochain, mais les normes de sécurité étaient insuffisantes en cas de sortie en urgence. Sans compter l'acoustique. C'est mal isolé et ça résonne", déplore Françoise Leblon, présidente de l'association France Palestine Alès Cévennes.

Le sol des années 60 soupçonné d'être amianté. EL/OG

Ce jeudi, cinq syndicats du conseil d'administration - excluant la CFDT - ont demandé audience auprès de Max Roustan, dossier à l'appui. Après des années de silence, ils souhaitent profiter de l'ANRU 2 pour faire des propositions et bénéficier d'aides de l'Etat. D'autant que le bâtiment est classé patrimoine culturel depuis les années 80. "Il faut refaire la toiture, changer les menuiseries, isoler, installer des portes coupe-feu et un accès handicapé. Une rampe pourrait suffire. On pourrait aménager une salle commune en bas pour permettre aux personnes à mobilité réduite de venir à nos permanences. Des travaux pourraient aussi être réalisés avec des chantiers d'insertion", avance Bernard Vire.

Pour le moment, l'édile n'a pas répondu ni aux sollicitations du groupe, ni à celle de notre rédaction. Qu'à cela ne tienne. Les syndicats ont l'intention de monter jusqu'au sous-préfet, celui qui "tient les cordons de la bourse".

Eloïse Levesque

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