FAIT DU JOUR Gilets jaunes, déserts médicaux, agriculture : les dossiers d’Annie Chapelier
Dans un contexte national marqué par la crise des Gilets jaunes, Annie Chapelier, députée de La République en marche sur la quatrième circonscription du Gard, revient sur l’actualité de ces dernières semaines et sur les dossiers qui lui tiennent à cœur.
Novice en politique il y a encore deux ans, Annie Chapelier, infirmière anesthésiste de profession, porte l’habit de député avec de plus en plus d’aisance. Depuis son élection en juin 2017, les couloirs de l’hôpital ont laissé place à ceux de l’Assemblée nationale, les inquiétudes des patients à la colère du peuple. Malgré les difficultés, celle qui s’est engagée aux côtés d’Emmanuel Macron ne regrette pas, en ce début d’année 2019, d’avoir suivi le fondateur d’En Marche.
Gilets jaunes : « La réaction du gouvernement a été très retardée »
Si elle n’a pas baissé les bras, elle reconnaît toutefois quelques erreurs face au mouvement des Gilets jaunes : « Oui, la réaction du gouvernement a été très retardée et j’aurais apprécié qu’elle soit plus rapide. Mais aujourd’hui, le Grand débat national est une opportunité incroyable pour rétablir le contact avec la population. » Un contact pas toujours facile à renouer dans cette agitation générale.
Mais l’élue parlementaire est confiante : « Les débats sont un succès, même si certains s’expriment parfois avec violence. Il n’y a pas de débats où sortent des choses négatives. » Quant au résultat final, Annie Chapelier assure que le gouvernement s’est engagé à prendre en compte les préoccupations des citoyens sur les quatre grands thèmes préalablement choisis : transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, démocratie et citoyenneté. « La quantité fera l’acceptabilité et les réformes comme celles de la fonction publique ou des retraites seront réadaptées. Il y a une vraie intention de changer de méthode. »
Après avoir organisé deux rencontres dans le cadre du Grand débat national, la députée gardoise propose un troisième rendez-vous, le 8 mars (à l’occasion de la Journée internationale des femmes) à 18h à l’espace Cazot, sur le thème de la place des femmes dans la société. « C’est un sujet totalement absent des débats !, regrette-t-elle. D’ailleurs, 80% des prises de paroles sont masculines. Et quand les femmes s’expriment, on leur demande de conclure rapidement. »
Poursuite de la lutte contre la désertification médicale
Tout comme l’égalité homme-femme, la question des déserts médicaux est un sujet sur lequel Annie Chapelier déploie beaucoup d’énergie. Un travail qui ne se voit pas nécessairement mais qui consiste à faire des propositions sur de nouvelles pratiques médicales et sur la participation des professionnels paramédicaux. L’objectif ? Améliorer l’accès aux soins dans les territoires qui en sont dépourvus. « L’idée est de créer des professions moins cloisonnées et plus interactives. Par exemple, les infirmières libérales pourraient être amenées à effectuer des prescriptions pour remplacer les médecins quand ils ne sont pas là. On pourrait également élargir les fonctions des ambulanciers », propose la députée.
Dans la même logique, des infirmières en gériatrie et soins palliatifs pourraient, à l’avenir, être autorisées à établir des certificats de décès, ce que seuls les médecins sont aujourd’hui autorisés à faire. « C’est un vrai problème et une vraie souffrance pour les familles qui ne peuvent pas commencer les soins de conservation des corps tant que le décès n’est pas officiellement déclaré. »
L'Agriculture priorité nationale
Autre sujet d’importance pour Annie Chapelier : l’agriculture. « Pour moi, c’est une priorité nationale », souligne-t-elle. En phase avec le ministre Didier Guillaume – « je bois du petit lait quand je l’écoute » –, elle considère qu’il faut remettre l’agriculture au cœur de la société, tout en gardant à l’esprit que les problématiques agricoles sont très différentes d’un territoire à un autre, dans un contexte où la montée de l’ « agribashing » sévit partout.
« Nous effectuons un travail permanent de défense et de suivi de nos agriculteurs. Dans le Gard, nous rencontrons beaucoup de viticulteurs et de représentants syndicaux. » En janvier dernier, les députés du Gard ont d’ailleurs été reçus au ministère de l’Agriculture pour évoquer la situation des agriculteurs dans le département : faibles retraites, sécheresse, fraude liée à l’étiquetage du vin, concurrence déloyale, foncier, etc. Devant un tel constat, une visite de Didier Guillaume est prochainement envisagée sur les terres gardoises pour rencontrer ceux qui la cultivent.
Cinq ans, pas plus !
Entre tous les dossiers cités plus haut, Annie Chapelier se penche aussi sur des problématiques diverses telles que l’amiante : « Les gens continuent à en mourir ! C’est un vrai problème, surtout chez nous avec la présence d’entreprises minières et chimiques. » Autre préoccupation, l’immigration : « J’aimerais apporter un cadre légal aux personnes qui voudraient accueillir des migrants chez elles ». Des combats qu’elle entend mener pendant les trois prochaines années. Et pour la suite, comme elle l’avait déjà annoncé à ses débuts en politique, l’infirmière anesthésiste confirme qu’elle ne repartira pas pour un second mandat : « Je n’ai aucune envie de continuer. Je fais mon temps et puis je retournerai endormir et réveiller mes patients. »
Élodie Boschet