Hier, les principaux acteurs de la sécurité dans le Gard ont dévoilé les chiffres de la délinquance dans le département. Ils sont globalement en baisse mais il n’y a pas non plus de quoi sabrer le champagne.

« Nous ne sommes pas dans le triomphalisme », assure le préfet Didier Lauga à l’heure de la présentation du bilan de la délinquance en 2016. Le préfet dit vrai, les visages de ceux qui l’entourent - les procureurs d’Alès, Nicolas Hennebelle, et de Nîmes, Eric Maurel, ainsi que le commandant de gendarmerie, Stéphane Lacroix, et le patron de la police, Jean-Pierre Sola - sont fermés. Si les chiffres sont effectivement dans une phase descendante, ils restent toutefois relativement inquiétants par rapport à la moyenne nationale. Ils restent aussi très fragiles car une seule équipe de cambrioleurs - l’exemple est authentique - peut mettre à mal de bonnes statistiques.

Les violences sexuelles augmentent

Globalement, dans le Gard en 2016, les atteintes aux biens (cambriolages, vols à la roulotte, dégradations…) ont baissé de -3,8% par rapport à 2015 et de -18,3% depuis 2012. Même constat pour les atteintes aux personnes : -6,6%. Dans le détail, les vols avec armes (-47%), les vols sans arme (-20,7%) ou les destructions et dégradations (-16,7%) chutent. Mais ces chiffres sont contrariés par ceux des cambriolages, à la hausse en 2016 (+4,1%) après cinq années de baisse. Pour les atteintes aux personnes, il en va de même : les violences physiques non crapuleuses (-4,2%) ou les vols avec violences (-23,7%) baissent quand les violences sexuelles connaissent une inquiétante hausse de 10%...

Le coup de gueule du préfet

S’il y a un sujet qui irrite le préfet, c’est celui des fêtes votives. Depuis son arrivée dans le Gard, Didier Lauga, bien que soucieux du respect des traditions, estime qu’il y a trop de jours de fêtes votives dans le Gard sur une année. En 2015, toutes fêtes cumulées, il y en avait 835. En 2016, les consignes du représentant de l’Etat n’ont pas été respectées par les maires car le chiffre a bondi à 1 024 jours ! Près de 200 jours de plus ! « Les maires cèdent aux pressions locales. Rajouter 200 jours en une année, c’est complètement délirant ! Ce n’est pas raisonnable. Je regrette une telle dérive », tonne Didier Lauga qui n’était fort heureusement pas entouré de maire, hier en préfecture. Il y a, en revanche, du mieux en matière de sécurité routière. Avec 58 décès sur les routes en 2016, le Gard est à 18% de moins qu’en 2015 (69 décès) mais encore trop éloigné du record historique de 2014 (43 décès) et du chiffre de 34 prévu pour 2020. Pour l'atteindre, les procureurs de Nîmes et d'Alès ont eu quelques idées... (lire ici)

Quelques chiffres :  

• A Villeneuve-Lès-Avignon et Les Angles, on note une baisse de la délinquance de 21% avec 1 009 faits en 2015 contre 794 en 2016. Beaucaire aussi s’illustre avec 1 070 faits en 2015 et 1 027 en 2016.
• En France, en matière d’atteinte aux biens, il y a 22 faits pour 1 000 habitants. C’est 28/1000 dans le Gard et 35/1000 à Vauvert !
• Les Rave Party clandestines sont passées de 44 en 2015 à 28 en 2016.

Tony Duret