Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.02.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 593 fois

FAIT DU JOUR Le gratin mondial du cyclisme en piste pour l'Étoile

Anthony MAURIN

(Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Fondée en 1971 par Roland Fangille, l'Étoile de Bessèges a changé de braquet pour s'offrir un parcours vallonné et des noms ronflants. De Bellegarde à Alès, le 52e "Tour du Gard" qui débute ce mercredi devrait donc réserver autant de spectacle aux suiveurs que de sensations aux coureurs.

Jour J ! À 12 heures 45 ce mercredi, 147 coureurs professionnels s'élanceront de Bellegarde pour les premiers tours de roue de cette 52e édition de l'Étoile de Bessèges qui s'annonce passionnante. Si le vent souffle aussi fort que ces derniers jours dans le département, cette première boucle longue de 160 kilomètres qui s'immisce pour la première fois en Petite Camargue pourrait déjà faire des dégâts alors que la côte de la Tour sera grimpée deux fois. Que dire de celle du lendemain, avec un départ inédit de Saint-Christol-lez-Alès et une arrivée "casse-pattes" sur le plateau du Castellas. Si ce n'est pas un grimpeur, c'est assurément un sacré costaud qui s'imposera vendredi lors du Grand prix de Bessèges, au terme de 155 kilomètres de course ponctués de plusieurs difficultés, dont le col de Portes et la côte de Tharaux, portant le dénivelé total à 2 220 mètres.

Si la co-organisatrice de l'épreuve, Claudine Fangille, voit "un puncheur plus qu'un sprinteur" succéder à Tim Wellens pour le gain du classement général, ce dernier sera peut-être celui qui lèvera les bras au sommet du mont Bouquet (4,5 kilomètres à 9,5% de moyenne), samedi, le retour du promontoire de calcaire deux après sa dernière apparition correspondant autant à la signature d'un partenariat avec la communauté de communes Pays d'Uzès qu'à une volonté des organisateurs de durcir le parcours. Légèrement revisité mais pas dénaturé, le contre-la-montre individuel final (10,6 km) du centre-ville d'Alès jusqu'au sommet de l'Ermitage parachèvera cette 52e édition exigeante.

Thibaut Pinot, la surprise du chef

Et si l'on connait depuis quelques semaines le nom des 21 équipes (dont 9 World Tour) qui prendront part à cette première course à étapes du calendrier mondial, le casting final n'est connu que depuis quelques heures, lequel a évolué au gré des envies des coureurs et des aléas sportifs du début de saison. Ainsi, alors que l'équipe Groupama-FDJ a longtemps laissé vide la case accolée au numéro de son septième élément, l'écurie française a rajouté au dernier moment - pour le plus grand plaisir des organisateurs et des spectateurs - le nom de sa star, Thibaut Pinot (31 ans), qui prépare son retour sur le Tour de France en juillet prochain. Bien que l'état de forme du grimpeur français ne présente que très peu de garanties, le Franc-Comtois, raillé pour ses bobos récurrents et ses contre-performances, n'en reste pas moins un cador du peloton et l'un des chouchous du public.

À l'inverse, Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën), vainqueur de l'épreuve il y a deux ans, a renoncé à prendre le départ en raison de la récente perte d'un proche. Idem pour Franck Bonnamour, qui aurait dû être le leader de la formation B&B Hotels, mais dont l'impressionnante chute sur le GP La Marseillaise ce dimanche le contraint au repos. La qualité du plateau de la course gardoise ne s'en trouve pas pour autant affectée. Car si l'an dernier, la présence - non-renouvelée - dans le peloton de trois vainqueurs du Tour de France (Nibali, Thomas, Bernal) avait donné une dimension internationale que l'épreuve n'avait jamais connue, les deux champions du monde que sont Mads Pedersen et Michal Kwiatkowski ont rempilé, au même titre que le champion olympique 2016, Greg Van Avermaet.

En plus de "Kwiato", second du général l'an dernier, l'ogre Ineos Grenadiers sort l'artillerie lourde en alignant le champion du monde du contre-la-montre, Filippo Ganna, double vainqueur d'étapes en 2021, et Richard Carapaz, champion olympique en titre et vainqueur du Giro 2019. Alberto Bettiol, vainqueur du classement général en 2020, et Tony Gallopin, vainqueur en 2018, garnissent aussi le rayon des "grosses cuisses" de cette 52e édition. Côté français, Alexandre Delettre, meilleur grimpeur l'an dernier, Bryan Coquard, Pierre Latour et Lilian Calmejane devraient trouver l'occasion de s'exprimer sur ce parcours durci de l'Étoile.

Qu'importe le parcours, pourvu qu'on ait les cannes

En 2021, le "Tour du Gard" avait profité de la crise sanitaire et de l'aubaine relative à l'annulation de plusieurs courses majeures de l'hémisphère sud et du Tour de Valence en Espagne pour gagner en attractivité et en notoriété. Cette année, le Tour de San Juan en Argentine a bien été annulé, mais si l'Étoile est parvenue à garder le cap sans perdre de sa superbe, elle le doit davantage à l'opiniâtreté de ses organisateurs et à une légitimité acquise il y a douze mois grâce à une organisation aux petits oignons. Une montée en grade qui n'enlève rien au charme et au caractère familial de l'épreuve que Roland Fangille, son père fondateur, s'est échiné à impulser pendant 50 ans.

Puisque la météo s'annonce ensoleillée, le plateau garni, et que le tracé fait saliver, les centaines de spectateurs qui investiront le bord des routes gardoises, comme les milliers de téléspectateurs qui suivront la course sur la chaîne L'Équipe, sont en droit d'attendre une 52e édition spectaculaire. Mais comme le disait si bien Roland, "qu'importe le parcours, ce sont les coureurs qui font la course". Messieurs les cyclistes, à vous de jouer !

Corentin Migoule

L'Étoile de Bessèges en chiffres : 15 heures de direct sur la chaîne L'Equipe - 270 000 spectateurs de moyenne chaque jour - 110 bénévoles mobilisés pendant cinq jours (et bien plus) - 21 équipes, 147 coureurs, 80 journalistes accrédités.

Avec du public : Contrairement à l'an dernier, la présence du public sera acceptée aux abords des lignes de départ et d'arrivée, bien que la bulle sanitaire soit toujours de rigueur au niveau des bus des coureurs.

Corentin Migoule

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