FAIT DU JOUR Bilan touristique : "Bravo à nous", s'écrie Jean-Paul Fournier
À Nîmes, le tourisme est un des piliers de l'économie locale. La ville n'est pas riche et compte, depuis des décennies, sur l'apport de devises extérieures pour conserver un certain niveau de dynamisme et de visibilité. Cet été 870 000 visiteurs sont venus découvrir la cité des Antonin.
À l'inverse de ses voisines immédiates qui sont Arles et Avignon, Nîmes n'est pas encore inscrite à l'Unesco. Un dossier est en cours et avance doucement mais sûrement. En attendant et avec une crise sanitaire qui bouscule les us et coutumes des voyageurs, Nîmes limite la casse. Pour l'Unesco c'est prévu pour 2023. Mais avant "J'ai une réunion avec le ministère le 12 octobre, ce travail sera validé par l'État qui prendra la suite du dossier dès l'année prochaine pour le soutenir devant l'Unesco" lance Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes.
Avant de partir en quête d'Unesco, la Ville a fait le bilan du tourisme estival au musée de la Romanité. "Ce lieu est important, c'est le symbole du dynamisme et de la politique touristique de Nîmes. Nous avons, tout au long de l'été, maintenu des événements qui ont insufflé beaucoup de dynamisme et d'attractivité. Nous avons eu 870 000 visiteurs. Nîmes est une destination incontournable comme nous l'a rappelée la maire de Rome qui a pris le Colisée pour notre amphithéâtre. Nous avons des atouts patrimoniaux, événementiels, professionnels et je suis heureux de tout cela par rapport au contexte actuel. Nous n'avons pas à rougir pour ces chiffres, bravo à nous !"
Pour l'adjoint au tourisme, Xavier Douais, "L'activité économique du tourisme représente plus de 10 % du PIB nîmois ! Le tourisme crée de l'emploi et Nîmes occupe une belle place quand on parle de tourisme et loisirs en milieu urbain. Notre ambition est maintenant de pratiquer un tourisme des quatre saisons en accentuant le tourisme d'affaires et professionnel. Nous y travaillons avec nos partenaires et nous nous appuyons aussi sur nos jumelages."
16 % d'étrangers
La fréquentation du site Internet de l'Office de Tourisme a grimpé de 30 % en juillet et de 16 % en août. "Les marchés européens devraient être satisfaisants pour l'arrière saison. Nous continuons notre travail sur les marchés lointains mais nous espérons retrouver le niveau global d'activité de 2019 en 2022. Notre travail va porter ses fruits" poursuit l'adjoint en charge du tourisme.
Sur les 870 000 visiteurs accueillis à Nîmes cet été il y a 84 % de Français et 16 % de Belges, Hollandais, Espagnols ou Allemands. Les touristes qui venaient des USA ou d'Angleterre viennent bien moins nombreux et sont sortis ainsi du top 5. L'Office de Tourisme a reçu dans ses murs plus de 42 000 personnes soit 35 % de plus qu'en 2020. 1 264 personnes ont participé à des visites guidées et près de 13 000 visiteurs ont pris le petit train pour faire un petit tour. La taxe de séjour a quant à elle bondi de 20 % quand on parle de nuitées en juillet.
Pour l'adjoint aux festivités et à la tauromachie, Frédéric Pastor, l'été a été bon et convainquant. "Cette année, la difficulté était d'avoir le bon braquet. On a fait ce qu'on a dit, il y a eu des toros, des concerts, le Tour de France... Nous avions raison d'avoir eu cette volonté de maintenir toutes ces animations. Nous avons même eu une feria quasi normale !" Le Tour de France a vu, sur les deux jours de sa présence à Nîmes, passer devant lui 322 000 visiteurs contre 260 000 en 2019. Les six concerts des arènes ont réuni 36 800 personnes et "l'année prochaine il y aura au moins 25 dates car tout le monde veut venir à Nîmes, les arènes sont uniques." Le festival Un réalisateur dans la ville a projeté cinq films et accueilli 2 570 spectateurs quand les Nuits de Nemaus, sur quatre soirées, ont fait venir 22 000 personnes dans les arènes. "Nous voyons avec les Nuits de Nemaus un bel intérêt pour les familles."
75 000 visiteurs pour les expos temporaires
De son côté Sophie Roulle, adjointe au tourisme, est elle aussi heureuse de cet été plein de nouveautés. "Nous avons créé deux festivals. Une synergie est née, les projets avancent malgré la pandémie, nous avons bien réfléchi. Nîmes s'illustre, le premier festival, a réuni 1 000 visiteurs. Une salle sous les étoiles, le second festival, a proposé dix séances pour 2 000 visiteurs. Ces événements marquants ont toute leur place en ville." Pour les neuf expositions temporaires de l'été, près de 75 000 visiteurs et pour les Journées européennes du Patrimoine, près de 15 000. Entre mai et septembre le musée de la Romanité a fait venir 53 370 personnes dont 13 % d'étrangers. À ce sujet, la prochaine exposition temporaire évoquera la femme dans l'antiquité mais celle d'après traitera des Étrusques. Les cinq autres musées font mieux que l'an dernier à la même époque avec +28 %, à peu près les chiffres de 2019.
Ces chiffres et la dynamique qui va avec sont largement à partager avec un délégataire qui s'en va, Culturespaces. Jean-Paul Fournier n'est pas mécontent de cette mandature mais en reproche la fin. "La deuxième édition des Nuits de Nemaus est une réussite. On regrette que les Grands Jeux Romains ne soient pas organisés, nous ne sommes pas très contents, nous étions prêts mais Culturespaces n' pas souhaité les organiser. Pendant dix ans ils ont travaillé normalement, bien même. Ils n'ont pas réussi à décrocher le prochain marché, c'est tout. J'ai rendez-vous avec Edeis, le nouveau délégataire, très bientôt car on nous a promis des choses mieux que Culturespaces, nous serons très rigoureux là-dessus."
Vous l'aurez compris, les élus sont contents de cet été à Nîmes. La cible future du tourisme local sera le tourisme d'affaires car on peut le décliner en toute saison, y compris quand on imagine le proche Palais des Congrès qui devrait sortir de terre en 2025. Sophie Roulle travaille aussi sur la création d'autres festivals, plutôt à destination d'un public plus jeune. "On a existé, l'a prouvé !" conclut Jean-Paul Fournier.