FAIT DU JOUR Canicule : "Les Gardois doivent s'habituer"
Les fortes chaleurs que connaissent les Gardois depuis cet été sont loin d'être exceptionnelles. Tous les indicateurs démontrent que cela pourrait même s'accentuer année après année.
39 °C, 40 °C, le thermomètre bat des records dignes d'un mois d'août exceptionnel. Sauf que nous sommes en septembre. "Ces températures avaient été annoncées depuis le mois d'avril. L'observation de la fin du phénomène El Nino nous le faisait pressentir" explique Stéphane Roos, chef du centre Météo France du Gard. Mais contrairement aux idées reçues, il n'y aurait pas de cause à effet entre un été caniculaire et un épisode cévenol abondant. "Les analyses ne montrent pas de signal particulier sur les précipitations à venir. Il peut se passer tout et son contraire".
Plus de 10 °C au dessus des températures de saison, et des précipitations rares tout au long de l'été. Un fort taux d'ensoleillement bénéfique pour le tourisme, mais moins positif pour l'agriculture et la viticulture principalement, dont les récoltes devraient être moins importantes que l'année dernière, mais sans que cela n'affecte la qualité des vins. "La végétation souffre, et lorsqu'elle est desséchée, elle devient un combustible redoutable pour les services incendies."
Et la végétation n'est pas la seule à souffrir ! Les Gardois sont aussi en feu... "Nous n'avons pas encore la climatisation et nous n'avons pas de piscine à la maison donc comme la mer est loin et qu'on ne connaît pas encore la région, on vient ici pour jouer avec l'eau!" avoue Muriel, mère d'une famille de néo-nîmois arrivée il y a 3 mois et qui fait trempette avec les enfants sur l'avenue Jean Jaurès tous les soirs.
Du côté des aînés, là aussi, la chaleur embarrasse. "Cette année, c'est dur et ça ne va pas s'arranger! Il y a des jours où ne je sors pas de chez moi. Depuis l'été de la canicule en 2003, nous sommes un peu plus surveillés et mes enfants m'appellent pour me dire de boire ou d'allumer le ventilateur. Les nuits sont également difficiles, je ne dors pas bien et la sieste est presque impossible donc on se fatigue encore plus vite, c'est pas facile l'été quand on vieillit" rage René, 78 ans, qui ne sors se promener ou faire les courses que tôt le matin.
Autre problématique soulevée par Stéphane Roos, celle des nappes phréatiques qui sont actuellement dangereusement basses, dont celles du Vistre et du Gardon. Un arrêté préfectoral datant du 6 juillet dernier demande aux Gardois de limiter provisoirement l'usage de l'eau. "Mais l'idée c'est que cela devienne une discipline de vie. Ces phénomènes pourraient s'aggraver dans les années à venir".
Baptiste Manzinali & Ahème