FAIT DU SOIR L'abattoir du Vigan se cherche un nouveau propriétaire

Le Pays viganais souhaiterait partager la propriété de l'abattoir pour permettre à la coopérative paysanne d'investir
- Archive DRLes coopérateurs de l'abattoir ont besoin d'investir dans l'outil tandis que le propriétaire des locaux, le Pays viganais, ne peut plus assumer seul la charge de l'équipement. La sous-préfète du Vigan, Anne Levasseur, a réuni les acteurs pour une réflexion commune, avec l'appui de la Chambre d'agriculture. Le souhait serait qu'une société d'économie mixte devienne propriétaire des locaux, pouvant même être utile, à terme, à un nouvel abattoir d'Alès. Mais Département et Région, qui pourraient abonder les investissements, ne souhaitent pas y participer.
Un équilibre, certes, mais qui ne suffit pas à envisager l'avenir. Contrairement à celles de nombreux abattoirs en France, les finances de celui du Vigan sont à l'équilibre, notamment en raison du modèle qui le fait vivre depuis 2018 et oblige une partie des éleveurs à devenir tâcheron, au moins une fois par semaine (relire ici un reportage à l'abattoir de janvier 2023). Une satisfaction, mais cela ne permet pas de réaliser les investissements nécessaires de mise aux normes.
"On avait pour objectif de racheter l'abattoir", explique Stéphane Thiry, éleveur de bovins à Bez-et-Esparon et l'un des quinze, sur la cinquantaine d'éleveurs qui utilisent l'abattoir, à faire aussi tâcheron le mardi. Car, en face, la communauté de communes du Pays viganais souhaiterait abandonner la propriété des murs, qu'elle a dû récupérer dans les années 2000 et qui plombent, aujourd'hui encore, son budget.
"C'est une des causes de notre situation financière", confirme Régis Bayle, président du Pays viganais depuis 2020, dont la sous-préfecture confirme les efforts constants de désendettement. Les subventions d'équilibre, versées au mitan des années 2010, pèsent encore sur le Pays viganais. "De toute façon, précise Régis Bayle, un rapport de la Chambre régionale des comptes avait intimé l'ordre à la communauté de communes d'arrêter ses subventions d'équilibre de 100 000 ou 150 000 € chaque année."
Mais le Pays viganais est resté propriétaire, depuis 2017, à la suite des vidéos choquantes de L 214. Et si le modèle d'abattage a totalement changé, la communauté de communes "continue de rembourser des emprunts, jusqu'en 2030", précise Régis Bayle. Au rythme d'environ 40 000 € par an. L'abattoir, lui, aurait une valeur de 250 000 €, selon l'estimation des Domaines. "Cela correspond, à peu près, au capital de dette à rembourser", résume Régis Bayle.
250 000 €, un montant bien trop élevé pour la coopérative paysanne qui utilise l'abattoir. "On n'a pas assez de fonds propres", confirme Stéphane Thiry. D'autant que si la coopérative paysanne souhaite acquérir l'équipement, c'est pour le développer, et donc investir. "On a une mise aux normes à faire, notamment sur le système de froid, car les normes changent très souvent. Ce n'est pas une question de confort, insiste Stéphane Thiry : si, aujourd'hui, on a un gros pépin, on sera obligés de fermer. Et puis, on souhaiterait créer un atelier de transformation pour être plus attractifs pour les éleveurs qui font de la vente directe." Selon Régis Bayle, l'investissement serait compris entre 800 000 € et un million d'euros.
"Ni la Région, ni le Département ne souhaitent venir au capital de la société d'économie mixte"
Régis Bayle, président du Pays viganais
"Alors, on s'est tourné vers la sous-préfète du Vigan qui a été efficace et a mis tout le monde autour de la table", poursuit Stéphane Thiry. Avec, notamment Guy Marjollet, directeur-adjoint de la Chambre d'agriculture. "Marjollet a dit : "pourquoi il n'y a que le Pays viganais qui paie, alors que les éleveurs proviennent d'autres territoires ?", répercute Régis Bayle, qui souligne que sur les plus de cinquante, une quinzaine d'éleveurs travaillent sur le Pays viganais, une quarantaine utilisent l'équipement en étant originiaires d'autres territoires. En provenance des communautés de communes Causse-Aigoual-Cévennes, Piémont cévenol, Cévennes gangeoises et suménoises ou encore de l'une des deux communautés de communes du sud de la Lozère, et même Nîmes Métropole.
L'idée serait donc de créer une société d'économie mixte incluant, comme propriétaires, les intercommunalités ("qui ont la compétence abattage", rappelle Régis Bayle), l'exploitation étant dévolue au privé, en l'occurrence la coopérative paysanne. Problème - et de taille - dans cette configuration, "ni la Région, ni le Département ne souhaitent venir au capital de la société d'économie mixte, constate Régis Bayle. Ils disent "oui" aux investissements, mais "non" à mettre la main dedans."
Le Vigan, un modèle de société d'économie mixte pour le futur abattoir d'Alès ?
"Ce modèle d'abattoir local me séduit", s'engage la sous-préfète du Vigan, Anne Levasseur, qui a eu à en visiter d'autres dans ses précédentes fonctions. La représentante de l'État confirme, néanmoins, que le Département a refusé de participer à la société d'économie mixte car "il n'a pas la compétence départementale". Mais les différentes réunions - même si elles n'ont pas encore arrêté de solution définitive pour Le Vigan - voient plus loin. "Cela fait des années que Magali Saumade (présidente de la Chambre d'agriculture, NDLR) porte l'idée d'un abattoir départemental, rappelle Régis Bayle. Le Vigan pourrait servir de terrain d'expérimentation et qu'on généralise le modèle sur des structures plus importantes."
"Il nous faut trouver un moyen de porter les murs"
Guy Marjollet, directeur-adjoint de la Chambre d'agriculture
Et les regards se tournent, naturellement, vers Alès : en cas de construction d'un nouvel abattoir, cette société d'économie mixte ne pourrait-elle pas chapeauter les deux équipements ? Sans être gestionnaire mais plutôt, comme l'appelle Guy Marjollet, "structure de portage de liquidités" ? "On met en place une structure de long terme, explique le directeur-adjoint de la chambre d'agriculture. Si elle peut être propriétaire, dans le cadre d'un projet neuf, pourquoi pas ?" Car, à Alès, la recherche de foncier pour la construction d'un abattoir neuf se poursuit. "Les élus disent de toute façon que, dans 20 ou 30 ans, il y en aura un besoin absolu, ajoute Guy Marjollet, qui constate aussi l'absence d'engagement à long terme du Département. Mais il nous faut trouver un moyen de porter les murs."
"Aujourd'hui, il reste toute une étude de prospective et de développement à mener conjointement entre la Chambre d'agriculture et la Région", observe Régis Bayle, également conseiller régional. La Région Occitanie, notamment, demande une démonstration du modèle économique et une vision d'avenir. "On reste au même niveau de production ? On monte à 100 tonnes ?", interroge Régis Bayle. Si elle obtient cette vision, la Région pourrait-elle monter au capital et donner une assise plus solide à la société d'économie mixte ? Et si les présidents de communautés de communes participent, se laissera-t-elle convaincre ?
Le président du Pays viganais n'a pas la réponse. Lui insiste sur la nécessité "absolue" de "sauver cet abattoir pour sauver l'élevage. On croit à l'élevage de proximité, aux circuits-courts. Mais l'activité est déjà fragile, argumente le président du Pays viganais. Sans subvention européenne, l'élevage ovin ne serait pas viable. Et les conditions de travail, qui incluent désormais la présence du loup, a déjà refroidi des éleveurs..." Lui imagine un modèle où, a minima, chaque communauté de communes participerait au financement "au pro-rata du nombre d'éleveurs par communauté de communes". Avec, néanmoins, un gros doute sur la conjoncture : "Ce qui m'inqiuiète, c'est que nous ne sommes qu'à un an de la fin des mandats municipaux. Les vraies décisions se prendront sans doute après."
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